Manifestation contre la réforme des retraites

Pas de vacances pour les grévistes

  • Publié le 12 octobre 2010 à 11:30

Près de 5 000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites dans les rues de Saint-Denis et de Saint-Pierre ce mardi 12 octobre 2010, selon l'intersyndicale (CGTR, CFDT, FO, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC, Unef, UNL). Une "mobilisation satisfaisante malgré les vacances" pour Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT. "Certains pensaient qu'il n'y aurait pas grand monde. C'est le contraire qui s'est produit. C'est bien le signe que le ras-le-bol monte chez les Réunionnais", analyse le représentant de la CFDT. "Nous pouvons encore faire plier le gouvernement si la mobilisation est forte au niveau national", espère t-il.

Pour les syndicalistes, pas question de baisser les bras malgré le vote à l'Assemblée nationale et au Sénat du report de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans. "Le gouvernement a décidé d'accélérer la cadence en espérant un essoufflement de la mobilisation. Mais nous n'abandonnerons pas", souligne Jean-Pierre Rivière. Pour preuve, une nouvelle journée de manifestation est prévue le samedi 16 octobre, sous la forme de deux défilés, à Saint-Pierre et à Saint-Denis.

"Nous exigeons le retrait pur et simple du report de l'âge de départ à la retraite à 62 ans. Les présidentielles et les législatives sont dans 2 ans. Le président de la République sera bien obligé de céder par simple calcul politique", commente le responsable syndical.

Interrogé sur l'intérêt d'appeler à la grève reconductible, Jean-Pierre Rivière répond: "ce genre de décision est à prendre avec beaucoup de précaution. Elle engage de graves responsabilités qui peuvent se retourner contre nous. Et elle ne peut se faire que dans des secteurs stratégiques". "La grève reconductible n'est pas à l'ordre du jour", termine t-il.

A noter qu'à Saint-Denis, plusieurs commerçants n'ont pas fermé les grilles au passage du cortège. "C'est décevant", constate Jean-Pierre Rivière. "Malgré nos multiples courriers à l'associations des commerçants, certains ne jouent pas le jeu. Ils devraient montrer un peu de solidarité envers ceux qui ratent une journée de travail pour manifester", ajoute t-il. Pour autant, des manifestants ont obligé ces commerçants à baisser les rideaux. Un commerçant hostile à la fermeture de son magasin aurait même reçu un coup de poing, selon radio Freedom.

Mounice Najafaly pour
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