Négociations sur les minima sociaux

Des réponses avant les états généraux

  • Publié le 18 mars 2009 à 13:15

"Nous n'irons pas aux états généraux des DOM le ventre vide", a prévenu Max Banon, membre du COSPAR (collectif contre la vie chère). Cette déclaration fait suite à l'échec des négociations sur les minima sociaux qui ont eu lieu ce mercredi 18 mars 2009 à la préfecture. Les discussions ont été suspendues par le collectif "jusqu'à ce que ce des réponses concrètes soient apportées". Mais pas question pour les membres du collectif de participer aux états généraux des DOM qui débuteront en avril tant qu'ils n'auront pas obtenus des avancées sur ces revendications. Suite à ce nouvel échec, le COSPAR appelle donc la population réunionnaise à se mobiliser pour la manifestation du jeudi 19 mars, plus particulièrement les allocataires de minima sociaux, "les plus disponibles et les plus concernés" par les problèmes de vie chère à La Réunion.

Une nouvelle fois, le COSPAR est donc ressorti bredouille de la préfecture. "Nous avons l'impression d'être dans des réunions d'informations plutôt que de négociations", a affirmé Max Banon. Une réunion durant laquelle les membres du COSPAR sont intervenus "sèchement" à propos du discours prononcé, le lundi 16 mars, à la télévision par le préfet, Pierre-Henry Maccioni. Ce dernier affirmait être "prêt à signer". "Comment peut-on signer quoi que ce soit alors que nous n'avons aucune réponse sur la revalorisation de 200? des minima sociaux, sur la question de l'allocation veuvage ou sur celle des circuits de financement des aides sociales", s'est interrogé le porte-parole du collectif.

Conséquence de ce nouvel échec, les discussions ont été "suspendues". "Nous avons demandé au directeur de la DRASS (direction régionale des affaires sanitaires et sociales- ndlr), Christian Meurin, de discuter avec le préfet de propositions concrètes. Nous reviendrons ensuite à la table des négociations", a continué Max Banon. En effet, pour l'instant, hormis la prime exceptionnelle de 200? pour les familles les plus défavorisées, mesure applicable au niveau national, l'Etat n'a répondu favorablement à aucune des revendications du COSPAR concernant les minima sociaux.

"C'est à l'Etat de mettre la main à la poche. À part le RSO (revenu de solidarité) et le RMI qui relèvent du Département, c'est l'Etat qui gère les minima sociaux", relève représentant du collectif. il rejoint ainsi le discours de la présidente du conseil général, Nassimah Dindar. Sur le principe, il n'est pas contre la proposition de Paul Vergès, président du conseil régional, d'appliquer à La Réunion les accords sur les minima sociaux signés en Martinique (voir article par ailleurs). "Ce n'est pas une mauvaise idée, mais il faut savoir quelle sera l'enveloppe allouée et non pas avancer dans le flou" commente le syndicaliste.

À défaut d'avancées, Max Banon appelle la population à "boycotter les états généraux des DOM" qui débuteront début avril. En attendant, le COSPAR veut mobiliser les Réunionnais pour un autre grand rendez-vous, la manifestation du jeudi 19 mars. À ce propos Max Banon ne cache pas son exaspération de ne pas voir les allocataires de minima sociaux dans la rue "en nombre". "Il y a 52% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Il faut qu'ils rejoignent la mobilisation pour montrer qu 'ils veulent s'en sortir et non pas attendre que les mesures tombent", a t-il conclu.
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