Le principal syndicat patronal n'a pas encore signé l'accord

BTP : de l'orage dans l'air pour les négociations salariales

  • Publié le 2 avril 2019 à 23:58
  • Actualisé le 3 avril 2019 à 12:46

Mercredi 27 mars, les syndicats des salariés et la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) ont signé l'accord sur les négociations de branche du BTP tandis que la Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics (FRBTP) a mis son véto. Sans la signature du principal syndicat patronal, c'est statu quo pour les négociations annuelles obligatoires (NAO), pas d'accord. Une semaine que le dossier est au point mort.Les représentants des salariés agitent la menace de la grève quand la FRBTP verrouille sa communication et laisse planer le doute. Un dossier explosif, si aucun consensus n'est trouvé, on pourrait revenir trois ans en arrière, les négociations avaient traîné durant plusieurs semaines, ce qui avait occasionné une mobilisation importante de l'intersyndicale des salariés.

Le principal syndicat patronal tergiverse et avant l’assemblée de ce mercredi 3 avril, ne souhaite pas communiquer. Pour ne pas envenimer la situation et surtout, parce que pour le moment, rien n’a été décidé.

Le désaccord

Le deal, c’est une augmentation des salaires de 2,2% au 1er mars 2019. Bien sûr, ce chiffre n’a pas été choisi au hasard, c’est un savant calcul entre la hausse du Smic et l’inflation. Ce qui donne une moyenne de 1,8% sur l’année. Pour Raymond Vaitilingom, secrétaire général de la Capeb, signer cet accord était une évidence "on essaie de maintenir le pouvoir d’achat de nos salariés et de préserver le dialogue social dans la branche. Comme nous l’avons toujours fait".

Bis repeta

Ces frictions à la signature des NAO ne datent pas d’hier. C’est souvent le même scénario, les patrons des artisans et des petites entreprises ne font, en général, aucune résistance. Les représentants syndicaux des salariés tentent toujours d’obtenir un peu plus mais vu les difficultés que rencontre la filière depuis plusieurs années, ils finissent par céder. Au final, les augmentations de salaires suivent l’inflation. D’ailleurs, les termes "augmentation de salaires" ne plaisent pas beaucoup à Jacky Balmine, le secrétaire général de la CGT-BTP "on parle d’équilibre plutôt que d’augmentation" affirme-t-il au mpicro de RTL Réunion.

Le syndicaliste salue la décision de la Capeb "c’est toujours pareil, malgré les difficultés, les petits patrons font l’effort pour aider leurs salariés à se maintenir à flot mais les gros, les multinationales, bloquent".

Les gros, ce sont les représentants syndicaux de la FRBT. Jacky Balmine fulmine "c’est un accord mesuré, le refuser serait de l’inconscience, d’ailleurs c’est plus un problème de fierté qu’autre chose" explique-t-il.

Selon lui, la FRBTP a tout intérêt à signer cet accord, car l’intersyndicale composée de cinq organisations fait planer la menace de la grève "si la réponse est négative, on compte agir en conséquence. Bien sûr, ce n’est pas ce que l’on veut, ce n’est ni du chantage, ni un coup de pression, nous espérons ne pas en arriver au conflit et que la raison prendra le dessus" termine Jacky Balmine.

Signera, signera pas ? 

Une réponse officielle de la FRBTP est attendue jeudi 5 avril à l’issue d’une assemblée qui se tiendra ce mercredi 4 avril. Cette réponse est décisive, elle pourra soit apaiser la situation, soit mettre le feu aux poudres. Car les syndicats de salariés sont déterminés, si la FRBTP ne signe pas, il faudra s'attendre à une mobilisation d'ampleur de la part des employés du BTP avec le blocage de gros chantiers en cours. Et Jacky Balmine prévient "là, on e demandera pas 2,2%, quitte à perdre une ou deux semaines de travail, on demandera plus". 

La force de frappe des salariés de la branche est connue, une base solide et structurée qui, en général, vise les points stratégiques. En 2016, suite à l'échec des négociations sur les NAO, une grève de plus d'une semaine s'en était suivie. 

fh/nt/www.ipreunion.com 

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