Avancée significative dans le dossier des carburants. La Région et le conseil général se sont engagés à financer un fonds de compensation en vue de faire baisser le carburant pour l'ensemble des professionnels. Cette mesure, déjà effective pour les transporteurs et taxiteurs depuis la table ronde du lundi 7 février, a été entendue à toutes les professions qui utilisent leur véhicule pour travailler, c'est-à-dire le BTP, les artisans, les commerçants et les agriculteurs. Pour les particuliers en revanche, il n'y a toujours aucune avancée. Jean-Hugues Ratenon, de l'alliance réunionnaise contre la pauvreté (ARCP), a d'ailleurs quitté la table des négociations à 18h35.
La table ronde sur la baisse du prix des carburants a débuté aux alentours de 15 heures ce mardi 14 février 2012 au siège de la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement. Après deux heures de réunion, suite au premier tour de table, les premières informations filtrent.Les présidents de la chambre de commerce et de la chambre de métiers ont indiqué que la Région s'est engagée à financer un fonds de compensation en vue de faire baisser le prix du carburant pour l'ensemble des professionnels. Cette mesure a été confirmée par Didier Robert. La décision a été actée, et le fonds sera financé par le conseil régional et le conseil général. Les modalités restent cependant à définir. La Région et le conseil général se sont engagés sur une enveloppe de 20 millions d'euros à la fois pour le fonds de compensation du carburant professionnel et pour le prix de la bouteille de gaz.
Le président de Région a alors indiqué avoir fait l'effort maximum en ce qui concerne la compétence économique de la collectivité, soulignant qu'il n'était pas en mesure de financer une quelconque autre aide, faisant allusion à la baisse de 25 centimes pour toute la population.
Nassimah Dindar, présidente du conseil général, a elle indiqué qu'en sa compétence d'accompagnement social, le Département participe déjà à la baisse du prix du gaz, et ne peut en faire davantage, car ce serait mettre en péril les autres investissements du conseil général.
En ce qui concerne l'association des maires, Roland Robert a lui aussi indiqué que le surplus de l'octroi de mer perçu par les communes servirait à financer la baisse du prix de la bouteille de gaz, faute d'avoir pu fédérer l'ensemble des maires sur la question du prix des carburants pour toute la population.
La balle est donc dans le camp des pétroliers et des pompistes pour les usagers particuliers de la route. Mais eux expliquent qu'ils sont dans l'impossibilité de réduire leur marge déjà très serrée.
A noter qu'avec cette avancée pour les professionnels, Jean-Bernard Caroupaye et l'intersyndicale des professionnels de la route sont dans une position particulièrement inconfortable. S'ils arrêtent leur mobilisation et lèvent leurs barrages, il leur sera reproché de se désolidariser des usagers. S'ils poursuivent leur mouvement, on leur reprochera de n'être jamais satisfaits.
La table ronde a repris à 17h40. "C'est sûr, c'est clair, c'est net. On nous a fait comprendre qu'une baisse de 25 centimes n'était pas possible. Nous attendons une autre proposition concrète", disait Jean-Bernard Caroupaye avant la reprise des négociations.
Jean-Hugues Ratenon, président de l'ARCP, a lui quitté la table des négociations à 18h35, en lâchant très amer : "Ça ne sert à rien de rester là. Pour moi, la réunion est terminée. Nous n'avons rien obtenu". Il poursuit : "Je suis sorti parce que Monsieur Didier Robert a commencé à parler de carburant détaxé pour les professionnels. Or, ce n'était pas à l'ordre du jour. Nous devions parler de la baisse des carburants pour les particuliers". "A l'heure où je sors, je n'ai plus d'espoir que les particuliers obtiennent quelque chose", termine le président de l'ARCP.
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