Saint-Denis

Retraites : La rue ne veut pas de la réforme

  • Publié le 23 septembre 2010 à 12:01

Environ 4 000 personnes, selon les syndicats, 2400 selon la police ont pris le départ de la manifestation de ce jeudi 23 septembre 2010 à Saint-Denis contre la réforme des retraites. Les manifestants ont répondu à l'appel de l'intersyndicale composée de la CGTR, CFTC, FO, CGC, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, Unef, UNL. Le parcours du défilé va du petit marché à la préfecture. Des syndicalistes ont exigé que les commerces et les autres entreprises situés sur le trajet de la manifestation baissent leurs rideaux "pour permettre aux salariés de manifester" ont-ils expliqué. Plusieurs élus, notamment Huguette Bello, député-maire de Saint-Paul, Éric Fruteau, maire de Saint-André, Roland Robert, maire de la Possession, participent au défilé de protestation.

Pour les organisateurs de la manifestation ce mouvement, le quatrième depuis juin 2010 sur les retraites, est encore une réussite. "à mi-parcours nous étions 4 500", relève Paul Junot, secrétaire général de la CFTC. "Nous sommes au moins autant de monde que la dernière fois, ça veut bien dire que les gens ne se découragent pas", souligne Philippe Manenc, secrétaire académique du SNEP -FSU. Pour Jean-Philippe Paquiny, secrétaire académique de FNECEP-FO c'est l'étonnement : "15 jours après le 7 septembre, qui aurait pu penser que les salariés seraient encore une fois autant mobilisés". Pour Yvan Hoarau, secrétaire général de la CGTR, il n'y a pas doute : "c'est une belle mobilisation". D'autres restent tout de même déçus, comme Jacques non syndiqué : "on est 800 000 à La Réunion, la moitié de la population devrait être dans les rues à manifester".

Dans la rue Maréchal Leclerc les manifestants battent le pavé, à chacun son slogan, à chacun son air. "Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère", scande la CGTR venu en nombre pour manifester contre les retraites. A cet instant, la rue du Maréchal Leclerc voit rouge. Les manifestants imposent aux commerçants de fermer leur magasin en scandant : "respekt a nou, ferme zot magazin, lès zot salaryé fè la grève". Les rideaux se ferment tour à tour Certains commerçants comprennent. D'autres ne comprennent pas : "nous, on a besoin de travailler, on ne peut pas faire grève comme ça, on a des salariés à payer". Un autre explique : "je suis solidaire du mouvement mais je peux pas me permettre de fermer toute la matinée". Aucun incident ne s'est produit et les commerçants ont pu rouvrir leur commerce après le passage du cortège.

À l'arrivée du défilé devant la préfecture, l'intersyndicale a fait son discours. "Cette réforme c'est une attaque frontale et brutale", lance l'intersyndicale. "Nous ne voulons pas d'une France basée sur la valeur de l'argent. C'est une réforme inhumaine quand on sait que plus de 50% des seniors pointent déjà au chômage et quand on sait que 51% des jeunes le sont aussi". L'intersyndicale ajoute : "on nous pousse vers un vers système par capitalisation, mais on dit non".

Les manifestants refusent le report à 62 ans de l'âge légal de la retraite et à 67 ans du versement à taux plein des retraites. L'Assemblée nationale a adopté le projet de réforme le mardi 7 septembre dernier, mais les manifestants affirment qu'il est encore possible de faire reculer le gouvernement.

A noter malgré tout qu'un différent s'est produit entre les organisateurs et une poignée de manifestants qui souhaitaient envahir quelques instant la route du littoral, mais les organisateurs s'y sont opposés. "J'aurais aimé que ce soit autre chose qu'une ambiance bonne enfant. On est trop gentillet. Je ne vois pas où est le rapport de force", lance un manifestant un peu révolté.

Julie Fioretti pour
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