Grève de la Boutique "Tafia et Galabé"

Blocage des négociations

  • Publié le 4 novembre 2009 à 14:20

Les six des 7 guides de la Boutique "Tafia et Galabé ", intégrée à la distillerie de Savanna, à Bois-Rouge, continuent leur mouvement de grève ce mercredi 04 novembre 2009, soutenues par la CGTR, l'association Agir Pou Nout Tout et l'Union des femmes réunionnaises (UFR). Une réunion de négociation a été annulée ce mardi 03 novembre. La direction s'est alors engagée à revenir vers les grévistes dès ce mardi afin de fixer un nouveau rendez-vous. Les six femmes attendent encore. Si la direction ne donne pas de nouvelle d'ici à ce soir, les salariées grévistes envisageront de nouvelles actions.

Suite à la demande des grévistes de discuter en présence d'une personne neutre capable de dresser un procès verbal des négociations, la direction a du reporter la réunion qui était prévue ce mardi 03 novembre, "faute d'avoir un greffier à disposition". "Leurs exigences sont démesurées. Nous aurions pu commencer à négocier, et en cas de blocage nous aurions fait appel à un médiateur. J'étais ouvert aux négociations", déclare le directeur de la boutique "Tafia et Galabé". En revanche, M. Broc ne souhaite plus négocier pour l'heure : "nous ne pouvons avoir une discussion saine sous la contrainte. Or les grévistes bloquent illégalement l'entrée de magasin et ce n'est pas tolérable". Une affirmation que réfute formellement les salariées concernées. "Nous gênons, bien sûr. Lorsque des touristes passent, nous leur faisons part de nos revendications. Mais jamais nous n'avons bloqué leur passage dans la boutique", répond Sandrine Honorine, porte-parole des grévistes.

Trois points de revendications relatives aux conditions de rémunération et de travail motivent les six femmes guides de la boutique "Tafia et Galabé", en grève depuis ce lundi 02 novembre.

Tout d'abord, les grévistes affirment n'avoir pas été payé à la hauteur des engagements pris par la direction. Une enquête menée par l'inspection du travail confirme l'irrégularité du paiement effectué depuis l'embauche de ces intérimaires en juillet dernier. Leur contrat de travail stipule un temps plein rémunéré sur une base salariale mensuelle tandis qu'elles ont été payées en fonction du nombre d'heures travaillées, qui correspond plus à un temps partiel. Deux grévistes ont d'ores et déjà saisi les prud'hommes et les quatre autres sont en cours d'élaboration de leur dossier. La direction affirme donc, pour l'heure, son souhait de laisser la justice trancher.

Deuxième point du litige, ces guides, chargées de faire visiter l'usine de sucrerie et la distillerie de Savannah, affirment ne pas avoir été formées aux gestes de sécurité en cas d'incendie ou même d'accident. Une plainte que la direction dit ne pas comprendre : "une formation lors d'une campagne de sécurité a été dispensée au moins à cinq des six grévistes". Une réponse que conteste les grévistes. "Je ne sais pas de quoi parle M. Broc ! Nous avons bien eu une visite de l'usine menée par une responsable de la sécurité le temps d'une journée, mais elle ne nous a enseigné aucun geste de base. Elle s'est contentée de nous montrer les machines", précise Sandrine Honorine.

Le dernier point de discorde concerne le responsable commercial, accusé d'avoir usé de "méthodes douteuses", notamment par le biais de "chantages et de pressions" effectuées sur les employées. Sur ce dernier point les grévistes ne se montrent pas disposées à transiger. "Nous ne retournerons pas travailler tant qu'il sera dans les bureaux", insiste la porte-parole. M Broc affirme soutenir "a priori" ce responsable commercial et attend des grévistes qu'elles apportent les preuves de leurs accusations. L'année dernière, 13 femmes guides avaient accusé ce même homme de harcèlement moral et sexuel, mais les plaintes n'avaient pas abouti faute de preuve.

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