Manifestation contre la politique du gouvernement

Saint-Denis : un millier de personnes dans la rue

  • Publié le 23 mars 2010 à 12:15

À l'appel de l'intersyndicale, UNSA, CFDT, CGT, FSU, FO et Solidaires, un millier de personnes, 850 selon la police, ont bravé la pluie pour défiler dans les rues de Saint-Denis ce mardi matin 23 mars 2010. Malgré le mauvais temps, les manifestants ont traversé la rue Maréchal Leclerc, redescendu l'avenue de Paris pour se retrouver dans les jardins de la préfecture. Ils protestaient contre la politique du gouvernement en matière d'emplois, de réforme des retraites et de salaires. Après le discours des leaders syndicaux, la foule s'est éparpillée dans le calme. L'intersyndicale s'est quant à elle retrouvée pour préparer les prochains rendez-vous, notamment le 1er mai.

Malgré la pluie, les manifestants ont donc répondu présents à ce premier test social de l'année. Un test social que les syndicats ne veulent pas politiser malgré la proximité avec les élections régionales. " Le choix de la date ne s'est pas fait en fonction des échéances électorales. Il n'y a pas de troisième tour social comme pourraient le dire certains. Il s'agit d'envoyer un message fort au gouvernement Sarkozy ", explique Ivan Hoareau, secrétaire général à la CGTR.

Cette journée de manifestation est d'abord guidée par la contestation contre la réforme des retraites qui devrait démarrer dans les mois à venir. " Augmenter la durée des cotisations ne résoudra pas le problème des retraites ", lance Jean-Pierre Rivière, secrétaire général à la CFDT. Mais pas question pour le représentant syndical de prôner le statu quo. " Une réforme est nécessaire. Il faut que politiques et syndicats se mettent autour de la table des négociations afin de trouver la meilleure solution ". Parmi les idées émises, une taxe sur les revenus financiers ou encore une politique pour l'emploi. Quant à la nomination d'Eric Woerth en tant que ministre du travail à la place de Xavier Darcos, " Cela ne changera rien. C'est toute une politique qu'il faut changer. Pas seulement de ministre ", remarque Ivan Hoareau.

" Mais il y a d'autres problèmes que la question des retraites ", nuance le représentant de la CGTR. Emploi, éducation et pouvoir d'achat, toutes ces questions ont également été mises en avant durant la manifestation. " Créer de l'emploi résoudra en partie plusieurs problèmes, notamment celui des retraites. Il aidera les familles réunionnaises à acquérir du pouvoir d'achat ", affirme le syndicaliste. " Plus que jamais, la politique de l'emploi doit être une priorité ", ajoute-t-il.

Ivan Hoareau fustige ensuite " l'attitude des patrons vis-à-vis des 50 euros de prime COSPAR ". " La CGPME a purement et simplement refusé d'appliquer l'accord. Quant au MEDEF, il utilise le prétexte de cette prime pour écarter toutes les négociations annuelles obligatoires ", dénonce le secrétaire général. " Nous ne pouvons pas laisser le patronat s'enrichir tandis que les salariés s'appauvrissent ", lance-t-il. Autre point de mécontentement, le non-remplacement de poste de la moitié des fonctionnaires de l'éducation partant à la retraite.

Faisant part de sa satisfaction quant à la mobilisation de ce mardi 23 mars, Ivan Hoareau a appelé les organisations salariales à " rester ferme " sur les revendications. " Tant pis si nous nous faisons taxer de corporatisme. Il s'agit d'un bon corporatisme, il faut donc le cultiver ", termine le secrétaire général à la CGTR.

Concernant les élections régionales, Ivan Hoareau estime que " l'arrivée de la droite à la Région ne résoudra pas les problèmes sociaux des Réunionnais ". Le syndicaliste se dit " dans l'attente " des décisions qui seront prises par la majorité conduite par Didier Robert, notamment dans le domaine du BTP. " Il met fin au tram-train et à la MCUR, j'espère qu'il a d'autres solutions pour relancer les chantiers ", s'inquiète t-il. Quant à l'élection de Valérie Bénard, représentante CGTR des salariés de l'ARAST en tant que conseillère régionale, Ivan Hoareau a " refusé de polémiquer sur le sujet ". " Je regrette juste qu'elle prenne cette décision alors que le conflit de l'ARAST bat son plein ", répond-il.

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