Social

Les ex de l'ARAST vont descendre dans la rue

  • Publié le 11 février 2010 à 11:40

Les ex-salariés de l'ARAST (association régionale d'accompagnement social territorialisé) manifesteront à Saint-Denis le mercredi 17 février, jour de l'assemblée plénière du conseil général. L'annonce a été faite ce jeudi 11 février 2010, par Valérie Bénard, porte-parole des anciens employés. "Il n'est pas question de relâcher la pression. Nous continuerons notre combat tant que nous n'aurons pas obtenu gain de cause," souligne Valérie Bénard. Les ex-salariés de l'ARAST ont par contre renoncé à présenter une liste aux régionales "faute de moyens financiers".

" Lorsque nous avons annoncé notre intention de monter une liste, nous pensions que nos indemnités allaient être versées. Nous nous en serions servies pour financer la campagne électorale et les autres frais " note Valérie Bénard. " Nos indemnités n'ont pas été versées, nous n'avons donc pas les moyens de nous lancer dans la bataille, " annonce-t-elle. L'ARAST qui a été approchée " en tant que groupe par quasiment toutes les tendances politiques " ne sera pas présente en tant que tel sur une liste. " Mais chacun d'entre-nous est libre de se déterminer en fonction de ses affinités politiques et d'accepter d'être sur une liste, " précise Patricia Fimar, technicienne d'intervention sociale et familiale (TISF).

En attendant les élections, c'est donc dans la rue que les travailleurs sociaux ont décidé une nouvelle fois de se faire entendre. Le mercredi 17 février, ils se rassembleront à partir de 9 heures devant le jardin de l'État à Saint-Denis. À quelques pas du palais de la Source, siège du conseil général, où les élus seront réunis en assemblée plénière. " Nous n'avons pas encore décidé de notre itinéraire ni du détail de nos actions. Mais ce qui est certain, c'est que l'on entendra parler de nous " ne cache pas Valérie Bénard. " L'expérience a montré que la mobilisation paye " commente-t-elle. Patricia Fimar surenchérit : " c'est grâce à nos 28 jours d'occupation du conseil général que nous avons pu obtenir le versement des salaires de décembre, des aides d'urgence et de certains préavis. "

Les indemnités de licenciement par contre n'ont toujours pas été versées. Surtout le payeur n'a pas été identifié. L'AGS (assurance garantie des salaires) estime en effet que le Département a l'obligation légale d'intégrer les travailleurs sociaux. Elle ajoute que cette intégration entraînerait automatiquement une continuité d'activité et qu'il n'y aurait donc pas de licenciement... Ni d'indemnités à verser. Le conseil général affirme au contraire que les salariés ont été licenciés de fait par la décision du tribunal de commerce de liquider l'association d'aide à domicile. La question n'a toujours pas été tranchée.

Les anciens de l'ARAST comptent donc sur leur nouvelle mobilisation pour faire avancer le dossier. Ils espèrent aussi que les prud'hommes leur donneront raison. Plus de 700 ex-salariés ont déposé un recours devant le tribunal prud'hommal. Ils demandent leur intégration au conseil général en tant qu'agent de la fonction publique territoriale au titre de la continuité de service public. À noter qu'une décision de l'Inspection du travail semble abonder dans ce sens. 12 des 53 salariés protégés de l'ARAST se sont vus refuser leurs licenciements. " Ces 12 personnes exerçaient dans le domaine de l'aide à domicile, à l'enfance et de l'action éducative. Ce sont des compétences du conseil régional, l'Inspection du travail a refusé le licenciement en estimant que le Département devait les embaucher " explique Valérie Bénard.

Reste à connaître l'appréciation des prud'hommes qui examineront les dossiers des 700 ex de l'ARAST le mercredi 17 mars. À noter qu'une cinquantaine de travailleurs sociaux ont finalement décidé de se désister de leur recours. " Ils ont fait l'objet de pressions, " affirment Valérie Bénard et Patricia Fimar.

Les anciens de l'ARAST ont tenu leur conférence de presse dans le local de la rue Jules Auber mis à leur disposition par la mairie de Saint-Denis. " Nous y avons installé notre cellule de crise, " explique Valérie Bénard. " Il y a aura une permanence tous les lundis, mercredis et vendredis. Nous accueillerons les collègues qui ont besoins d'être assistés dans leurs différentes démarches administratives " ajoute la porte-parole.

guest
0 Commentaires