Au bout d'un mois de doute (actualisé)

Soulagement à La Réunion: les 28 millions d'euros d'aide maintenus pour la filière canne

  • Publié le 18 juillet 2019 à 19:04
  • Actualisé le 19 juillet 2019 à 08:56

Les acteurs de la filière canne vont sans doute pousser un "ouf" de soulagement. Annick Girardin, la ministre des Outre-mer vient d'annoncer "le maintien des aides nationales aux filières canne-sucre en Outre-mer". Une annonce qui arrive après plusieurs semaines de doute sur le maintien ou non de cette enveloppe. Le 18 juin dernier, la ministre des Outremer Annick Girardin avait avoué que le sujet devait encore être débattu dans le projet de Loi finances 2020. Un mois plus tard jour pour jour, elle et le ministère de l'Agriculture, représenté par Stéphane Bijoux plutôt Didier Guillaume, ont tenu une conférence de presse sur la compétitivité et l'accompagnement de la filière sucre dans les territoires ultramarins. Annick Girardin a alors annoncé le maintien de l'enveloppe de 38 millions d'euros pour les Outremer, dont 28 millions pour La Réunion. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le communiqué des ministère des Outre-mer et de l'Agriculture 

"Annick Girardin et Didier Guillaume confirment le maintien, pour la durée des conventions canne signées en Guadeloupe et à La Réunion, des aides nationales aux filières canne-sucre dans les départements d’outre-mer.

Cette annonce fait suite aux différentes interpellations des socioprofessionnels, des élus et des parlementaires des territoires concernés.

La situation difficile que connait le secteur est liée à une forte baisse des cours du sucre induite notamment par la fin des quotas sucriers. Cette difficulté a été anticipée pour la  filière sucrière d'outre-mer. Ainsi, une aide à l'adaptation de 38 M€ par an a été mise en place en 2017 pour une durée de 3 ans avec l'accord de la Commission européenne.

Cette aide, qu’il faudra notifier de nouveau à la Commission, viendra compléter dans le cadre du programme POSEI France financé par l’Union européenne, le soutien annuel de 69,2 M€ dont bénéficie la filière canne-sucre des DOM et les aides nationales d'un montant de 86,4 millions d'euros par an allouées en complément à la filière. Au final, ce sont annuellement 193,6 millions d'euros qui bénéficieront à la filière canne-sucre de La Réunion et de Guadeloupe en permettant à ces dernières de produire près de 250 000 tonnes de sucre par an.

Dans le cadre de cette notification future, les ministres demandent aux acteurs de la filière de s’engager à bâtir, en lien avec les autres filières agricoles et les élus des collectivités, un modèle agricole qui permette de relever les défis climatiques et sociétaux auxquels il doit faire face tout en tenant compte de l’évolution des tendances de marchés.

Cette réflexion devra aboutir en juillet 2020 à des propositions sur la montée en gamme, la valorisation de l'origine ultramarine, le renforcement de la production biologique, la transition vers la canne énergie et le développement de nouvelles filières pour s’affranchir notamment des importations d’aliment du bétail.

L’accompagnement durable par l’Etat de cette filière sera lié à la capacité qu’elle aura à s’adapter en construisant avec l’ensemble des acteurs des territoires concernés un projet agricole global, soutenable dans le temps.

Le député Européen Stéphane Bijoux est mobilisé au parlement et dans l’ensemble des institutions européennes pour défendre les intérêts et les spécificités des territoires reconnus au titre de l’article 349 du TFUE."

L'imbroglio de l'enveloppe de 38 millions

Cette somme de 38 millions d'euros au total (28 millions pour La Réunion, 10 millions pour la Guadeloupe), votée en 2017, visait à compenser la fin des quotas sucriers. Protégé jusqu’à maintenant, le sucre de canne réunionnais s’est retrouvé confronté à la libéralisation du marché européen. Il a dû faire face à la concurrence, notamment celle du sucre de betterave en métropole.

Pour rappel, le 18 juin 2019, la ministre des Outre-mer avait laissé entendre, en répondant à une question d’Huguette Bello, que la reconduction de l'aide à la filière canne n'était pas garantie : "faut-il renouveler cette aide à une transition ? Sachez que le Gouvernement est mobilisé, que cette question est au coeur des préoccupations du ministre de l’agriculture et au coeur des miennes, vous le savez. (...) Vous aurez une réponse très prochainement."

De quoi plonger les mondes agricole et politique dans la panique. Car sans les 28 millions, les planteurs l'ont dit très clairement : c'est la catastrophe assurée, et assurément la fin de la filière canne. Finalement, après plusieurs semaine de doute, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a annoncé le maintien de cette enveloppe, de quoi rassurer la filière. 

Ces aides nationales doivent encore être validées par la Commission européenne. Après validation, elles devraient être reconduites jusqu'en 2021 mais Didier Guillaume, le ministre de l'Agriculture rappelle qu'elles sont "transtitoires" et invite les acteurs de la filière à repenser le modèle économique.

www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Violet 3
Violet 3
4 ans

Nous ne sommes pas sortis de l'auberge car cette enveloppe nous ou plutÃ't les agriculteurs en ont expressément besoin sinon urgemment