Table ronde pour l'indemnisation des anciens de l'ARAST

La déception des ex salariés

  • Publié le 8 janvier 2010 à 00:30

La table ronde de ce jeudi 7 janvier 2009 en préfecture n'a pas débouché sur une solution au problème de l'indemnisation des ex salariés de l'ARAST (association régionale d'accompagnement social territorialisé). Nassimah Dindar, présidente du conseil général, Éric Marimoutou, directeur de l'AGS (association pour la gestion du régime d'assurance des créances des salariés) et les autres protagonistes se sont réunis pendant plus de 5 heures. À l'issue, la caisse d'allocations familiales s'est engagée à examiner les dossiers des familles en détresse et le Pôle emploi à prendre en charge les personnes ayant souscrit une convention de reclassement personnalisée. L'AGS et le conseil général continuant de se renvoyer la balle, le problème du versement des indemnités de licenciement reste entier. Les ex salariés se sont dits extrêmement déçus. Ils ont prévu des actions pour la journée de vendredi.

"Il n'y a rien de neuf. Tout ce qui est dit dans l'accord on le savait déjà. Nous sommes désespérés et tout le monde s'en fout. S'ils veulent un suicide, il y aura un suicide" a lancé à bout de nerfs Patrick Grosset, ancien délégué syndical de l'ARAST. Certains de ses ex collègues ont passé une troisième nuit dans le hall du conseil général. Les plus déterminés d'entre eux menacent d'entamer une grève de la faim. "De toute façon nous n'aurons bientôt plus de quoi nous acheter à manger" ironisait amèrement l'un de anciens salariés. Ils n'excluent pas non plus d'engager une action revendicative lors de la visite officielle de Nicolas Sarkozy les 18 et 19 janvier, si rien n'est réglé d'ici là.

L'accord signé jeudi en préfecture entre la présidente du conseil général, Nassimah Dindar, le directeur de l'AGS, le directeur de Pôle emploi, le mandataire judicaire, la directrice de la CAF, les services de l'Etat et les différents partenaires, porte sur trois points. La CAF examinera donc au cas par cas la situation des familles en détresse. Les anciens salariés de l'ARAST n'ont quasiment plus perçu de revenu depuis la fin novembre. Pour sa part le Pôle emploi prendra en charge les 613 personnes ayant déjà souscrit une convention de reclassement personnalisée.

Dans un communiqué publié à l'issue de la table ronde, la préfecture note que le Département propose à l'AGS de payer "les indemnités dues aux ex salariés, le conseil général s'engageant à rembourser l'AGS si une décision judicaire ultérieure venait à reconnaitre la responsabilité du Département".

Disant attendre un courrier du conseil général, Éric Marimoutou, directeur de l'AGS n'a pas fait de commentaire sur cette proposition. Il continue d'affirmer qu'il revient au Département de réembaucher les ex salariés au nom du principe de continuité du service d'aide à domicile. Et que l'association pour la gestion du régime d'assurance des créances des salariés n'a donc pas à verser d'indemnités de licenciement. Lesquelles sont estimées à plus de 25 millions d'euros. Une somme colossale pour l'AGS déjà en difficulté.


La table ronde de ce jeudi est arrivée après plus d'une semaine de mobilisation des anciens salariés. Ils ont nettement haussé le ton au cours de la journée du mardi 5 janvier. Ils ont manifesté au conseil général, à la préfecture, au siège de l'AGS pour finalement de nouveau se retourner contre le Département, où une trentaine de manifestants ont passé deux nuits consécutives, de mardi à jeudi.

Rappelons que le vendredi 27 novembre 2009, le tribunal de commerce a prononcé la liquidation de l'ARAST. La structure accusait un déficit de 10 millions d'euros. 1 196 personnes se retrouvaient au chômage. L'ARAST était spécialisée dans l'aide à domicile et le service à la personne. 8 000 personnes bénéficiaient de ses services.

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