Culture

Films coup de poing et débats : le Festival du film citoyen s'installe au Port en avril

  • Publié le 22 mars 2019 à 02:57
  • Actualisé le 22 mars 2019 à 05:55

La ville du Port s'unit aux associations Attac Réunion, La Lanterne magique et Ciné d'îles pour trois jours de festival axés sur les films citoyens. Du 5 au 7 avril 2019, ceux qui le souhaitent sont invités à visionner 9 court ou long-métrages, tous suivis d'un débat, avec la présence d'invités venus de métropole pour échanger autour des questions de société et d'actualité avec les Réunionnais. (Photo photo Margaux Malinge pour imazpress )

Neuf films, quatre invités et beaucoup d'associations... Le Festival du film citoyen propose une programmation ambitieuse pour sa troisième édition. " On a choisi la ville du Port pour sa richesse sociale ", explique Didier Bourse, d’Attac Réunion.

Le but ? Toucher un autre type de public, plus varié, être au plus près de la population. Cette année, les associations présentes seront plus nombreuses, pour sensibiliser et échanger dans le cadre des films projetés. A chaque film son débat. " Il y aura toujours le même couple : un invité venu de métropole, et un animateur local. " L’idée étant toujours d’associer la vision réunionnaise à celle des réalisateurs et documentaristes venus pour l’occasion.

Des invités de taille

Parmi les invités d’ailleurs, quatre noms connus et reconnus. Pierre Beccu en fera partie. Le réalisateur se consacre avant tout au documentaire et anime régulièrement des ateliers auprès des jeunes. Il lance d’ailleurs une série en trois épisodes, racontée par la jeunesse réunionnaise elle-même. Egalement présent : Stéphane Perriot, monteur attitré de Gilles Perret. Il sera là pour parler du road-movie de François Ruffin sur les gilets jaunes, tourné durant le mouvement social, partout dans l’hexagone… partout sauf à Paris. Nantenaina Lova, réalisateur malgache est le troisième invité à citer pour parler, entre autres, du film " Zanaka ", qui raconte la colonisation française de Madagascar.

Enfin, déjà reconnue dans le monde du journalisme d’investigation, Marie-Monique Robin sera au rendez-vous. Elle présentera son tout dernier documentaire, " Du travail pour tous ", qui parle du projet " Zéro chômeur longue durée ", bientôt testé à La Réunion.

L’action citoyenne, pilier des échanges

De nombreuses associations seront présentes durant ces trois jours, pour parler économie, politique, société, environnement... Parmi ces partenaires, Militants pour la terre, Zéro déchet ou encore OriZon. " Il y a une vraie volonté de notre part d’associer de nouveaux noms au festival ", explique Didier Bourse.

Les droits des femmes seront également au centre des discussions. Une thématique bien ancrée dans le festival depuis sa création il y a deux ans.

Des films " coup de poing "

Plusieurs temps forts composeront ces trois jours de festival. Notamment la projection du film de François Ruffin sur l’action des gilets jaunes en France, appelé " J’veux du soleil. " Une diffusion délocalisée est d’ailleurs organisée au rond-point des Alizés, au Tampon le 9 avril à 18h, et les gilets jaunes seront au rendez-vous.

Le court-métrage " Sucre amer " de Yann Le Masson - pour ceux qui ne l'ont pas déjà vu - ne devrait pas laisser les spectateurs indifférents. Interdit pendant des années, le film raconte les années Debré et les conditions de l’élection du député.

" La Sociale " de Gilles Perret, sorti en 2016, est également un rendez-vous à ne pas manquer. Projeté le dimanche 7 avril à 15h, le documentaire retrace l’histoire de la sécurité sociale à La Réunion, implantée sur l’île depuis les années 60 seulement.

Deux fictions au coeur de l’actualité

Parmi les 9 neufs films projetés au Cinéma Casino, deux films de fiction. " La Saison des femmes ", film indien projeté samedi 6 avril à 16h, raconte l’histoire de quatre femmes qui osent tenir tête aux hommes pour être libres.

Déjà connu du grand public, " 120 battements par minute " sera projeté dimanche 7 avril à 20h30. " C’est un long-métrage presque filmé comme un documentaire ", explique Cécile Laveissière. " On y parle de l’action d’Act Up, du SIDA dans les années 90 et d'homophobie, c’est un sujet encore très actuel. "

Faire revivre le cinéma de quartier

Au-delà de la riche programmation du festival, le Cinéma Casino du Port " mérite d’être mis en avant ", selon Jean-Marie Pernelle, de Ciné d’Îles. " C’est un très beau cinéma, qui possède encore un balcon, chose rare. Et contrairement à ce qu’on peut penser, il y a quand même 200 places à l’intérieur. "

Lors des deux éditions précédentes, " il a fallu refuser du monde " se rappelle Cécile Laveissière. Un regret pour ceux qui n’ont pas pu assister aux projections, mais également un signe de succès. " Cela prouve qu’il y un vrai public ici, demandeur. "

Face à l’actualité de 2018 – glyphosate, projet zéro chômeur, gilets jaunes… - les organisateurs considèrent que la programmation est plus que jamais ancrée dans l’actualité. Ils attendent entre 100 et 150 personnes par film. " Si la salle est comble, c’est encore mieux bien sûr. "

mm/www.ipreunion.com

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