La Réunion à la pointe de l'innovation

Des moustiques stériles pour lutter contre la dengue

  • Publié le 22 janvier 2019 à 16:05

Après trois ans de recherche, bilan positif pour la phase 2A du projet de la Technique de l'Insecte Stérile. L'IRD (Institut de recherche pour le développement) avec ses partenaires institutionnels ont présenté à la presse ce matin les dernières avancées sur cette technique novatrice. Il s'agit d'une méthode de lutte qui réintroduit des moustiques mâles et stériles dans la nature pour faire baisser la population de moustiques tigres à La Réunion. Maintenant les équipes de l'IRD, du Cirad et l'ARS OI travaillent à valider la seconde étapes avec de nouveaux financements et des validations par l'État afin de commencer d'autres phases de tests qui consistent à relâcher des spécimens à échelle réduite.

L'objectif de cette phase du projet, initié en 2016, était d'évaluer la faisabilité technique, économique et sociale du dispositif. L'objectif à terme est d'envisager un déploiement en milieu naturel dans le futur.

Le projet TIS

Depuis plus de 10 ans l'IRD et ses partenaires nationaux et internationaux développent de la Technique de l'Insecte Stérile (TIS) pour contrôle la population de moustiques tigres à La Réunion. Ces moustiques sont vecteurs de maladies comme le chikunguya et la dengue, causant des épidémies sur l'île et ailleurs dans le monde. La TIS consiste à lâcher dans la nature des moustiques mâles élevés en laboratoire et rendus stériles par exposition aux rayons X (comme si on leur avait fait passer une radiographie). Il ne s’agit donc pas de mâles dont l’organisme aurait été génétiquement modifié. L'accouplement des moustiques mâles stériles avec les moustiques femelles ne permet pas d'avoir de descendance. Les femelles pondent des oeufs non fécondées et n'éclosent pas. À terme, la technique pourrait entrainer un déclin de la population.

Pas vocation à remplacer les autres méthodes

L'objectif final est de réduire les nuisances sanitaires et les coûts liés à la protection individuelle causés par la prolifération du moustique tigre. Cependant ce projet n'a pas vocation à remplacer les autres méthodes "classiques" de la lutte anti vectorielle menées par l'ARS OI. Comme l'élimination des gîtes larvaires, opérations de démoustication et communication auprès des Réunionnais.

Prochaine phase de test enclenchée

La prochaine étape pour les équipes travaillant sur le projet sera dédiée aux lâchers tests de mâles stériles pour la lutte contre Aedes albopictus (nom scientifique du moustique tigre) en milieu naturel. Il faut attendre la validation des autorités locales compétentes et sera soumis à un arrêté préfectoral. La réalisation de cette phase nommée "TIS2B" permettra de continuer la recherche scientifique et réglementaires pour envisager l'utilisation de cette technique à plus grande échelle à La Réunion. Ce sera aussi l'occasion de préciser l'efficacité sur le moustique cible et les impacts sur l'environnement. Bien entendu un baromètre sera fait auprès de la population locale afin de connaître l'acceptabilité sociale et le ressenti sur la mise en place de cette technique.

jb/www.ipreunion.com

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3 Commentaires
zavirons974
zavirons974
5 ans

je ne comprends pas comment des insectes mâles stériles peuvent empêcher les mâles non stériles vivants dans la nature de procréer et donc d'engendrer des moustiques (mâles et femelles) NON STÉRILES qui eux-même continueront le processus de reproduction.

GERVAIS , depuis son mobile
GERVAIS , depuis son mobile
5 ans

À ton fait une étude de cas sur la libido des moustiques mâles ?

SOWETOGoyave pays
SOWETOGoyave pays
5 ans

Au lieu de travailler sur la résistance des moustiques face à l'utilisation des produits chimiques de synthèse qui agissent plus sur les abeilles et les prédateurs des moustiques que sont les oiseaux, les poissons de rivière, les reptiles en les détruisant, voilà encore une trouvaille de nos goyaves de France pour pomper l'argent public à travers les subventions. il faut savoir pour que nos moustiques ont un rayon d'action d'environ 50 mètres d'une part et d'autre part ils ont une espérance de vie d'environ 1 mois. Je me pose la question quand on connait qu'il faudra lâcher 10 fois plus de mâles stériles par rapport aux mâles normaux, combien faudra t-il faire des lâchers dans le temps et dans l'espace pour lutter contre nos arboviroses, la réponse appartiennent à nos goyaves de France