Lutte contre l'illettrisme

Un pas vers l'autonomie sociale

  • Publié le 17 juin 2009 à 00:00

111 000, tel est le nombre de personnes âgées de 16 à 65 ans souffrant d'illettrisme selon les derniers chiffres de l'INSEE. Une difficulté handicapante puisqu'elle prive ces personnes d'autonomie sociale. Face à cette situation, une charte de partenariat portant sur la prévention et la lutte contre l'illettrisme (LCI) a été signée le 28 août 2007 par la Région, l'Etat, le Département, la CAF ainsi que l'Académie. La Poste a rejoint le comité de pilotage de la LCI en novembre 2008. Après plus d'un an de fonctionnement sous la présidence de la préfecture, la Région a pris le relais ce mardi 16 mai 2009. Ce fut l'occasion de faire le point sur les actions mises en place et les perspectives à venir.

Depuis 2007, plusieurs actions ont été mises en place pour lutter contre l'illettrisme. Cette lutte passe d'une part par des actions de prévention, et d'autre part par des actions de lutte à proprement parler. Concernant la prévention, les élèves sont les principales cibles des actions mises en place. En effet, pour Mostafa Forar, Recteur de l'Académie de La Réunion, "la prévention contre l'illettrisme est le rôle principal de l'éducation nationale". Ainsi ont été mis en place des "projets personnalisés de réussite éducative" et le "réseau ambition réussite". Dans le cadre de ces dispositifs, les élèves en très grande difficulté sont accueillis dans des classes à capacité réduite afin de mieux les encadrer.

La CAF participe également à ces actions de prévention à travers 2 moyens. D'abord le contrat local d'accompagnement à la scolarité qui vise à accompagner dans le travail des enfants en difficulté. Ensuite le réseau d'écoute et d'appui à la parentalité qui vise à soutenir les parents dans leur rôle éducatif. Pour ces 2 actions, la CAF a financé plus de 5,5 millions d'euros en 2008.

L'autre axe de l'action du comité de pilotage est le volet "lutte contre l'illettrisme". Cette lutte passe par la formation de personne illettrées, souvent des jeunes inscrits en Mission locale, des demandeurs d'emploi ou des bénéficiaires des minima sociaux. Ces personnes peuvent suivre un programme individualisé d'apprentissage de 400 heures portant sur la lecture, les mathématiques ainsi que l'expression orale. "Le but est de faire sortir ces gens des difficultés sociales dans lesquelles elles se trouvent", explique Christine Soupramanien, vice-présidente au Conseil régional déléguée à la lutte contre l'illettrisme. Ainsi, pour la période 2008-2009, 1 400 stagiaires ont participé à ces formations et 1 200 l'ont validé, soit un taux de réussite de 73%, "ce qui est non négligeable", note Christine Soupramanien.

Une fois ce stade atteint, les personnes peuvent passer de façon volontaire le "Certificat de Formation Générale". Il s'agit d'un diplôme de l'Education nationale donnant l'équivalent du Niveau 1 des unités capitalisables du CAP en français, en math et en vie sociale et professionnelle. Pour la session 2008 - 2009, ils étaient 424 inscrits. 205 d'entre eux ont déjà passé les épreuves, en novembre 2008, et 140 ont réussi. Pour beaucoup de stagiaires, l'obtention de ce diplôme est un "nouveau départ" puisqu'ils peuvent prétendre à un emploi.

Mais ces actions ne concernent qu'un petit nombre de personnes par rapport aux 100 000 illettrés qui vivent à La Réunion. Christine Soupramanien en est consciente même si elle ne perd pas de vue son objectif, "la résorption de l'illettrisme". Pour ce faire, elle souhaite développer les partenariats avec des structures privées comme c'est déjà le cas avec La Poste. En effet, La Poste accueille à ses guichets régulièrement près de 25 000 personnes illettrées. Une politique a été mise en place afin de les détecter et de renforcer les échanges avec eux.
"Ce sera un travail de longue haleine", prévient la vice-présidente à la Région.
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