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La police au Crédit agricole

  • Publié le 21 avril 2009 à 22:00

Une trentaine de policiers et de gendarmes mobiles sont intervenus à 21 heures 30 ce mardi 21 avril 2009 pour dégager, sans heurts, l'accès du siège du Crédit agricole bloqué par les grévistes. Les cadres de la banque, dont le directeur ont alors quitté les lieux sous la protection des forces de l'ordre. Le barrage a été mis en place vers 20 heures. Le directeur de la banque verte, M. Martin, venait de décider de suspendre les négociations "Il nous a dit qu'il a un avion à prendre" affirment les délégués syndicaux. Avant cela la direction avait proposé un intéressement des salaries aux bénéfices à hauteur de 14,5%. Les grévistes réclament 33%. Aucune date n'a été fixée pour la reprise des négociations. Les grévistes ont prévu de durcir le mouvement. Trois d'entre eux ont cessé de s'alimenter depuis lundi.

"Le fait que la direction propose 14,5% d'intéressement est loin de notre revendication, mais c'est une petite avancée" notait Jean-Paul Ferrère, porte-parole des grévistes, en fin d'après-midi. "Nous n'allons pas relâcher notre mobilisation pour autant" ajoutait-il, soutenu par les dirigeants du COSPAR, collectif contre la vie chère, venu "apporter sa solidarité aux grévistes".

Le délégué syndical annonçait un peu plus tard à ses collègues que le directeur général ne voulait plus négocier car "presser d'aller prendre son avion". Les réactions ne sont pas faites attendre. "C'est du mépris, l'entreprise est en crise, mais le directeur préfère quitter le bateau. Ce n'est pas acceptable" tempête un gréviste. "La direction nous a déjà traité de pingouins et de staliniens, elle n'est plus à un débordement près" souligne l'un de ses collègues.

Très vite des voitures sont positionnées en travers de l'entrée du siège bancaire. Une chaîne est cadenassée entre deux poteaux achevant de rendre impossible tout accès ou sortie de la banque. Les grévistes finissent par s'asseoir devant le barrage. Les cadres de l'entreprise sont bloqués dans leurs voitures dans l'allée donnant sur la sortie.

Le statut quo dure jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre à 21 heures 30. Les grévistes ne s'opposeront pas à leur passage (les voitures avaient été déplacées par leur propriétaire peu de temps avant). Les policiers coupent la chaîne et demandent aux salariés de se placer sur le bas-côté de la chaussée. Les grévistes s'exécutent. Une dizaine de voitures arrivent alors à sortir de l'enceinte de la banque sous les huées des grévistes. Moins de 10 minutes après leur arrivée, policiers et gendarmes repartaient au son d'un "ce n'est qu'un au revoir" chanté par les salariés. Lesquels ont promis de durcir leur mouvement ce mercredi.
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