Requins : le préfet re-signe l'interdiction de baignade et d'activités nautiques

Aller à l'eau où on veut, c'est toujours pas pour maintenant

  • Publié le 15 février 2019 à 15:58
  • Actualisé le 15 février 2019 à 16:32

L'arrêté interdisant la baignade et les activités nautiques en dehors du lagon et des zones de baignades surveillées reconduit à partir de ce vendredi 15 février, rien de nouveau sous le soleil. Pas de surprise mais pour Olivier Tainturier, le sous-préfet de Saint-Paul " rouvrir la mer si on pense que le danger est toujours là est irresponsable. " Ce n'est d'ailleurs pas la solution envisagée par les pouvoirs publics à l'heure actuelle. Le sous-préfet met en avant les nombreux dispositifs effectifs ou en test pour parer la crise mais une chose est sûre, même s'il n'a pas vocation à être définitif, l'arrêté préfectoral sera sans doute reconduit ces prochaines années et l'accès à la mer tel que les Réunionnais l'ont connu avant 2011 s'éloigne de plus en plus.

Reconduit pour encore un an. L’arrêté préfectoral a été signé le 13 février dernier pour une entrée en vigueur ce vendredi 15 février. Dans les mêmes termes, seul changement, un paragraphe a été ajouté concernant l’attaque mortelle de Sainte-Rose du 30 janvier dernier.

Lire aussi : attaque mortelle de requin à Sainte-Rose - Le pêcheur de bichique est décédé

Olivier Tainturier assure que cet arrêté, pris pour la première fois en 2013, n’a pas vocation a être définitif pourtant, il est assez pessimiste sur un retour à une situation semblable à celle d’avant 2011. Celle d’avant le début de la crise requin, " il y a plusieurs causes à la situation actuelle, on ne peut pas le nier. L’un des facteurs principaux est un déséquilibre de l’écosystème. "

Des alternatives 

Si on ne peut pas résoudre la crise, il faut y trouver des alternatives. C’est sur cette piste là que les pouvoirs publics travaillent en coordination avec le CRA ( le centre de réduction du risque requin ). Des alternatives, qui pour le moment, peinent à convaincre car peu efficaces " les conditions de mer à La Réunion sont assez difficiles, jusque fin 2018, les expériences de filets ont été malheureuses mais nous travaillons sur des équipements de protection individuelle, un sonar est actuellement en test et c’est en première mondiale. La pêche de prévention est toujours en cours, en 2018, 76 requins ont été pêchés après des côtes, 16 bouledogues et 60 tigres" précise Olivier Tainturier.

En attendant 

L’une des solutions, ce serait d’étendre le dispositif des vigies requins renforcé actuellement dédié à la ligue de surf. Le sous-préfet souhaiterait élargir les zones de baignade surveillées, y ajouter des vigies requins et équipé les surfeurs d’un système de protection individuelle. Une solution élaborée avec des communes.

Mais ces systèmes de protection individuelle ont un coût entre 400 et 500 euros. Pour le sous-préfet, ce n’est pas un frein, il envisage un co-financement avec les municipalités " cela permettrait d’assouplir l’arrêté, les surfeurs pourraient retourner à la mer en prenant le moins de risque possible. " Une mesure qui n’en est, pour le moment, qu’au stade de l'idée et qui mettrait bien du temps à être concrétisée...

En cours d’expérimentation, la barrière et l’enclos électromagnétiques lancés par le CRA dans la Baie de saint-Paul et à l’Étang-Salé. Aucune date n’a été arrêté quant aux résultats sur l’efficacité de ces dispositifs anti-requin. Les services du CRA disposent de deux ans pour prouver que les systèmes fonctionnent mais espèrent  voir arriver les premiers effets bien avant. Depuis 2011, des tests il y en a eu et pour le moment, aucun n’a fait ses preuves.

Lire aussi : des ondes électromagnétiques pour repousser les requins

Côté recherche, le programme CHARC s’est terminé sans réelles grandes avancées. Aujourd’hui les pouvoirs publics misent sur une autre méthode. "Les requins prélevés sont étudiés, ce qui nous permet de réaliser une base de données solides " explique Olivier Tainturier. Il met aussi en avant l’implantation d’un laboratoire de biotoxine marine depuis la fin d’année dernière  "avec la base de données que nous construisons, cela permettra peut-être à l’Anses ( Agence nationale de  sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ) de revoir sa position sur la question de la ciguatera."

Car aujourd’hui, une levée de l’arrêté ciguatera n’est toujours pas envisagée. Annick Girardin a affirmé que tant que l’Anses indiquerait qu’il y a un risque sanitaire, l’État n’irait pas à l’encontre de cet avis.

La Réserve marine

Concernant la Réserve marine, que certains accusent d’être à l’origine de la crise requin, la position de Olivier Tainturier est claire et tranchée "  la réserve n’est pas le problème, c’est la solution " affirme-t-il. Le sous-préfet de Saint-Paul va même plus loin " la réserve marine est là pour restaurer les coraux et leur écosystème, on peut y pêcher sur plus de 55% de son périmètre, ce n’est pas un sanctuaire. D’ailleurs, entre 2007 (date de l’ouverture de la réserve ndlr) et aujourd’hui il n’y a guère plus de poissons " finit-il.

Si les pouvoirs publics s’évertuent à prendre le dossier de la crise requin à bras le corps, force est de constater que pour le moment cela n'est pas suivi d'effet. Mis à part le lagon et quelques zones surveillées, l’océan est toujours interdit.

fh/www.ipreunion.com

guest
1 Commentaires
Mumu
Mumu
5 ans

C'est interdit depuis 2013 ....