Actions contre la vie chère

Opérations coups de poing

  • Publié le 7 mars 2009 à 12:50

Les opérations coups de poing du COSPAR, collectif contre la vie chère, ont commencé tôt ce samedi 7 mars 2009 dans plusieurs communes de l'île. Des petits groupes de manifestants ont obligé des grandes surfaces à baisser leurs grilles à Saint-Denis, Sainte-Marie, Saint-André et Saint-Pierre (voir article par ailleurs). Les magasins Leclerc qui ouvraient leur leurs portes ce samedi matin ont été les premiers à être visité par les manifestants. En milieu de journée, ces opérations revendicatives se poursuivaient dans le calme. Rappelons que le COSPAR réclame 20% de baisse sur les prix de 500 produits de consommation courante. Une nouvelle réunion de négociations entre le collectif et les dirigeants de la grande distribution a lieu ce samedi après-midi à la préfecture.

"La grande distribution ne veut pas nous entendre. Elle refuse de baisser ses prix. Il faut une mobilisation plus forte encore et plus d'opérations coups de poing pour qu'elle cède et écoute les revendications des consommateurs" martelait Ivan Hoareau, CGTR, porte-parole du collectif, en milieu de journée devant le Jumbo du Chaudron à Saint-Denis. Quelques instants auparavant, le magasin avait fermé ses portes après avoir fait sortir tous ses clients.

Thierry Gauliris, leader du groupe Baster, dédicaçait son dernier album dans la surface de vente. La fermeture prématurée du magasin ne le chagrine pas. "La matinée de dédicace était prévue depuis longtemps, je suis venu, mais je suis totalement solidaire des manifestants. Les choses ne peuvent plus continuer comme ça. Il faut lutter contre la vie chère, il faut se mobiliser" notait le chanteur. Mardi, il a manifesté à Saint-Pierre à l'appel du COSPAR. Certains clients de Jumbo n'étaient pas du même avis que le chanteur. "Laissez- moi entrer, j'ai besoin de faire des courses pour donner à manger à mes enfants. Ce n'est pas vous qui allez les nourrir" jetait une jeune mère de famille en direction des manifestants. Le ton n'est pas monté plus haut, les manifestants ont demandé à la jeune femme de faire preuve de solidarité. Elle a tourné les talons.

Avant le Chaudron, les syndicalistes ont obligé le tout nouveau Leclerc du Butor à baisser ses rideaux. "Moi je suis venu voir si les prix sont vraiment plus bas qu'ailleurs. Ce n'est pas le cas" affirmait un client en poussant son caddy plein à ras bord. À noter que tous les magasins de cette enseigne dans l'île ont fait le plein de clients dès l'ouverture. Des consommateurs étaient même présents devant les surfaces de vente dès 7 heures du matin. Avant même l'arrivée des manifestants, certains Leclerc ont été obligés d'empêcher les clients d'entrer pour raison de sécurité, les magasins étant bondés.

Michel Édouard Leclerc n'a pas protesté contre les opérations coups de poing menée contre son enseigne. "Ce n'est pas notre groupe qui a un problème, c'est La Réunion qui a un problème social et les consommateurs réunionnais qui ont un problème de pouvoir d'achat. Dès lors je comprends qu'ils cherchent à se faire entendre. Je trouve cela tout à fait normal" disait le patron de l'enseigne, présent dans l'île depuis vendredi pour le lancement de ses magasins. Le collectif et notamment, Agir pou nout tout, demande Édouard Michel Leclerc assiste en personne dans l'après-midi de samedi aux négociations avec la grande distribution.

À Saint-André et à Saint-Pierre des opérations coups de poing ont eu lieu tout au long de la matinée. La mobilisation du collectif devrait se poursuivre tout le week-end.
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