Saint-Gilles

Le séminaire sur la gestion du risque requin est ouvert

  • Publié le 10 octobre 2012 à 11:45

Un séminaire sur la gestion du risque requin a été ouvert ce mercredi 10 octobre 2012 à l'hôtel Le Récif à Saint-Gilles les Bains. Organisé par le conseil régional, il vise à faire le point sur l'étude menée par le bureau d'études Biotope depuis un an, et qui a consisté à dresser un état des lieux des connaissances concernant les moyens de protection et les méthodes mises en ?uvre pour lutter contre le risque requins dans le monde. Objectif : proposer, à l'issue d'ateliers de travail qui auront lieu ce mercredi, une série de mesures qui pourraient être adaptées à La Réunion. "Il est urgent aujourd'hui d'entrer dans une phase opérationnelle. L'objectif de ce séminaire est de bâtir un pré-programme avec tous les acteurs concernés pour rendre les plages plus sécurisées", a indiqué Fabienne Coupel-Sauret, vice-présidente de la Région.

Le 30 septembre 2011, suite à plusieurs attaques de requins dans les eaux réunionnaises, un protocole d’accord a été signé entre l’Etat et la Région afin d’améliorer la connaissance scientifique des requins côtiers de La Réunion et de prendre des mesures adéquates pour la sécurité des usagers de la mer.

En ce sens, deux études ont été lancées : l’étude Charc (connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte ouest de La Réunion), menée par l’IRD (institut de recherche et de développement), et l’étude financée par la Région et menée par le bureau d’études Biotope.

"Le travail de Biotope était de recenser tous les dispositifs qui existent dans le monde pour lutter contre le risque requins", rappelle Fabienne Couapel-Sauret. "L’objectif de ce séminaire est de rendre publique la restitution de ce travail", ajoute-t-elle. "A l’issue des trois ateliers qui auront lieu aujourd’hui, on fera une synthèse des résultats. Le but étant de proposer un plan d’actions, de bâtir avec tous les acteurs concernés un pré-programme pour sécuriser les usagers de la mer", ajoute la vice-présidente de la Région.

Pour mener ce travail, une centaine de références mondiales ont été consultées et une soixantaine d’acteurs locaux et nationaux ont été sollicités, ainsi que 20 experts internationaux issus de 6 pays différents qui sont confrontés au risque requins. Le séminaire a également fait appel à des experts. On note ainsi la présence de Christopher Neff, chercheur à l’université de Sydney et dont le doctorat a pour thème la politique publique de gestion du risque requins. "Je suis honoré d’être invité à ce séminaire, j’ai étudié le risque requins dans différentes régions du monde, et j’apporterai mes connaissances pour contribuer à une sécurisation des plages à La Réunion", explique-t-il.

Autre invité : Mickaël Hoarau. D’origine réunionnaise, il travaille en Afrique du Sud et pourra lui aussi apporter son expérience. Au Cap, il est en effet chargé de la gestion opérationnelle du risque requin. "Je suis ici pour apporter les connaissances sud-africaines, pour une meilleure protection des usagers de la mer et de l’environnement à La Réunion", dit-il.

Jean-Sébastien Philippe, chargé d’études à Biotope, a lui souligné que le but de ce séminaire était de pouvoir "dégager, d’ici demain, des mesures qui pourraient être mises en place à La Réunion" en matière de lutte contre le risque requin. Pour cela, les différents dispositifs connus dans le monde, leur efficacité, leurs contraintes et les risques qu'ils représentent pour l'environnement seront abordés ce mercredi.

En matière de prévention, signalétique, plan de communication et programme de sensibilisation ont été évoqués. Les moyens de surveillance et de secours seront également au programme du séminaire.

Du côté des dispositifs de protection, Jean-Sébastien Philippe a recensé plusieurs dispositifs collectifs utilisés de par le monde : filets maillants, drumlines, enclos de baignade, périmètre électromagnétique, ou encore campagne de pêche préventive. Au sujet des prélèvements, il a été avancé que dans certaines régions, l'opération s'était avérée peu efficace et aléatoire. Les dispositifs de protection individuels ont eux aussi été recensés : répulsifs électriques (shark shield), répulsifs chimiques, répulsifs acoustiques, combinaisons renforcées, cage métallique.

Un recensement dont le but est de définir quels dispositifs pourront être adaptés à La Réunion. "Il faut prendre en compte toutes les spécificités du contexte régional. Chaque région a ses spécificités", précise Jean-Sébastien Philippe. Il a également rappelé que "le risque zéro n’existe pas" et que la responsabilisation de chacun était un élément essentiel.

Les ateliers qui se déroulent ce mercredi se découpent en trois grands thèmes : protection et gestion des usages ; surveillance et sécurité ; prévention, information et communication. La synthèse sera rendue le jeudi 11 octobre.

www.ipreunion.com

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