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Francis Amand à La Réunion pour faire la transparence sur les prix et la concurrence

  • Publié le 11 février 2019 à 15:41
  • Actualisé le 12 février 2019 à 07:51

Francis Amand, délégué à la concurrence en Outre-mer est à la Réunion depuis le 11 et jusqu'au 15 février 2019 "dans le cadre de sa mission d'animation de la politique de renforcement de la concurrence sur les marchés ultra-marins des biens et des services," indique la Préfecture dans un communiqué. Une venue attendue ? Du côté des gilets jaunes et des syndicats on craint un "nouveau coup de communication" du gouvernement... Nous sommes à sa conférence de presse en direct sur Facebook.

Nommé par la ministre Annick Girardin le 19 décembre 2018 délégué à la concurrence en Outre-mer, Francis Amand a pour mission principale de renforcer la transparence des prix en Outre-mer par la lutte contre les pratiques commerciales déloyales. Sa nomination était l’une des promesses faites par la ministre des Outre-mer, lors de sa visite sur l’île en plein mouvement des gilets jaunes.

Il tient une conférence de presse en préfecture. Regardez :

Nommé par la ministre Annick Girardin le 19 décembre 2018 délégué à la concurrence en Outre-mer, Francis Amand a pour mission principale de renforcer la transparence des prix en Outre-mer par la lutte contre les pratiques commerciales déloyales. Sa nomination était l’une des promesses faites par la ministre des Outre-mer, lors de sa visite sur l’île en plein mouvement des gilets jaunes.

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Inspecteur général de l’Insee, Francis Amand était aussi un médiateur des relations commerciales agricoles. Il est connu pour avoir mené plusieurs missions auprès des ministres chargés de l’agriculture, notamment lors de la crise du lait en août 2016.

A La Réunion, il aura fort à faire s’il souhaite renforcer la transparence des prix et lutter contre la concurrence déloyale. Les écarts entre les prix en métropole et sur l’ile sont parfois astronomiques et mal compris… En octobre dernier par exemple, l'Autorité de la Concurrence a analysé les raisons des prix prohibitifs sur les marchés des matériaux de construction à La Réunion et à Mayotte par rapport à l'Hexagone. La différence va jusqu'à 39% de plus pour notre île et 35% pour l'île aux parfums. Ciment, granulats, enduits de façade, bois de charpente, tôles de toiture ou carreaux de céramique : tous ces matériaux coûtent plus d’un tiers plus cher !

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Des écarts que les Réunionnais ressentent tous les jours. En 2016, lors de sa dernière étude sur les écarts de prix entre La Réunion et la métropole, l'INSEE faisait le même constat : l'alimentation, la santé, la communication, les vêtements, les produits d'hygiène, les produits technologiques, tout cela est plus cher à la Réunion que dans l'Hexagone. Paradoxal lorsque l'on sait que 40% des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté métropolitain, dans l'Hexagone, c'est 14%.

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Une meilleure transparence des prix, c’est l’un des fers de lance des Gilets Jaunes qui manifestaient samedi 9 février 2019 dans les rues de Saint-Denis, au coude à coude avec les syndicats, des collectifs pour l’environnement et des associations comme Greenpeace ou Attac.

Venue utile ? Venue coup de comm' ?

La venue de ce délégué laisse pourtant les gilets jaunes de marbre. "Un coup de communication ! Comme quand la ministre Girardin est venue : ça ne sert à rien, c’est un coup d’épée dans l’eau. On ne voit aucun résultat de tout ce qui a été annoncé," s’exclame en colère Malou, une gilet jaune du Port-est. "Vu le fameux grand débat qui a été lancé, je pense qu’il n’y aura rien avec ça. C’est juste pour amuser la galerie," estime une syndicaliste FO qui marchait avec les Gilets Jaunes samedi. "C’est un coup de comm’, mais je crois que les gens qui sont dans la rue ne sont pas dupes et vont continuer de se battre," ajoute-t-elle.

Un peu plus loin, Didier Bourse de l’organisation altermondialiste Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne) est sceptique : "il faudrait savoir quels sont les moyens donnés à ce délégué : si c’est juste pour faire un bilan ou un constat… Nous le savons : la vie ici est chère !". Le militant estime qu’il faudrait mettre sur pied "une vraie table de travail, où chacun pourra intervenir, en particulier les citoyens. Il faut que ce soit un débat démocratique."

Emmanuel, gilet jaune de la première heure est du même avis. "Ce monsieur veut juste gagner du temps, comme tout le gouvernement : enfumer et embobiner les gens. Les revendications sont claires, elles sont sur la table. Ils n’ont qu'à les appliquer et on avance !"

Didier Bourse de son côté assène : "ce n’est pas l’offre et la demande qui doit faire les prix, ce sont les besoins de la population."

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