Manifestation des patrons de la FER

Nous ne payerons pas

  • Publié le 23 mars 2009 à 18:00

Le portail du siège de la Région à Saint-Denis a été en partie forcé ce lundi matin 23 mars 2009 par les patrons de la FER (fédération des entreprises de La Réunion). Les manifestants ont aussi bloqué les accès du bâtiment - et l'entrée de l'université voisine -, avec leurs camions et leurs bus. Ils exigeaient d'être reçus, notamment, pour dire leur refus d'augmenter les salaires de leurs employés. La Région ne les a pas reçus et a annoncé qu'elle portait plainte contre eux. Une délégation de la FER a été reçue en préfecture dans l'après-midi. À l'issue de la rencontre, Joël Mongin, porte-parole de la fédération, s'est dit satisfait de "l'écoute du préfet" et a confirmé que les petites entreprises en seront pas en mesure de verser les augmentations demandées par le COSPAR pour les bas salaires.

Grosse tension ce lundi matin 23 mars 2009 devant le siège du conseil régional où s'étaient regroupés des manifestants de la FER (fédération des entreprises de La Réunion). Vers 12 heures 15, une partie de ces chefs d'entreprise mécontents a soulevé le portail donnant accès au parking, le faisant sortir de ses gongs. Les vigiles présents à l'intérieur ont tenté de s'interposer sans succès. Les forces de l'ordre, quasiment absentes sur les lieux, ne sont pas intervenues (voir article par ailleurs).

Samedi au Jumbo le Port et à Carrefour Sainte-Clotilde, à la demande de la préfecture, policiers et gendarmes avaient dégagé les accès des aires de stationnement partiellement bloquées par des manifestants du COSPAR, collectif contre la vie chère. La FER manifeste contre les 50 euros qu'ils pourraient bientôt devoir verser mensuellement à leurs salariés (voir article par ailleurs). N'ayant pas été reçus à la région, les manifestants ont décidé de laisser leurs véhicules lourds sur place et de se rendre à la préfecture où ils avaient rendez-vous à 15 heures. La rue donnant accès l'université est restée bloquée par les bus et les camions de la FER.

Avant cela, conduits par Joël Mongin les chefs d'entreprises de la FER se sont regroupés devant la préfecture à bord d'une cinquantaine de poids lourds, bus, camions, ambulances, taxis et auto-écoles, les manifestants se sont dirigés vers le siège du conseil régional. "Nous ne pas venus pour bloquer les routes, mais pour discuter" a alors affirmé Joël Mongin.

Les manifestants sont arrivés aux abords de la pyramide inversée (siège de la Région) vers 11 heures 30. "Nous sommes venus ici car la Région appartient au peuple et parce que nous voulons une baisse de l'octroi de mer" lâchait pêle-mêle le dirigeant de la FER. La trentaine véhicules lourds ayant du mal à stationner, la voie donnant accès à l'université était bloquée.

La présidence du conseil régional faisait savoir à la FER qu'elle acceptait de recevoir une délégation de 6 personnes à condition que les entrées du bâtiment soient dégagées. Refus des manifestants. Une partie d'entre eux forçait le portail fermé par les vigiles de la Région. La lourde barrière de métal sortait de ses gonds sans que le service de sécurité ne puisse l'en empêcher. Aucun gendarme mobile ni policier spécialisé en maintien de l'ordre n'est intervenu.

C'est finalement Joël Mongin qui plus ou moins calmé les esprits en disant "c'est un premier avertissement, nous demandons à être reçus, on va attendre leur réponse". Une vingtaine de gendarmes mobiles est arrivée sur place en milieu de journée. Les représentants de la FER et la Région n'ayant pas trouvé d'accord sur le nombre de personnes devant composer une délégation éventuelle, il n'y a pas eu de rencontre. Les chefs d'entreprise ont donc décidé de laisser leurs véhicules lourds sur place et de se rendre à leur rendez-vous en préfecture.

Rappelons que la FER ne veut pas entendre parler d'une augmentation de salaires, ou du moins d'une hausse qu'elle devrait payer. C'est la raison pour laquelle ces chefs d'entreprise sont descendus dans la rue conduits par Joël Mongin. Le COSPAR, on le sait, revendique 200 euros d'augmentation pour les bas salaires. L'État se dit prêt à payer 100 euros sous forme d'une indemnité temporaire de 3 ans, tandis que le MEDEF et la CGPME, sous des formes différentes, acceptent de verser 50 euros également pendant 3 ans.

D'où la colère de la FER affirmant être incapable d'assumer cette hausse sans "mettre la clé sous la porte en licenciant des centaines de personnes". Joël Mongin estimant par ailleurs que c'est au COSPAR "de déterminer la capacité des petites et moyennes entreprises à payer ces 50 euros". À la sortie de l'entrevue à la préfecture, Ibrahim Patel de la FER a annoncé que le COSPAR revendiquait désormais 180 euros d'augmentation au lieu des 200 du départ. "Que se soit 50 euros ou évidemment 80 euros, nous n'avons pas les moyens de payer" a commenté Ibrahim Patel en demandant une nouvelle fois "au conseil régional et au conseil général de mettre la mains à la poche".

Outre son opposition aux augmentations de salaires, la FER a également d'autres revendications. Elle réclame notamment la suppression des charges fiscales et sociales pour une durée de trois ans, la levée des interdits bancaires sur toutes les entreprises et la mise en place d'une zone franche globale pour toutes les activités. Sur ces revendications, la fédération dit avoir reçu "réponses satisfaisantes de la part du préfet"

La FER est un collectif de 14 syndicats de commerçants, d'artisans, de transporteurs et de terrassiers créé "dans la perspective des états généraux des DOM".
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