Tribune libre de Jean Cadet, Conseiller régional

Alerte sur le climat : il faut désormais des lois pour sauver la planète

  • Publié le 14 octobre 2018 à 06:37
  • Actualisé le 14 octobre 2018 à 06:44

Un mois après la première vague de mobilisation à laquelle j'ai pu participer en compagnie de Delphine Batho à Nantes en septembre dernier, les Français se retrouvent dans la rue ce samedi 13 novembre pour de nouvelles marches pour le climat. À La Réunion aussi, chaque citoyen doit se sentir concerné, l'heure n'est plus à l'urgence mais à l'extrême urgence. De Paris à Antibes en passant par Roanne ou Vannes, près d'une soixantaine d'événements sont organisés à travers tout le territoire ce samedi 13 octobre. Des défilés qui viennent clore une semaine marquée, entre autres, par le nouveau rapport alarmant du GIEC (Groupement intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat).

Dans le texte présenté par le GIEC, dont le "résumé à l'intention des décideurs politiques" a été publié lundi 8 octobre, les scientifiques exposent les nombreux impacts déjà à l'œuvre, et notamment la menace d'emballement au-delà d'1,5°C de réchauffement : vagues de chaleur, cyclones et typhons intenses, extinctions d'espèces et perte spectaculaire de biodiversité, déstabilisation des calottes polaires, source de montée des océans sur le long terme et la liste est longue.

Villes, industries, énergie, bâtiment, mobilité... tous les secteurs sont appelés à s'atteler à de "profondes réductions d’émissions " : rester à 1,5°C demandera "une transition rapide et de grande portée", d'une ampleur "sans précédent".
Un nouvel électrochoc pour les décideurs politiques, mais aussi les Français qui classent désormais la lutte contre le réchauffement climatique en haut de leurs priorités.

Il ne s’agit nullement de pointer du doigt les citoyens qui peuvent bien entendu, à leur échelle tenter d’enrayer l’emballement par une prise de conscience et viser à réduire son impact individuel en limitant sa consommation de produits issus des systèmes polluants ou très polluants, en boycottant les produits, dont on sait que les producteurs polluent allègrement et ne respecte pas l’environnement, en diminuant son confort personnel et en éliminant les choses superflues, en adoptant d’autres habitudes comme les modes de transport doux à chaque fois que cela est possible.…autant de mesures qu’il convient de faire en masse. Mais nous savons aussi que l’endoctrinement est tel que la plupart d’entre nous cèdent à la facilité du modernisme.

Il ne s’agit aucunement de pointer du doigt mais il faut alerter l’individu.
En revanche, puisque nous savons tous qu’à titre individuel cela ne sera pas suffisant, alors il faut légiférer. Il faut que des lois viennent nous imposer à tous ce qui doit être limité ou banni. Il faut désormais que la loi oblige les entreprises, les gouvernements, les citoyens, les administrations à adopter un comportement vertueux sous peine de lourdes sanctions. C’est le seul moyen pour arriver à limiter notre impact sur l’environnement et contrôler un minimum l’emballement du réchauffement climatique.

Désormais le Président de La République, le Premier Ministre, les ministres, les parlementaires, les présidents de collectivités territoriales, les maires, l’ensemble de la classe politique doit se saisir de ce problème et vite trouver les moyens de coercition au-delà des lobbys pour redresser ce qui est encore redressable. La responsabilité de chaque homme et femme politique est engagée et nous avons tous rendez-vous avec l’histoire.
 

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1 Commentaires
Bruno Bourgeon
Bruno Bourgeon
5 ans

Le problème, Jean-Alain, est qu'on ne peut pas compter sur les politiques et les politiciens : toujours les premiers à se mettre en avant, à se placer sur la photo, mais beaucoup plus velléitaires que volontaires. Que vaut-il mieux? Le Top-down, ou le bottom-up? le top-down semble ne marcher qu'en dictature, la démocratie ne fonctionne pas pour prendre des mesures impopulaires. Donc le bottom-up alors? Cela marche dans les petites communautés ou les petits états insulaires. A petite échelle, dans une zone géographique bien circonscrite. Mais pas à l'échelle d'une grande nation. Donc la dictature alors? Est-ce réellement désirable? Donc pas de solution. L'effondrement a déjà commencé.