Social - Action des anciens salariés de l'ARAST

6 personnes en grève de la faim

  • Publié le 11 janvier 2010 à 10:20

5 ex salariées de l'ARAST et un syndicaliste ont entamé une grève de la faim ce lundi matin 11 janvier 2010 pour obtenir le versement des indemnités de licenciement des anciens employés. "Toutes les portes se sont fermées devant nous. Ce moyen d'action était notre dernier recours. Nous sommes prêts à aller jusqu'au bout de nos forces" lance Corinne, l'une des grévistes. Les anciens employés qui occupent toujours le siège du Département, ont aussi décidé d'engager un recours devant les prud'hommes pour percevoir leurs indemnités. Par ailleurs, le versement d'une aide d'urgence de 1 000 euros promis par Nassimah Dindar, présidente du conseil général, semble remis en cause.

Interrogée par des radios ce lundi matin, la présidente du Département a "indiqué que pour débloquer une somme aussi importante que celle promise (estimée à environ un million d'euros - ndlr), il faut obligatoirement réunir une commission permanente. Ce qui, selon elle, ne peut pas être fait dans les conditions présentes" explique Paul Junot, dirigeant CFDT qui a décidé de se mettre en grève de la faim pour soutenir les anciens salariés.

Les "conditions présentes" font allusion à l'occupation de l'hémicycle par les grévistes. À 10 heures, Nassimah Dindar ne s'était pas encore exprimée sur le sujet devant les ex salariés. Vendredi, le conseil général avait décidé de verser une aide d'urgence de 1 000 euros aux travailleurs sociaux qui percevaient moins de 2 500 euros nets par mois. Cette aide serait valable un mois pour les ex employés ayant signé une convention de reclassement personnalisée (CRP) auprès du Pôle emploi, et de trois mois pour les autres. Rien n'a été décidé pour la suite.

En attendant, les anciens employés occupent donc toujours le siège du Conseil Général. "Nous resterons là tant que nous n'aurons pas obtenu notre dû" préviennent-ils. Ce revirement n'a fait que renforcer la détermination de Sophia, ex-aide à domicile, Mimose, ex-technicienne d'intervention sociale et familiale, Yolaine, ex-responsable de secteur, Lucie-ex chef de service, Corinne-ex agent administrative et de Paul Junot, dirigeant de la CFTC. Ils sont donc en grève de la faim depuis ce lundi matin.

Samedi lorsqu'ils avaient annoncé leur intention de cesser de s'alimenter, les grévistes avaient prévenu qu'ils n'avaient nullement l'intention de passer pour des martyrs. "Nous n'allons pas nous allonger sur le sol sur des draps blancs" avait noté Paul Junot. De fait, le climat au Conseil Général occupé est plutôt détendu.

Environ 200 anciens salariés sont rassemblés. Les 6 grévistes de la faim sont au milieu de la foule. "Nous avons tout essayé pour montrer notre détresse, personne ne nous a écouté. Il ne nous restait plus que ce moyen pour essayer de nous faire entendre" commente Corinne. "Notre grève est symbolique. On ne peut pas se laisser faire sans réagir" remarque Mimose.

Yolaine résume la pensée de tout le monde en notant : "nous ne demandons pas la charité. Nous réclamons notre dû. Nous voulons nos indemnités. Peu nous importe de savoir qui doit les payer. Ils s'arrangeront entre eux après nous avoir versé notre argent".

Rappelons en effet que le problème vient de l'incertitude sur "l'identité" du payeur. L'AGS (association pour la gestion du régime d'assurance des créances des salariés) estime que le Département à l'obligation légale d'intégrer les travailleurs sociaux. Elle ajoute que cette intégration entrainerait automatiquement une continuité d'activité et qu'il n'y aurait donc pas de licenciement...ni d'indemnités à verser. Le Conseil Général affirme au contraire que les salariés ont été licenciés de fait par la décision du tribunal de commerce de liquider l'association d'aide à domicile. Le total des indemnités est évalué à plus de 25 millions d'euros. Une somme que l'AGS, déjà en difficulté, aura sans doute du mal à payer...

"Qu'ils s'arrangent entre eux. Ce n'est pas le problème des ex salariés. Il y a un problème d'urgence sociale à régler. Il faut le faire de toute urgence. L'AGS et le Conseil Général se débrouilleront entre eux ensuite" martèle Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR.

En milieu de matinée, le club du 3ème âge les Émeraudes de Bellepierre (Saint-Denis) est venu apporter des vivres aux grévistes. "Regardez, les gens nous soutiennent de plus en plus. On est prêt à soutenir un siège" sourit un ancien employé. Les ex-salariés de l'ARAST confirment qu'ils ont l'intention de rester au Conseil Général tant qu'ils n'auront pas obtenu satisfaction. "Nous serons là lorsque Nicolas Sarkozy viendra les 18 et 19 janvier et nous serons encore là après s'il le faut" disent-ils.
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