[VIDEO] Atmo Réunion étudie ce que vous respirez

Votre air sur mesure

  • Publié le 23 septembre 2017 à 11:17

Depuis déjà près de 20 ans, l'association Atmo Réunion mesure la qualité de l'air que respirent les habitants de l'île. Plusieurs dispositifs de surveillance sont mis en place aux quatre coins de l'île, de Saint-Paul à Saint-Pierre en passant par les centrales EDF jusqu'au Piton de la Fournaise. Si globalement, il fait bon respirer sur l'île - hormis lorsque le volcan se réveille - le collectif compte prochainement se concentrer sur les pollens et les émanations qu'entraînent les pesticides.

Invisible peut-être mais indispensable. L’air que l’on respire se compose de multiples éléments, plus ou moins nocifs pour l’homme. C’est ce que mesure l’association Atmo Réunion depuis déjà près de 20 ans. 17 stations de surveillance mesurent chaque jour en temps réel différents polluants tels que le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote et les particules fines.

 

L’objectif est de respecter la réglementation et alerter les autorités compétentes en cas d’épisodes de pollution. Et oui, c’est même inscrit dans la loi ! Chaque individu a le droit de connaître la qualité de l’air qu’il respire. Les 13 membres de l’équipe d’Atmo ont ainsi comme mission principale d’informer la population. Exemple concret : la publication quotidienne des indices de qualité de l’air sur les grandes agglomérations de l’île. Vert, c’est bon, rouge, c’est mauvais. Une vulgarisation pratique, qui parle davantage au grand public que les sigles tels que "No2", "O3" ou encore "PM10".

Mais que les Réunionnais se rassurent : il fait globalement plutôt bon respirer à La Réunion. L’île n’a pas connu d’événements majeurs de pollution, comme ce que connaissent certaines régions de Métropole par exemple. Merci au vent, ventilation naturelle, qui souffle régulièrement sur le caillou. Mais lorsque le Piton de la Fournaise se réveille, c’est une autre histoire.

 

Lors des éruptions volcaniques, du dioxyde de soufre, un polluant réglementaire est émis. Atmo observe alors la plus grande vigilance car l’émission peut recouvrir l’ensemble du département. Le cas a déjà été observé en 2015.

- On surveille dans les écoles, dans les centrales et au volcan -

Bruno Siéja, directeur de l’association, nuance l’évolution qu’a pu connaître la qualité de l’air péi en 20 ans. "Les pétroliers font des efforts sur les changements de carburant, mais le parc automobile est en constante augmentation. On ne voit donc pas l’effet direct, ça s’équilibre" indique le spécialiste. Chaque matin et chaque soir, près des grands axes routiers, l’activité du trafic laisse sa signature avec une pointe en dioxyde d’azote et en particules fines.

 

Après les grandes routes tels que le boulevard sud, le boulevard Banks et la chaussée royale, sont également surveillées les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Les stations d’observation se trouvent essentiellement dans les écoles afin de sensibiliser au maximum les enfants sur ce qu’ils respirent. Et aussi parce qu’ils font partie d’un public fragile, à l’image des personnes âgées. Même chose pour les installations classées industrielles, soit les trois centrales thermiques de l’île. Deux autres stations se concentrant sur le Piton de la Fournaise ont également été installées à Bourg-Murat et à Grand Coude.

Si l’air extérieur est primordial, l’air intérieur n’est pas non plus à oublier. Atmo Réunion travaille en partenariat avec l’Agence régionale de santé et les pneumologues pour établir des diagnostics chez les particuliers. À terme, le collectif compte aussi accompagner son personnel sur les bons gestes à adopter afin de garantir une bonne qualité de l’air intérieur.

 

L’association souhaite aussi développer d’autres branches telles que la surveillance de l’impact des pesticides ou l’étude des odeurs. Faute de financements suffisants, elles passent pour le moment à la trappe. Actuellement, le budget du collectif s’élève à un peu plus d'un million d'euros par an. Selon son président, il faudrait le doubler pour bien répondre à l’ensemble des activités et des projets d’Atmo. L’un d’entre eux réside dans l’élaboration d’une cartographie des effets des pollens et moisissures. Une bonne initiative lorsque l’on sait que l’île est une des régions de France les plus touchées par l’asthme.

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