Le Centre sécurité requin espère développer le dispositif sur l'île

Un filet de baignade bientôt expérimenté dans la baie de Saint-Paul

  • Publié le 20 novembre 2021 à 09:35

Début 2022, le Centre sécurité requin (CSR) va tester un filet de protection anti squales déployé dans la baie de Saint-Paul. D'une taille de 7.500 m2 environ, il sera déployé sous différentes configurations, le CSR vérifiera également son temps d'installation et sa résistance en mer. Si au bout de six mois le dispositif fait ses oeuvres, il pourrait être déployé sur le front de mer de Saint-Paul comme dans d'autres communes et être l'occasion de multiplier les zones de baignade sur l'île.

C'est un projet qui a de quoi faire rêver les Saint-Paulois : il pourrait permettre de se baigner à nouveau dans la baie, à deux pas du centre-ville. Un filet anti-requins porté par le Centre Sécurité requin (CSR) et conçu par une entreprise locale va être expérimenté pendant six mois environ, à compter de janvier ou février.

- Même modèle qu'à Boucan et aux Roches noires -


"Le filet n'est pas encore conçu à ce stade, il sera réalisé par une entreprise réunionnaise qui va le monter entièrement" explique Willy Cail, directeur du CSR. Une société habituée de l'exercice puisque c'est déjà elle qui a conçu les filets de baignade installés à Boucan Canot et aux Roches noires.

Le projet est donc bien connu des Réunionnais et il fonctionnera sensiblement sur le même modèle. "Il s'agit d'un dispositif saisonnier, l'idée ce n'est pas de le laisser installé l'hiver puisque les Réunionnais se baignent très peu en juillet-août. Et à chaque train de houle, il faudra l'enlever et le mettre à l'abri" prévient d'ores et déjà Willy Cail, anticipant déjà les critiques. "Ce sera forcément un filet amovible, il n'existe pas de dispositif qui peut rester à vie."

Durant les six mois de test, il s'agira de déployer le filet dans toutes les conditions possibles, vérifier son temps d'installation mais aussi de désinstallation, combien de personnes sont nécessaires pour le déployer, connaître la résistance du filet, ou encore établir les coûts pour les communes qui en feraient l'acquisition. Il s'agira également d'expérimenter toutes les configurations possibles. Deux fois et demi plus grand que celui de Boucan, le filet sera testé sur 250 mètres de long et 30 de large, ou sur un format plus carré, sur 3 ou 4 mètres de profondeur...

- Une expérimentation coûteuse -


Si le modèle fait ses preuves, il pourrait séduire la commune saint-pauloise sur le long terme. "C'est évidemment un projet qui permettrait de développer le front de mer, même si, on le rappelle, l'idée de créer une zone de baignade près du débarcadère ne date pas d'hier" rappelle le maire Emmanuel Séraphin.

Critiqué sur sa gestion budgétaire, l'élu souhaite clarifer la situation : "j'entends dire qu'on jette encore de l'argent par les fenêtres, mais la mairie ne débloque pas d'enveloppe supplémentaire dans ce projet. Il s'agit d'un dispositif co-financé par le CSR et la ville, mais Saint-Paul ne fait que rediriger une subvention venue du Département, à hauteur de 120.000 euros".

Le CSR de son côté compte 100.000 euros pour "la phase de travaux du noyau dur, avec les scaphandriers", 60.000 euros pour le filet et entre 50.000 et 60.000 euros pour la phase d'études et de tests, qui viendra a posteriori.

- Vers des zones de baignade partout sur l'île ? -


La ville de Saint-Paul a bon espoir que le projet fonctionne et soit financièrement viable pour la commune. "Les vigie requins, ça fonctionne actuellement mais sur le long terme, c'est un dispositif qu'il faudra questionner" note Emmanuel Séraphin.

Pour le CSR, le filet de baignade pourrait ensuite séduire d'autres communes. "On souhaite l'appliquer dans l'Est comme à l'Anse des Cascades par exemple, dans le Sud aussi comme à Saint-Pierre ou Saint-Joseph, et pourquoi pas à Saint-Denis !" espère Willy Cail. L'impact économique pourrait être colossal selon lui. "Imaginez la hausse de fréquentation quand il fait très chaud. Si on peut avoir une zone de baignade chez soi plutôt que traverser l'île pour aller dans l'Ouest, ça peut entraîner tout le développement d'une zone derrière."

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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