Prévention contre les attaques de squales

Une signalétique contre les requins

  • Publié le 6 octobre 2011 à 04:00

Ce mercredi 5 octobre 2011, s'est déroulé l'atelier sur la prévention pour faire face au risque requin. Des nouveaux panneaux rigides, avec deux niveaux d'alerte représentant le risque, verront le jour sur les zones de baignade surveillées. D'autres panneaux seront posés sur les plages pour rappeler les consignes de sécurité et informer des événements relatifs aux attaques et à la présence de squales.

Alors qu'un piroguier s'est fait chargé par un requin au Cap la Houssaye ce mercredi 5 octobre 2011, une réunion s'est tenue en après-midi entre les autorités et les professionnels de la mer pour réfléchir à la mise en place d'un dispositif de prévention face au risque requin.

"Nous avons convenu qu'il y aurait deux drapeaux d'alerte, qui seront sur des supports rigides afin d'être bien visibles par tous", explique Emmanuel Séraphin, adjoint à la mairie de Saint-Paul. Ainsi, si la présence d'un requin est signalée ou observée, le drapeau rouge représentant un squale sera hissé, les activités nautiques non recommandées sur la zone concernée, à l'exception de la plongée, et l'interdiction de la baignade effective pendant au moins 24 heures.

Le panneau avec la flamme orange indiquera quant à lui que la présence de requins est favorisée par les conditions météorologiques et marquera ainsi l'existence d'un risque. Il symbolisera aussi la fin d'alerte et la levée de l'interdiction de baignade.
"Aujourd'hui, ce système de prévention est rendu nécessaire par la recrudescence des attaques. On se rend bien compte que ce n'est plus un phénomène épisodique et nous appelons donc chacun à la plus grande vigilance et à la plus grande précaution", souligne Thomas Campeaux, sous-préfet de Saint-Paul.

A ce dispositif de drapeaux, s'ajouteront des panneaux d'information, qui seront installés sur les plages. Une partie fixe rappellera les consignes de sécurité, comme ne pas se mettre à l'eau lors des fortes houles, des fortes pluies, ou encore une heure avant le lever et le coucher du soleil. Une partie amovible donnera des informations sur des événements d'actualité, comme la présence d'un requin à tel endroit et à telle heure.

Ce dispositif de prévention par signalétique sera expérimenté sur les plages de la commune de Saint-Paul en premier lieu, mais pourrait s'étendre sur d'autres communes par la suite.

Le sous-préfet de Saint-Paul est aussi revenu sur l'attaque de ce mercredi 5 octobre. "On ne peut que déplorer cette nouvelle attaque. Nous sommes soulagés que le kayakiste s'en soit sorti", confie-t-il. "Cette attaque confirme que des espèces dangereuses et agressives circulent dans les eaux réunionnaises et renforcent la thèse selon laquelle elles se sont sédentarisées", explique-t-il. Il rappelle cependant que "même si c'est inédit à La Réunion, des kayaks ont déjà été attaqués par des requins dans le monde".

Cependant, les autorités n'ont, pour le moment, pas l'intention de relancer une opération de prélèvements de squales. "Pour l'instant, nous n'avons pas prévu de relancer l'opération, mais on y réfléchit. Il faut déjà approfondir nos connaissances suite à la première opération avant d'en lancer une seconde. On s'attache à lancer les études prévues le plus rapidement possible pour mieux appréhender le comportement de l'animal et les facteurs d'aggravation du risque", indique le sous-préfet.

De leur côté, les commerçants de Boucan Canot, où la plage est interdite aux baigneurs et aux férus des activités nautiques depuis deux semaines, font toujours grise mine. "En pleine période de vacances, nos terrasses sont quasiment vides. J'ai perdu 70% de chiffre d'affaires", rappelle Frédéric Marchica, gérant du restaurant Les Boucaniers. Pour lui, pas de doute "le requin qui a attaqué le kayakiste est responsable des autres attaques". "Deux requins traînaient dans les parages, on en a pêché un, maintenant il faut capturer le second", estime-t-il.

"C'est un requin agressif, qui a pris goût à l'humain et il attaque n'importe qui, sans raison, et à n'importe quelle heure. La seule solution, c'est de le capturer. Autrement, il va continuer à attaquer, et c'est la population et l'économie qui vont en payer le prix", annonce Frédéric Marchica. Le commerçant se dit prêt à discuter avec la députée-maire de Saint-Paul, et a par ailleurs l'intention de demander une rencontre avec la ministre de l'Outre-mer.

Pour rappel, la mairie de Saint-Paul a pris un arrêté interdisant la baignade et la pratique du nautisme avec engins de plage et engins non immatriculés (surf, morey, planches à voile etc) dans la zone allant "de la pointe du Boucan Canot à l'exutoire de la rivière des Galets".

Samia Omarjee pour
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