La délégation des pompiers réunionnais s'envole pour Paris ce vendredi afin de préparer le défilé de la fête nationale

Le lieutenant Jean-Yves Chinjoie, porte-drapeau du bataillon ultra-marin : "mon travail m'a tout donné"

  • Publié le 30 juin 2016 à 05:00

Le prochain défilé du 14 juillet aura une saveur particulière pour les sapeurs-pompiers réunionnais. Conviés à la fête nationale sur les Champs Élysées, les 22 soldats du feu seront accompagnés des délégations guyanaise, martiniquaise, mahoraises, et guadeloupéennes. Tandis que le chef de bataillon, Bertrand Vidot, est Réunionnais, le lieutenant Jean-Yves Chinjoie sera quant à lui porte-drapeau en tête du carré de cérémonie. L'homme, dévoué à son métier, y voit une immense fierté, pour les ultra-marins mais aussi pour la France toute entière. (Photo d'illustration)

"Nous allons commencer par faire la genèse de tout ça. Depuis 2008 les sapeurs pompiers territoriaux défilent sur les Champs Elysées. Nous avons loupé le coche l'an dernier, mais cette année, nous formons le 9ème bataillon des sapeur-pompiers réservé aux Domiens" commence Jean-Yves Chinjoie à propos du premier défilé de la fête nationale des délégations ultra-marines. Les pompiers des départements d'outre-mer seront à Paris pour deux semaines. L'entraînement en vue de la marche, lui, est prévu dans le Sud de la France, à Aix-en-Provence. Démarrent ici tous les réglages nécessaires au défilé millimétré à commencer par la chorégraphie, qui pourrait être différente de celle appliqué localement, notamment pour la fête nationale célébrée à Saint-Denis au Barachois.

"La cohésion de groupe risque d'être différente. Le carré du défilé sera composé de 70 personnes, soit une délégation de 100 personnes en tout", une chose compliquée à orchestrer pour le lieutenant, puisque c'est lui qui conduira la chorégraphie. "L'alignement et la synchronisation sont une priorité'. "Précision, fierté et droiture" sont les mots d'ordre de celui qui est entré comme pompier volontaire à Saint-Denis en 1982.

Jean-Yves Chinjoie a gravi les échelons et dispose aujourd'hui de plusieurs gratifications. Il porte également plusieurs casquettes : il passe professionnel, devient sous officier puis adjudant chef et major en 2010 lorsqu'il prend ses fonctions au centre de Salazie. Il devient ensuite lieutenant en 2012, et prend le commandement du centre de Sainte-Suzanne avant d'être chef du service de protocole événementiel.

Plongée, feu de forêts, GRIMP (Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux), Détachement d'intervention héliporté (DIH), Jean-Yves Chinjoie dirige presque tous les organes du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de La Réunion, qui est par ailleurs ambassadrice du défilé de la fête nationale pour le bataillon des DOM. "Mon travail ma tout donné ou presque. Le statut, le savoir-faire et surtout, le savoir-être".

Le crash de l'avion de l'Ethiopian Airlines aux Comores

Les distinctions ont également rythmé sa carrière, dont une, qui a aussi marqué sa vie. "J'ai reçu les félicitations pour mon intervention lors du crash de l'avion de l'Ethiopian Airlines aux Comores [ le vol 961 a été détourné par des pirates de l'air en 1996. A cours de carburant, l'avion a tenté un amerrissage d'urgence à quelques centaines de mètres des côtes. 125 des 175 passagers et membres d'équipage sont morts dans ce crash - ndlr]. A cette époque j'étais plongeur et ramasser des corps d'enfants à 26 mètres de profondeur, ça fait quelque chose" explique Jean-Yves Chinjoie, précisant que cette mission a été la plus marquante de sa vie professionnelle.

Les sapeurs-pompiers créent des vocations à La Réunion comme ailleurs. Malgré ce, il est difficile de se professionnaliser sur une île de 800 000 habitants où évoluent 850 pompiers titulaires, ne comprennant pas les pompiers volontaires. "Les taux sont atteints pour les professionnels. Nous étions en retard sur le volontariat, retard que l'on a rattrapé. Mais les départs en retraite, notamment sur la chaîne de commandement qui est vieillissante, vont nous permettre d'organiser des concours professionnels d'ici deux ou trois ans" rassure le lieutenant Chinjoie.

Pour l'heure, l'esprit du pompier est déjà à Paris, en préparation du défilé du 14 juillet. "Cette année nous allons vivre une aventure formidable et extraordinaire. J'ai eu la chance de faire la passation du drapeau sous l'arc de triomphe avec beaucoup d'émotions. Nous ne mesurons pas l'ampleur de cette manifestation. L'émotion sera présente" conclut Jean-Yves Chinjoie.

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