Suite à la table ronde qui s'est tenue ce vendredi 24 février 2012 à la préfecture, l'alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP) a tenu à "clarifier sa position" ce samedi 25 février 2012. Si l'association salue "une première amorce", en la baisse de 8 centimes sur le carburant pour tous et une baisse significative ou le gel des prix de 40 produits de première nécessité, elle estime que les "avancées ne sont pas suffisantes". "Le combat continue plus que jamais", a lancé Jean-Hugues Ratenon, président de l'ARCP. Il a appelé à la "révolution douce".
Après plus de cinq de débat en préfecture sur la question des carburants, ce vendredi 24 février le préfet Michel Lalande avait annoncé la baisse de 8 centimes sur le litre de carburant pour tous mais aussi que, dans le combat contre la vie chère, le prix de 40 produits de première nécessité fera l'objet d'une "baisse significative" ou d'un "gel jusqu'à la fin de l'année". Pour l'ARCP, présente à la table des négociations, s'il s'agit d'"avancées", ces dernières ne sont pas encore "satisfaisantes", notamment pour la population. "Nous avons réussi sur la bataille de la prise de conscience des Réunionnais, mais en terme de résultats, nous sommes sur une amorce", a déclaré Jean-Hugues Ratenon, à l'occasion d'un point presse ce samedi.Le président de l'ARCP a indiqué, en substance, qu'il ne croit pas en une baisse significative ou le gel du prix de 40 produits de première nécessité. "Vous comprenez mon état à la sortie de la réunion ?", a-t-il lancé. "Quand on vous oblige à dire des choses à l'extérieur, je me suis senti coincé, je ne pouvais pas mentir à la population", a-t-il avoué. Il a également confié "avoir eu peur", non pas "pour lui" mais "pour l'issue de la table ronde", précisant avoir "anticiper" la déception de la foule et "s'être organisé" face aux éventuelles réactions avec les membres de l'ARCP.
Par ailleurs, Jean-Hugues Ratenon demande au préfet de redémarrer les discussions le plus rapidement possible mais également aux élus de soutenir cette démarche. "Nous souhaitons la réactualisation de l'accord Cospar et que les 40 produits soient intégrés dans cet accord", a-t-il poursuivi.
Le président de l'ARCP a également revendiqué une carte d'achat pour les plus défavorisés et une prime vie chère pour toute la population, "afin d'éviter les discriminations", et "en fonction de l'écart des prix à La Réunion et la métropole".
Sur ce dernier point, l'association a réalisé une comparaison entre deux prospectus de la même enseigne, une à La Réunion, et l'autre en métropole. "Quand on regarde les écarts, on ne peut que se poser des questions", a commenté Jean-Hugues Ratenon. Le président de l'ARCP n'hésite pas alors à mettre en cause les marges que se font les grandes distributions ou encore les compagnies pétrolières "le dos des Réunionnais". Des marges, dit-il, "non étrangères à la cherté de la vie".
Enfin, Jean-Hugues Ratenon a appelé à la "révolution douce" et au "dialogue social". "Une piste est ouverte, c'est à la population de s'engouffrer", a-t-il terminé.
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