La rentrée ne sera pas assurée le 18 août (actualisé)

Pas de contrats aidés, pas d'écoles

  • Publié le 10 août 2017 à 10:57

Le vendredi 18 août 2017, les élèves des écoles primaires et maternelles resteront chez eux. Une décision annoncée ce mercredi 9 août par Stéphane Fouassin, édile de Salazie et président de l'Association des maires du département de La Réunion (AMDR), devant les grilles de la préfecture. Lui et ses homologues affirment ne pas pouvoir assurer une rentrée scolaire dans de bonnes conditions. (Photo d'archives)

 

La faute à l’enveloppe de 1 800 contrats aidés proposée en urgence par le préfet. Un chiffre jugé insuffisant. Les élus avancent le nombre de 3 298 emplois pour retrouver un fonctionnement normal dans les établissements. Ils se retrouveront le mercredi 16 août pour une réunion à l’AMDR afin de prendre une décision définitive. D’ici là, Amaury de Saint-Quentin et ses services échangeront avec le gouvernement pour relayer leur demande. Des annonces effectuées ce mercredi durant la manifestation des maires.

"Nous n’avons pas avancé. Nous laissons le temps au préfet et au gouvernement de nous faire des propositions. Nous déciderons le 16, si oui ou non, nous faisons la rentrée. Mais en l’état actuel des choses, elle ne se fera pas le 18 août. Nous ne pouvons ni assurer la sécurité des élèves dans les transports publics ni l’accueil dans des conditions de sécurité requises", lance le dirigeant de l’AMDR. Il s’exprimait au Barachois après une rencontre entre une vingtaine d’édiles et le préfet. Une entrevue organisée après le rassemblement de plusieurs centaines de personnes.

Notamment Vanessa Miranville, Michel Fontaine, André Thien-Ah-Koon, Jean-Claude Lacouture, Patrick Lebreton, Serge Hoareau, Bachil Valy, Marco Boyer, Daniel Gonthier et Maurice Gironcel. La présidente du Département, Nassimah Dindar, se déplaçait aussi. On apercevait d’ailleurs la sénatrice, Gélita Hoarau et la députée, Nathalie Bassire. Des représentants de quasiment toutes les communes se mobilisaient également. Sauf ceux de Saint-Denis, de Saint-Leu et de Sainte-Rose. Ils ne signaient pas la déclaration commune remise au préfet. La députée Éricka Bareigts, et élue déléguée à l'insertion à la mairie dionysienne, se rendra ce jeudi 10 août à la préfecture pour un entretien à ce sujet. La municipalité dionysienne a annoncé ce mercredi soir que la rentrée scolaire était maintenue à la date du 18 août. Les Avirons et Saint-Benoît de leur côté, assurent que la rentrée ne pourra pas se faire à cette date, justifiant, en l'état actuel des choses, un manque de sécurité des élèves.

- "Pas d'une rentrée au rabais" -

Les responsables politiques affirment ne pas vouloir d’une rentrée au rabais. Ils attendent de connaître le quota de contrats dont ils disposeront pour ce second semestre. "En 2014, il y avait 29 000 contrats, 26 000 en 2015, 24 000 en 2016 et 11 500 consommés en 2017. Il en faudrait 11 500 autres pour atteindre le quota annuel", ajoute Monsieur Fouassin. Présent à ses côtés, le sénateur-maire de Saint-Pierre, Michel Fontaine, ne dissimule pas son scepticisme. Il craint les futures rentrées scolaires.

"Une mission régalienne de l’État est l’emploi. Et 90 % des demandes reçues par un maire concernent l’emploi. Je suis prêt à recevoir les administrés en présence du Pôle emploi. Je ne suis pas une rustine pour boucher la rentrée de 2018. L’école dépend aussi de l’Éducation nationale. Demander aux communes de gérer les écoles sans leur donner les moyens, c’est très compliqué." Le Sudiste évoque notamment  le manque d'agents pour surveiller les enfants, gérer la cantine et les transports scolaires. Le maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton, connaît bien ce problème des contrats aidés.

- "Il y aura un problème" -

En 2008, confronté à cette problématique,  il fermait les écoles saint-joséphoises. "Si l’on se revoit la semaine prochaine, c’est pour avoir une bonne nouvelle. J’ai vécu cette expérience en 2008, en allant chercher des fossoyeurs et des gens des services routiers pour les écoles mais cela a été deux ans de désorganisation. Il faut que depuis Paris, il y ait une dotation supplémentaire. Nous avons demandé à ce que l’on donne la gestion des contrats aidés à Pôle Emploi", assure-t-il. Une situation similaire à août 2012. 22 communes reportaient alors la rentrée de quelques jours.

Son homologue, Bachil Valy, souligne la hausse des effectifs dans les établissements scolaires de l’Entre-Deux. "Il y aura un problème des le 1er septembre avec la fin des anciens contrats du mois d’août. La suppression de la taxe d’habitation aura un coût supplémentaire de 550 000 euros pour la collectivité", précise-t-il. Même état d’esprit chez André-Thien-Ah-Koon. Le Tamponnais affirme ne pas avoir d’autres solutions que de fermer les écoles. Vanessa Miranville prévenait, elle, que la cantine ne serait pas organisée. La réunion du 16 août sera décisive. Pas de contrats aidés, pas d’école. C’est le message passé ce mercredi par les élus de 21 communes de La Réunion.

 Publié ce jeudi 10 août 2017 à 3h/ts/www.ipreunion.com
 

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6 Commentaires
SQUAW
SQUAW
6 ans

Et comment on faisait avant les contrats aidés???? Ce sont les contrats aidés qui assurent les cours???? S'il n'y a pas assez de personnel communal, on peut faire la rentrée avec ceux des services de l'Etat; on supprime les services communaux qui ne peuvent être assurés! Que les mairies arrêtent de gaspiller l'argent de nos impôts à des fins électorales, “po fé plazir“ à certains, pour remplir les poches d'autres, alors elles auront des fonds pour employer du personnel!!!

Et les profs ?
Et les profs ?
6 ans

Effectivement, on va en avoir besoin de personnel d'accueil, surtout avec un déficit de 160 PE et seulement 44 recrutements sur une liste complémentaire qui en compte près de 90... Il en faudra, du monde, pour surveiller les quelques 100 CP à 12 sans maître ou maîtresse...

T42
T42
6 ans

Les maires de La Réunion baignent ici dans leur élément préféré, demander plus ... plus de subventions, plus d'emplois aidés, plus d'argent. Tout le temps, tous les jours.
Alors ils menacent.
Michel Fontaine dit : "90 % des demandes reçues par un maire concernent l’emploi". Alors les maires pensent avoir le pouvoir de mobiliser des foules. Ils ne font que conforter la vision de leur impuissance.

Rive Sud
Rive Sud
6 ans

"Une mission régalienne de l’État est l’emploi" : FAUX
Les missions régaliennes de l'Etat sont les grandes infrastructures, la Défense, la Justice, la Législation et la Gouvernance.
L'emploi relève du secteur privé. Cessez de colporter ce genre d'affirmation mensongère qui vous explose aujourd'hui en plein visage !

Pierre
Pierre
6 ans

Personnellement, je suis choqué de voir que dans notre pays , nos marmailles sont confiés à des personnes non formées, sans diplôme, jamais vous ne verez cela dans un pays du nord de l'Europe ou au Canada.
Mais bon l'intérêt de l'enfant ...

RIPOSTE974
RIPOSTE974
6 ans

" Pas de contrats aidés, pas d'écoles " de ipreunion.com
F O U T A I S E !

Les maires seront carpette face au préfet le jour de la rentrée scolaire ...