[VIDEO] Ils vont former une délégation pour rencontrer les banques

Prêt garanti par l'Etat : Giraud Payet et Didier Hoareau dénoncent un "fiasco prémédité"

  • Publié le 18 septembre 2020 à 14:30
  • Actualisé le 18 septembre 2020 à 14:39

Giraud Payet, président de la NCER (Nouvelle confédération des entreprises réunionnaises), Didier Hoareau, président de l'OTI (Organisation des transporteurs indépendants), et Eric Caroupapoullé, ont tenu une conférence de presse, ce vendredi 18 septembre 2020, pour dénoncer la difficulté d'accès des petites et moyennes entreprises au Prêt garanti par l'Etat (PGE). Une conséquence directe, selon eux, du manque de communication des chambres consulaires et du manque de confiance des banques. Pour pallier ce "fiasco prémédité" du PGE, ils formeront une délégation "la plus large possible", dans les prochains jours, pour rencontrer les représentants des banques et les autorités réunionnaises. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Le gouvernement avait institué le Prêt garanti par l’État (PGE), dispositif de garanties pour soutenir le financement bancaire des entreprises, dans le cadre d’une série de mesures économiques au début de la crise du coronavirus. Si le dispositif est, en théorie, ouvert à toutes les entreprises jusqu'au 31 décembre 2020 quelles que soient leur taille et leur forme juridique, seules “7-8% d’entre elles en ont bénéficié à La Réunion”, regrette Giraud Payet.

“Sur le terrain on voit bien que ce n’est pas un dispositif qui fonctionne, c’est un fiasco, un échec prémédité. Le dispositif prend fin le 31 décembre 2020, il ne répond pas aux dispositions prévues”, ajoute-t-il.

Lire aussi : Le MEDEF Réunion demande l'application du Prêt garanti par l'Etat à toutes les entreprises

Selon le président de la NCER et Didier Hoareau, président de l’OTI, cela est dû à plusieurs facteurs. D’abord une mauvaise information des autorités locales et des chambres consulaires, “qui ne jouent pas plainement leur rôle”. “Quatre chefs d’entreprises sur cinq me demandent ce qu’est le PGE”, relate Giraud Payet.

Ensuite, un manque de confiance des institutions bancaires envers les petites et moyennes entreprises. Et enfin, une crainte des entrepreneurs de pas être en capacité de rembourser le prêt dans le future. “Ils ne demandent pas de le PGE parce qu’il n’y a pas de perspective sur l’avenir.”

- "Comme ne pas donner pas de médicaments parce qu’on est à l’hôpital" -

Didier Hoareau et Giraud Payet déplorent également la difficulté d’accès aux autres dispositifs d’aide pour les PME : le prêt rebond et les avances remboursables. Ces dernières ont la particularité de pouvoir être remboursées sur deux ans. Pour en bénéficier sont nécessaires une attestation de refus de PGE des banques, des perspectives réelles de redressement de l’entreprise et ne pas être en situation de redressement judiciaire.

Une dernière condition qui révolte les leaders syndicaux. “Si on réfléchit, le plan d’un redressement judiciaire est un plan validé par le tribunal. Il est encore plus fiable. Ne pas accorder d’avances remboursables parce qu’on est en redressement judiciaire, c’est comme ne pas donner pas de médicaments parce qu’on est à l’hôpital.”

Et Didier Hoareau de s’interroger : “À qui a profité cette aide ? Les PME se demandent si ça ne profite pas qu’à une certaine caste d’entreprises. Il faut mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Si on est en redressement, c’est qu’on veut se battre pour sauver son entreprise.”

- Une délégation à la rencontre des banques -

Aussi, une délégation que Giraud Payet espère “la plus large possible” sera formée dans les prochains jours. Elle demandera des audiences aux représentants des banques locales et aux autorités. “Nous allons demander de faciliter l’accès aux dispositifs pour les PME. Au 31 décembre, ce sera trop tard. Nous sommes des lanceurs d’alerte, c’est aux décideurs de prendre leurs responsabilités.”

Ils veulent éviter que le plan de relance de l’économie, dont 1,5 milliard d’euros sera alloué aux Outre-mer, ne profite qu’à une partie des entreprises et de la population. “Nous craignons de rentrer dans le même schéma, nous allons faire des propositions sectorielles”, conclut Giraud Payet. 

aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
la vérité si je mens !
la vérité si je mens !
3 ans

Le président de la CMAR pense quoi . Est-il aphone?