Crise du BTP

"Mendiant du travail"

  • Publié le 19 janvier 2010 à 14:30

Les chantiers du BTP ont repris ce lundi 18 janvier 2010. Pourtant depuis deux ans, certaines entreprises ne travaillent pas. La faute à un problème de relance de la commande publique selon les terrassiers. "Mendiant du travail", Hermann Élise, porte-parole des terrassiers et chef d'entreprise, réclame que des appels d'offres soient enfin débloqués. "Nous voulons du travail pour payer et rembourser nos dettes", explique-t-il. Aucune manifestation n'est prévue ce mardi 19 janvier 2010 en marge de la visite présidentielle, "par respect des Politiques". Mais Hermann Élise garde l'espoir que son message passe.

100 000 euros de dettes accumulés et des salariés licenciés. Depuis 2 ans, le chef d'entreprise ne travaille plus du tout. Sur ses 20 ouvriers, il lui en reste maintenant 4. "Les ouvriers sont là, les engins sont là mais rien ne bouge". Il dénonce le fait que les grandes entreprises du BTP remportent tous les appels d'offres, "même pour les plus petits chantiers" et ne les partagent pas.

Conséquence donc de cette crise, les petites et moyennes entreprises du BTP ne parviennent plus à faire face aux charges et certaines doivent même mettre la clé sous la porte. "Il y a un véritable problème à résoudre, c'est juste une question de volonté. Nous attendons aussi que l'État mette en place un plan Marshall", dénonce le terrassier. Des sollicitations ont été faites auprès des 24 communes de l'île et de la Région mais "les portes restent fermées".

Endiguement des ravines, logements sociaux.... Selon Hermann Élise, la demande est pourtant là. Et de souligner ensuite : "Il faut faire le Tram-Train. Ce sera déjà ça de gagner pour nous".

Des rendez-vous avec le Président de la République et avec la Préfecture ont été demandés et refusés. Motif invoqué par la Préfecture : Hermann Élise n'est pas signataire du protocole Novelli.

Depuis décembre 2008, les terrassiers exigent l'obtention de marchés publics et l'exonération de charges sociales et patronales. "Si les choses ne bougent pas courant de l'année 2010, des actions sont à prévoir", déclare Hermann Élise.

Émilie Sorres
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