3e jour de grève des postiers dionysiens

Dialogue rompu

  • Publié le 29 octobre 2009 à 17:30

Ce jeudi 29 octobre 2009, le deuxième rendez-vous prévu entre la direction de La Poste et la délégation syndicale des grévistes a tourné court. La direction a refusé de recevoir les six délégués qui se sont présentés, comme cela s'était déjà produit hier. La direction impose un maximum de deux représentants par syndicat. Une condition que conteste les grévistes.

"Quand ils nous ont vu arriver, les six représentants de la direction se sont levés et ont quitté la salle. C'est une question de principe que nous ne comprenons et n'acceptons pas", déclare Daniel Carron, secrétaire général adjoint de FO-PTT. Les grévistes ont nommé deux délégués plus un expert des deux syndicats représentés, FO-PTT et la CGT. "Ils viennent avec des experts et refusent que nous fassions la même chose. Nos délégués sont surtout des travailleurs, ils n'ont pas l'habitude des négociations", explique Daniel Carron pour justifier leur refus de réduire leur délégation à quatre représentants. Un texte réglementaire interne à La Poste nationale qui régit les relations sociales impose deux délégués par syndicat pour ce type de négociation, en période de grève ou pour prévenir tout conflit."Nous avons la volonté de poursuivre le dialogue", répond la direction, "simplement nous suivons les règles internes à notre société. Mais nous les avons encore invité à négocier demain"

En cause, le projet "Facteur d'avenir" prévoyant, selon les grévistes, qu'en cas d'absence d'un facteur, sa charge de travail soit répartie sur ses collègues. La direction de la Poste ne retient pas cette définition et préfère parler "d'organisation de travail en équipe".

"Il n'est pas question d'accepter cette nouvelle organisation, car elle est synonyme d'une charge de travail supplémentaire", lance Daniel Carron, secrétaire départemental adjoint de FO. Le syndicaliste est pour le maintien de la situation actuelle. "Les agents manquants sont remplacés par des facteurs "volants"(qui n'ont pas de tournée fixe - ndlr) ou par des contractuels", souligne Daniel Carron qui soupçonne une volonté de la Poste de réduire des emplois. "De plus, la direction veut nous imposer cette réorganisation en nous disant qu'elle n'est de toute façon pas négociable" s'insurge le syndicaliste



"Mis en place par le groupe la Poste, "Facteur d'avenir" est un programme de modernisation de la distribution du courrier. Le projet a été présenté à l'ensemble des organisations syndicales, discuté pendant plusieurs mois et accepté", tempère Thierry Agabalé, directeur des activités courrier et colis de la Poste. Il souligne la nouvelle organisation a été élaborée pour "s'adapter à la nouvelle donne économique".

Notant que le volume de courrier postal diminue tous les ans de 3 à 4%,
Thierry Agabalé explique que "Facteur d'avenir" est un plan de "travail en équipe". Les tournées, dit-il, continueront à se faire comme à l'accoutumée, "mais avec moins de facteurs les jours où il y a moins de courrier". Dans le même temps, le principe du "facteur volant" est maintenu, Le directeur des activités courrier et colis affirme aussi "nous ne faisons pas autre chose que de formaliser des pratiques qui sont déjà couramment employées dans les bureaux". 

Cilaos, Saint-Louis et Etang-Salé sont déjà en "Facteur d'avenir". Le centre courrier de Saint-Denis compte 94 agents, 28 sont en grève. La ville est desservie par 35 tournées postales.

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