[PHOTOS/VIDÉOS] Il a ouvert ses portes à Mont-vert les Hauts

A la découverte du premier temple bouddhiste tibétain de La Réunion

  • Publié le 1 septembre 2019 à 19:13
  • Actualisé le 1 septembre 2019 à 19:17

Il s'apelle le Tashi Tcheulang Gawai Tsel et c'est le tout premier temple bouddhiste tibétain de La Réunion et de la zone océan Indien. Situé à Mont-vert les Hauts, il commence déjà à accueillir pratiquants et curieux. La cérémonie traditionnelle d'ouverture se déroule ce dimanche 1er septembre, en compagnie de son Eminence Tang Rinpoché, maître spirituel du roi et de la reine du Bhoutan, et qui va rester à La Réunion jusqu'au 11 septembre. (Photos rb/www.ipreunion.com)

C'est une bâtisse imposante qui se dresse maintenant à Mont-vert les Hauts, surplombant les villes de Saint-Pierre et du Tampon. Ses murs rouges et dorés ont été entièrement conçus par les pratiquants de la communauté.

"La tradition tibétaine veut que ce soit des pratiquants qui construisent le temple. On a voulu respecter cette tradition", explique Benoît Forestier, pratiquant bouddhiste et interlocuteur privilégié pour tout connaître de ce nouveau temple. "Chacun à sa manière a participé, la décoration, les trônes, la sérigraphie aussi... même les drapeaux de prières à l'extérieur" ajoute-t-il. Une cinquantaine de pratiquants a participé à l'ouvrage. Durée des travaux : un peu plus de 3 ans et demi.

Le résultat est édifiant… et coloré. Deux "sanghas" (communautés) se partagent le temple, l'une monastique et l'autre laïque. Le maître Tulku Do Khyentsé Rinpoché – son nom complet – a toujours vécu ici. Sa maison a fait place au temple, son nouveau lieu de résidence.

Auprès de lui : son Eminence Tang Rinpoché du Bhoutan, qui va rester à La Réunion jusqu'au 11 septembre. Quand un nouveau temple est inauguré, il est traditionnel de faire venir un maître différent, qui sera alors maître de cérémonie pendant l'inauguration de ce temple. Celle-ci est justement prévue ce dimanche 1er septembre.

Tang Rinpoché nous explique alors que pour cette première venue à La Réunion, la surprise fut totale. "Quand je suis arrivé en avion, quand j'ai vu cette île recouverte par les nuages, c'était quelque chose de merveilleux, j'ai ressenti une grande joie", nous explique-t-il via l'aide d'une traductrice.

Il explique également que dès ses premiers pas sur le sol réunionnais, il a senti "une vraie pureté sur l'île, et une grande paix dans le coeur de ses habitants", si bien qu'il avait "l'impression de revenir dans un endroit familier". Durant la suite de sa visite sur l'île, le maître du Bhoutan va prier pour tous les êtres de La Réunion, animaux comme humains, et les bénir. Il fera également des "souhaits" afin de pacifier les éléments.

Son émerveillement a continué une fois devant le temple de Mont-vert les hauts, "un joyau pour La Réunion", nous dit-il. "Ce temple va amener des bienfaits pour tous les êtres de l'île."

Un temple construit dans la plus pure tradition

Sur les murs latéraux de la grande salle on trouve les grands maîtres de la lignée, ou des traditions tibétaines. "Des maîtres très importants du bouddhisme, un peu comme des protecteurs de notre sangha" témoigne Benoît Forestier.

Ces protecteurs suivent le culte avec attention du haut de leurs cadres en bois. "Au début du culte, on "prend refuge" dans les trois joyaux, ce qui correspond à trois prosternations", détaille Benoît Forestier. "En premier lieu : le bouddha qui a donné les enseignements historiques il y a 2600 ans. Puis le dharma, ce sont les enseignements bouddhistes. Enfin la sangha, la communauté des moines qui transmet ces enseignements."

Selon le calendrier lunaire, des divinités différentes sont priées, avec le soutien d'un livre de pratique en tibétain. Différents bouddhas sont d'ailleurs représentés dans le temple, à travers plusieurs statues installées au coeur de la pièce. "On peut retrouver le bouddha de la connaissance avec une épée qui tranche l'ignorance, puis celui de la compassion, représenté sur terre par le Dalaï lama. Il y a aussi la libératrice, seul bouddha féminin, puis le bouddha historique qui a donné les enseignements…" nous montre Benoît Forestier, statue par statue.

Mais que serait un culte bouddhiste tibétain sans son traditionnel tambour ? Dans la salle trône le nga, l'un des instruments rituels utilisés pendant la prière. "On s'en sert pour donner le rythme, car les textes sont un peu chantonnés" explique Benoît Forestier, tout en nous faisant une démonstration. "On n'improvise pas, le maître nous apprend la façon de le pratiquer car il existe une vraie logique de rythmes et de sonorités."

Derrière le pratiquant, deux trônes, réservés aux maîtres exclusivement : "c'est pour que tout le monde puisse voir et entendre le maître. Et puis, il reste une représentation du bouddha sur terre, on doit donc l'honorer comme il se doit."

Rinpoché est d'ailleurs un maître traditionnel rigoureux et exigeant. Pendant les travaux du temple, il venait vérifier régulièrement les éléments constitutifs de l'édifice religieux. "On ne peut pas improviser ou changer les couleurs comme on veut, il y a une charte à respecter" justifie Benoît Forestier.

Ainsi, la moindre bordure dorée a bénéficié de plusieurs essais, pour aller vers toujours plus de perfection. "Ça nous a servi à nous aussi pour aller vers l'excellence, c'est une forme de pratique spirituelle quand on se concentre de cette manière."

Pour lui, ce tout premier temple tibétain de la zone Afrique est un événement d'une telle importance qu'il le compare à la création du premier centre tibétain au Tibet au 7ème siècle, "de là tout le Tibet est devenu bouddhiste" raconte le pratiquant. De là à dire que La Réunion le sera, sans doute pas, mais ce temple qui s'installe à Mont-vert les Hauts fait écho aux origines du bouddhisme selon Benoît Forestier. Car s'implanter dans une nouvelle zone donne un nouveau souffle à la religion et sa communauté.

mm / rb / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Mamo
Mamo
4 ans

C super jolie mais aucune indication pour les visites et l'adresse

jon
jon
4 ans

c'est un beau temple

ban cochon version zen
ban cochon version zen
4 ans

chacun est libre de faire et penser comme il veut chez lui. Là ou ca devient gonflant c'est lorsqu'on voit le piton de neiges defiguré par des chiffons pour faire "comme au tibet". Ensuite il y a eut les mosaïques en bloc de lave au pied du chisny (rien a foutre des myosotis de bourbon) et maintenant la mode est de defigurer le littoral a l'etang salé avec les cairn rebatisé "zanten galet, vortex energetique". Les cairn sont une plaie mondiale, excrément de l'uniformisation du tourisme de masse qui a conduit la bretagne et l'islande a prendre des arreté d'interdiction.

Betty
Betty
4 ans

Mode de vie-pensee ou nouveau delire international , dans une societe mutante et enfumante