30 kilomètres en l'air (actualisé)

Liaison Saint-Leu/Cilaos : projet de téléphérique cherche financements

  • Publié le 22 janvier 2019 à 11:55
  • Actualisé le 22 janvier 2019 à 15:00

C'est un projet qui traîne dans les cartons de la municipalité de Saint-Leu depuis 2010. Relier deux pôles très touristiques de l'île, Saint-Leu et Cilaos par un téléphérique. Une alternative écologique au tout-auto qui gangrène l'île. D'un point de vue touristique, ce téléphérique serait une vitrine, l'outil idéal qui permettrait de parcourir quelques-uns des plus beaux panoramas de La Réunion confortablement installé dans une cabine. Et côté logistique, la route aux 400 virages et ses caprices ne serait plus un problème. Pour finir, les hauts de Saint-Leu et le cirque de Cilaos pourraient s'ouvrir encore un peu plus au tourisme. Présenté comme cela, le projet fait rêver. Pourtant, il n'en est qu'au stade de l'étude de faisabilité et stagne depuis toutes ces années. La raison : le manque de financements.

Trente kilomètres d’excursion aérienne à travers certains des plus beaux paysages de l’île. Partir de la station balnéaire de Saint-Leu pour arriver au cœur du cirque de Cilaos en passant par le Grand Bénare. Tout cela en moins d’une heure. C’est le pari que souhaite concrétiser la municipalité de Saint-Leu pour désenclaver les hauts de la commune et ouvrir la ville de Cilaos encore un peu plus au tourisme. Mais le chemin est semé d’embûches, le projet prend la poussière depuis des lustres.

Manque de financements

Estimé à 240 millions d’euros d’investissement, le téléphérique Saint-Leu/Cilaos peine à faire des émules. Ce sont des partenariats privés, une participation de l’Europe, la Région, l’État et des inter-communalités qu’attend la marie de Saint-Leu pour se lancer. Car pour l’administration, le projet est viable, elle estime à 150.000 le nombre de touristes qui emprunteraient le téléphérique chaque année.

Pour tout le monde

Un service qui ne serait pas dédié qu’aux touristes. Un tarif résident serait appliqué pour les habitants de la zone. " La grille tarifaire est à l’étude. Il y aura des tarifs différenciés suivant le lieu où vous vous rendez, suivant que vous soyez résident ou touriste. Des formules d’abonnement, " tarifs familles " (…) seront également proposés. A titre d’exemple si vous vous rendez à la Chaloupe ce qui correspond à du transport urbain, le tarif sera celui du bus karouest actuel. Pour un voyage jusqu’à Cilaos le tarif tournera autour de 40 euros pour un non résident. A titre de comparaison l’aiguille du midi c’est 50 euros pour un trajet 4 fois plus court." affirme la commune sur son site. 

Des navettes seront proposées dans les gares du téléphérique pour que les personnes ayant laissé leur voiture puissent se déplacer dans les bas. Côté Saint-Leu, un parking d’une centaine de places sera mis à disposition des usagers du téléphérique.

Un projet mûrement réfléchi

La municipalité a d’ailleurs fignolé son projet, une vidéo de présentation détaillant le tracé, les arrêts et le temps de parcours du téléphérique a été mise en ligne en février 2018, regardez :

Un tracé précis

Cinq gares : Saint-Leu Ravine Fontaine - Chaloupe village - Route forestière des Tamarins - Grand Bénare - Cilaos village. Des horaires de fonctionnement ont même été envisagés : 7h-12h et 16h30 et sur la section Saint-Leu - Chaloupe, un service en continu de  7h à 18h30.

Et l’environnement ?

La municipalité affirme que le téléphérique serait réalisé avec la " meilleure intégration paysagère du projet ". Si les financements sont trouvés, des études d’impact et environnementales seront menées. Quant au pétrel de Barau, on peut lire sur la page dédiée au projet que " les études d’impact qui vont suivre devront prouver que le téléphérique n’a pas d’impact sur la nidification du pétrel. Des mesures compensatoires et autres suivi devront être proposés. Ces études sont soumises au contrôle de l’Etat. "

De la gêne pour les riverains ? 

La municipalité affirme que non "le téléphérique est silencieux. Aucune nuisance sonore sauf aux gares de départ et d’arrivée mais très limitées."

L’économie locale

C’est aussi l’économie locale que la commune de l’Ouest souhaite développer. Autour de ce transport câblé reliant mer et montagne, des commerces, des activités, un musée.

Tout est envisagé

Par temps cyclonique, le téléphérique ne fonctionnera pas, les cabines seront stockées dans les gares.

Si la municipalité ne se fait guerre d’illusion quant à une avancée prochaine du projet " on sait que ce ne sera pas pour cette année ou l’année prochaine " affirme le service communication de Saint-Leu, elle ne se laisse pas abattre pour autant. " Si un consensus se dégage rapidement, ce projet serait réalisable en cinq ans en comptant le temps administratif, deux ans d'études opérationnelles - cela comprend la maîtrise d’œuvre, les études réglementaires, les autorisations et notamment celle du Parc National - et une durée de travaux estimée à deux ans pour la mise en place des pylônes, des gares, et des câbles."

www.ipreunion.com

guest
5 Commentaires
patpat
patpat
5 ans

Vrai projet de développement touristique et eco responsable. Les amateurs de VTT, parapentes, et autres sports extrêmes n'en seront que satisfaits; développement de structures touristiques (resto, boutiques), accès à des sites d?exceptions rendus possibles aux PMR. Regardez ce qui se fait ailleurs !!! La Réunion a un temps de retard sur le développement touristique.

Tsilaosa
Tsilaosa
5 ans

C'est étonnant de ne pas prendre en compte le désaccord des Cilaosiens.

sl
sl
5 ans

Peut être le moment de prouver qu'ils peuvent faire des projets équitables et répartis de la bonne manière ?Une petite levée de fonds en cryptomonnaie ?

pticaf
pticaf
5 ans

Super, quand ou sera entrain de faire une ptite marche tranquille grand bénard ou va voir un lot touristes et autres accueil a ou au lieu d'être au calme après l'effort.

Daniel
Daniel
5 ans

Mais qui paye le contribuable, sans magouille sans dessous de table comme tous les gros chantier depuis plus de 50 ans