Social - Le transport des handicapés remis en cause

Le GIHP joue sur les coûts

  • Publié le 14 janvier 2010 à 10:45

Sans aucune communication officielle, le GIHP (Groupement pour l'Insertion des personnes Handicapées Physiques) a cessé de transporter ses bénéficiaires et autres handicapés qui en faisaient la demande pour des trajets de vie quotidienne, entre le 1er et le 8 janvier 2010. Cette interruption de service a finalement été suspendue ce vendredi 8 janvier mais il apparaît que le prix du transport soit excessivement plus cher qu'en 2009. "A défaut de refuser catégoriquement le transport, le GIHP a instauré des prix exorbitants que la plupart des handicapés ne peuvent pas payer. Je pense que l'association veut se débarrasser de cette mission peu rentable" s'insurge Noël Thomas, président de l'association Saint-Paul Handisports. Le GIHP est le seul à assurer ce service sur toute l'île.

L'absence de communication relative à l'interruption du service de transport a particulièrement choqué ses usagers. "Nous nous sommes rendus compte que les handicapés ne seraient plus transportés en appelant pour demander un transport comme nous le faisons depuis des années" déclare le président de l'association Saint-Paul Handisports. Sans transport de vie quotidienne, les personnes handicapées ne peuvent plus faire leurs courses, s'aérer l'esprit ou aller chez le médecin.

"Deux adhérents se sont vus demander 45 euros par trajet et par personne pour être transporté du Guillaume (Saint-Paul) à Saint-Denis" témoigne encore Noël Thomas. Une course qui coûtait 30 euros aller/retour en décembre dernier. Une autre personne s'est vue réclamer 22 euros pour aller de la Plaine-Saint-Paul à l'Ermitage contre 1,30 en 2009. "De nombreux handicapés sont des proies faciles. Ils n'ont pas tous la notion de l'argent et j'en connais plusieurs qui voulaient payer. Mais ils n'ont pas les moyens de dépenser autant pour sortir", explique le président de l'association Saint-Paul Handisports.

Ce groupement pour l'insertion des personnes handicapées physiques rayonne sur toute l'île. C'est la seule association dotée de véhicules adaptés au transport de personnes handicapées. "L'interruption de ce service, même une semaine, équivaut à la remise en question par le GIHP de sa mission. Le groupement espère probablement que le conseil général reprendra cette activité", analyse Noël Thomas. Le GIHP est subventionné par le Département et les mairies. Cette reprise d'activité d'utilité publique pourrait donc être potentiellement envisageable au sein d'un GIP (groupement d'intérêt public), comme c'est le cas pour l'Arast (association régionale d'accompagnement social territorialisé) récemment liquidée.

En dépit de nombreuses sollicitations, la direction du GIHP n'a pas souhaité s'exprimer sur la question.

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