5 salariés grévistes d'EDF font l'objet d'une assignation en Justice de la part de la direction d'EDF. La procédure porte sur une entrave supposée à la liberté du travail. Une accusation rejetée par la CGTR. "Nous n'avons jamais empêché un salarié non gréviste d'entrer sur son lieu de travail" souligne ce mardi matin 29 mars 2011, Patrice Atchicanon, secrétaire général adjoint de la CGTR EDF.
De fait, ce mardi matin trois non grévistes ont franchi sans problème le piquet de grève installé devant la centrale thermique du Port. "L'équipe de quart est en place, le fonctionnement est correctement assuré" confirme Jérôme Callens, chef d'exploitation de la centrale portoise."On ne comprend vraiment pas à quoi joue la direction d'EDF. On dirait qu'il veulent nous pousser à bout" regrette un gréviste. "Hier soir (lundi soir - ndlr) à la prise de quart de 22 heures, on a envoyé des policiers pour nous surveiller, comme si l'on craignait que l'on attaque les non grévistes, c'est du n'importe quoi" relève Patrice Atchicanon. "Regardez, les non grévistes entrent sans problème aujourd'hui encore" ajoute-t-il en montrant trois salariés entrant dans l'enceinte de la centrale thermique.
Quelques minutes auparavant, un huissier et deux membres de la direction d'EDF, étaient venus recenser les non grévistes. Trois d'entre eux se sont manifestés. Ils ont été escortés par les grévistes jusqu'à l'entrée de la centrale. "Nous les accompagnons pour éviter qu'ils se fassent frapper par des dangereux grévistes" ironise Patrice Atchicanon.
Le piquet de grève sera maintenu tout au long de la journée de mardi. Selon, une interprétation d'un article du statut régissant leur profession, les salariés d'EDF et de la Séchilienne Sidec sont en grève depuis la nuit de vendredi à samedi. Ils réclament l'alignement de leurs salaires sur ceux de la fonction publique d'État. Ce qui correspond à une surrémunération de 53%. Ils sont actuellement indexés à hauteur de 25%.
Les centrales du Gol et de Bois Rouge, propriété de la Séchilienne Sidec, produisent 60% de l'électricité utilisée à La Réunion. L'arrêt de la production a entrainé de nombreuses coupures de courant. C'est la solution choisit par EDF qui couvre 40% des besoins en électricité afin d'éviter de "répartir au mieux l'électricité restante", selon la formule utilisée par la direction d'EDF.
La grève est mal perçue au sein de la population et du monde économique. "Nous savons parfaitement que notre action pénalise les usagers, mais nous n'avons aucun autre moyen de faire entendre notre voix et d'obtenir que l'on respecte nos droits" commente la CGTR EDF. Le mouvement de grève est illimité.
Mahdia Benhamla pour
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