Saint-Pierre - lutte contre la vie chère

Plus de 7 000 personnes dans la rue

  • Publié le 5 mars 2009 à 00:00

Ils étaient nombreux à soutenir l'appel du COSPAR (collectif contre la vie chère) dans le Sud de l'île. Aucun débordement notoire ne sera néanmoins à déplorer. Les organisateurs ont plusieurs fois rappelé aux grévistes la nécessité de manifester dans le calme, sans porter atteinte aux magasins saint-pierrois eux aussi touchés par la crise.

À 9 heures, on ne trouvait pas vraiment grand monde sur le parking de la ZAC Canabady. Jusqu'à faire douter quelques-uns sur la réussite de la manifestation. En fait, les manifestants arrivent peu à peu, et seront rejoints en cours de route par d'autres mécontents.

À chaque carrefour, ils attendent patiemment, d'abord au rond-point du Mac Do, puis tout le long de la rue Luc Lorion, et celle des Bons Enfants. Arrivés devant la mairie de Saint-Pierre, ils seront 7 000 à manifester. Le COSPAR se félicite de la bonne tenue du défilé. Le ton montera tout de même un peu, lorsque, entouré d'un grand de sympathisants et de son propre service de sécurité, le député-maire du Tampon arrive au point de rendez-vous à la ZAC Canabady.

Didier Robert avait déclaré rejoindre les revendications du COSPAR, et ne cachait pas son intention de soutenir les manifestants. "Kosa ou fé là ? Sé nou ki défann le droi bann travayèr " scande un petit groupe de sympathisants socialistes. Ce n'est pas ce qu'on appelle un incident majeur, et tant mieux. Même les commerçants ont préféré baisser les grilles, plus pour protéger leur marchandise que par soutien aux manifestants. Pas d'incitation du côté des commerçants. Pas de violence du côté des manifestants. La matinée se déroule sans encombre, au plus grand plaisir des représentants du COSPAR, et des commerçants saint-pierrois.

Les revendications sont maintenant connues des Réunionnais. "Chômage, précarité, pauvreté, bas salaire, vie chère, arète èk sa" "augmentez les salaires" "augmentez les retraites" "baissez les prix". Les slogans ne manquaient pas pour critiquer la situation délétère vécue par de nombreuses familles réunionnaises.

"Moi et mon mari, on touche ensemble environ 3500 euros. Les gens vont croire que c'est déjà bien en ces temps de crise. On ne s'en sort plus. On envisage même de monter un dossier de surendettement. Nous avons 2 enfants, les deux étudiants, et je peux assurer que cela devient impossible. On déplace le plafond soi-disant. Donc pas de bourses, pas de CMU, pas d'avantages. Mais on paie. Comment fait-on quand on ne peut plus payer ? La crise touche tout le monde" déclare un consommateur.

Un commerçant a fait le déplacement de Saint-Louis. " je suis solidaire " déclare-t-il " mais j'espère que ce mouvement de protestation ne dépasse pas un jour. On doit travailler, sinon comment payer les 200 euros d'augmentation exigée par tout le monde ? Moi, je suis pour cette augmentation, mais il va falloir travailler plus, trouver d'autres pistes pour trouver cet argent. Les distributeurs devraient surtout baisser les prix ".

Devant la mairie de Saint-Pierre, un représentant du COSPAR a rendu hommage à Jacques Bino, le syndicaliste guadeloupéen de la CGTG décédé dans la nuit du 17 février dernier. Les syndicalistes ont conclu en annonçant que la manifestation devrait être reconduite la semaine prochaine.
guest
0 Commentaires