La CFTC dénonce une aggravation du climat social

"Le bien-être au travail ne doit pas être seulement un joli slogan"

  • Publié le 17 juillet 2018 à 11:19
  • Actualisé le 17 juillet 2018 à 11:23

En pré-campagne pour les prochaines élections professionnelles du 6 décembre prochain, la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens), lors d'une conférence de presse le mardi 17 juillet, a dénoncé l'aggravation du climat social dans les collectivités locales et territoriales, notamment pour les agents de catégorie C, les plus nombreux au sein des collectivités. La CFTC pointe du doigt aussi le gel du point d'indice et la non-compensation de la hausse de la CSG "qui renforcent le sentiment de non-reconnaissance" de ces agents.

Pour la présidente de la section Réunion-Mayotte de la CFTC, Ghislaine Bancalin, cadre A au Conseil Départemental, le bien-être et la qualité de vie au travail est aussi mis à mal par l'absence de promotion pour les agents méritants : "Des choix sont opérés pour des raisons budgétaires et certains agents sont bloqués de ce fait dans le même grade pendant dix ans, quinze ans voire même plus de vingt ans, ce qui pénalise leur pouvoir d’achat", souligne-t-elle.

Le harcèlement moral, toujours présent

Autre source de mal-être, un management non adapté, avec des placardisations d'agents qui sont autant de gaspillage d'argent public que de sources de mal-être, mais aussi des changements trop fréquents d'organigrammes, un manque d'autonomie et de marge de manœuvre dans les activités et tâches. "Cela génère chez les agents une fragilisation du sentiment d'utilité ou d'inclusion dans le groupe", dénonce Ghislaine Bancalin.
Enfin, note aussi la CFTC, le non-remplacement des départs en retraite ou des parents en congé alourdit la charge de travail des agents d'autant plus que les demandes des usagers en hausse ont pour effet d'augmenter le nombre de dossiers à traiter, ce qui est source de stress et parfois d'arrêts maladie... et donc de retards récurrents.

Formation au management et médiation

Alors, les solutions ? " Il faut former les directeurs et chefs de service au management car le manager de proximité est le garant du sens de l’action publique, de la cohérence et de l’identité de l’équipe ", estime la présidente de la CFTC. Qui va plus loin encore : " Il faut se prémunir contre les abus de pouvoir et l’immunité de certains responsables ou directeurs qui, pour certains, considèrent les agents comme leurs employés et la Collectivité comme leur entreprise personnelle. " La CFTC, par la voix de sa présidente, appelle donc à des moyens neutres pour recueillir et analyser les situations vécues et les signalements des agents, avec signalement systématique aux directions, ressources humaines, psychologue et médecin du travail.
Autres pistes pour améliorer la qualité de vie au travail, privilégier la mobilisation des ressources humaines existantes au lieu de recruter des contractuels, notamment sur les postes d’encadrement, éditer des fiches de postes claires et pérennes, diminuer la fréquence des déménagements, coûteux pour la collectivité et déstabilisants pour les agents.

Un Village en campagne les 31 août et 1er septembre

Enfin, parce que la campagne pour les élections professionnelles du 6 décembre prochain approche, la CFTC se veut confiante sur ses résultats : " Nous avons porté plus de 50 dossiers à terme ces dernières années ", se réjouit Jean-Marc Nages qui appelle les agents des collectivités à se mobiliser pour ces élections à venir, notamment en venant les rencontrer lors du Village CFTC qui se tiendra sur le parking du Petit Marché, à Saint-Denis, les 31 août et 1er septembre. Occasion de rencontrer six experts en droit du travail qui répondront individuellement aux questions des promeneurs sur les dossiers qui les préoccupent.

ml/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Fumisterie
Fumisterie
5 ans

Les directeurs et chefs de services sont pour la plupart bien formés en terme de management. C'est beaucoup plus risqué d'oser dire la vérité, il faut surtout former, ou plutôt soigner tous les élus aux égos surdimensionnés qui se comportent en véritable monarques, colériques et susceptibles avec leurs administratifs, qu'ils méprisent totalement.