Ils font partie des 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat

Climat : deux Réunionnais rappellent ses engagements à Emmanuel Macron

  • Publié le 13 octobre 2020 à 15:41

En l'absence de "soutien clair" du gouvernement, les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, parmi lesquels deux Réunionnais, interpellent Emmanuel Macron dans une lettre publiée en ligne. Le président, qui avait voulu cette convention citoyenne pour le climat, s'était engagé fin juin à reprendre 146 de ses 149 propositions visant à réduire d'au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre de la France. (Photo AFP)

À la suite de la Convention citoyenne pour le climat, ses 150 membres avaient annoncé la création d'une association pour assurer le suivi de leur travail. “Nous avons le sentiment de manquer d’un soutien clair et défini de la part de l’exécutif dont les prises de positions nous apparaissent contradictoires”, écrivent-ils aujourd’hui au président de la République, regrettant que le chef de l’Etat tarde à se saisir de leurs propositions.

Dans une lettre publiée en ligne, ils font part de leur “trouble” face au de réactivité du gouvernement à leurs propositions et en appellent à “l'engagement formel et public” d'Emmanuel Macron. Celui-ci s’était engagé fin juin à reprendre 146 de ses 149 propositions visant à réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France.

- Les applications des propositions se font attendre -

Mais depuis, des déclarations de ministres quant au malus en fonction du poids des véhicules neufs ou les propos du président lui-même sur les opposants à la 5G, comparés aux Amish, ont suscité l’inquiétude des 150.

“Depuis quelques semaines, les membres du gouvernement commentent les différentes mesures et les discours sont un peu discordants. Le président a une parole et on a l’impression que le gouvernement ne suit pas”, explique Guillaume Robert, l’un des deux Réunionnais membres des 150. “On enchaîne les réunions de suivi avec les différents ministères, on n’a pas l’impression que nos mesures sont traitées sans filtre. Cette lettre est un cri pour demander qu’on ne nous prenne pas pour des cons.”

Lire aussi : La mise en oeuvre des propositions de la Convention climat crée des remous

Guillaume Robert pointe notamment du doigt la promesse d’Emmanuel Macron de faire un moratoire sur la 5G avant d'adopter son déploiement. Promesse finalement non tenue. Quand le conseil municipal de Lille a décidé d’un moratoire pour sa commune, Cédric O, secrétaire d'État chargé de la Transition numérique, a qualifié la décision de tartufferie.

“Pour l’instant, une trentaine des 146 mesures ont être appliquées ou sont en train d’être appliquées. C’est un calendrier qui est un peu lent pour nous. L’urgence climatique est maintenant, pas dans trois ans, pas dans quatre ans”, insiste Guillaume Robert.

- “On est toujours là” - 

Le 6 octobre dernier, le Parlement européen a demandé que tous les États membres atteignent la neutralité climatique d’ici 2050 et fixé un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 60 % d’ici 2030. Preuve “qu’Il faut qu’on rentre dans la danse, sinon on va être très en retard”, indique Guillaume Robert.

Le Réunionnais membre des 150 affiche toutefois sa détermination à maintenir la pression sur l’exécutif pour que soient appliquées au plus vite les proposition de la Convention citoyenne pour le climat.

“Je suis encore plus motivé, parce que ça me conforte dans mon idée de ne pas avoir sauté tout de suite dans les bras d’Emmanuel Macron. Je me suis toujours méfié et dit qu’il fallait attendre les actes après les belles paroles. On ne lâchera pas. C’est une lettre aussi pour dire qu’on est toujours là”, conclut-il.

aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
3 ans

Malheureusement, cette lettre va sans doute prendre directement la direction du panier. Car notre Président se fiche pas mal des promesses qu'il a faites, y compris publiquement. Quand il doit décider, il ne respecte pas ce qu'il a dit, il fait ce qu'il veut. C'est une version macronnienne de la démocratie et de la probité du chef de l'Etat. Chirac était surnommé "super-menteur", aucun qualificatif ne me vient à l'esprit pour qualifier Macron, à part des mots orduriers, mais, ce n'est pas dans mes habitudes.