Ruée vers les bonbonnes de gaz avant la hausse des prix

J-H. Ratenon: "un réflexe de survie"

  • Publié le 25 février 2013 à 18:47

7 euros de plus sur le gaz. Voilà ce qui attend les Réunionnais ce vendredi 1er mars. Conséquences : depuis vendredi dernier, les consommateurs se ruent sur les bonbonnes de gaz dans les différentes stations-services de l'île. Réapprovisionnées ce lundi 25 février 2013 au matin, après une rupture de stock durant le week-end, certaines stations-services avaient déjà écoulé près de la moitié de leur stock en milieu de journée. Le "rush" vers les bonbonnes devrait continuer d'ici vendredi, selon Goulamraza Akbaraly, gérant d'une station service à Saint-Pierre. "C'est un réflexe de survie", commente, pour sa part, Jean-Hugues Ratenon, président de l'ARCP (alliance des Réunionnais contre la pauvreté). Contactée sur un éventuel maintien du prix de la bouteille à 15 euros, la Région n'a pas répondu à nos sollicitations

"C’est le rush. La rupture partout", lâche Goulamraza Akbaraly. C’est l’une des conséquences de l’annonce d’une hausse du prix de la bouteille de gaz. Au 1er mars, elle devrait coûter 22 euros au lieu de 15 euros actuellement, l’effort de participation de la Région arrivant à son terme. Ainsi, depuis vendredi dernier, nombreux sont les Réunionnais à se précipiter vers les stations-services. Des stations-services rapidement en rupture de stock.

Réapprovisionné ce lundi matin, Goulamraza Akbaraly note que son stock est parti en une demi-journée au lieu de deux jours habituellement. "Les gens stockent. Cela va être comme cela jusqu’à vendredi", explique-t-il.

"Les personnes n’arrêtent pas d’appeler pour savoir s’il y a du gaz", poursuit le gérant de station-services. Selon lui, certains poussent même le bouchon en suivant le camion du livreur de bouteilles de gaz afin de "s’approvisionner par coup de cinq bonbonnes". Il affirme également qu’un particulier a acheté la semaine dernière neuf bouteilles. Ce qu’il avoue ne pas cautionner, car dit-il, "en moyenne, un foyer possède trois bonbonnes : deux qui fonctionnent pour le chauffe-eau et la plaque de cuisson et une autre en réserve".

À ceux qui accusent les stations-services de ne pas vendre de bouteilles en attendant le 1er mars, Goulamraza Akbaraly répond : "les stations services n’ont pas le droit de stocker. Elles doivent tout écouler. Ce genre de réactions est lamentable, sauf si ces personnes ont éventuellement des preuves".

Par ailleurs, pour Jean-Hugues Ratenon, président de l’alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP), cette ruée vers les bonbonnes de gaz est un "réflexe de survie". "Il ne faut surtout pas que les Réunionnais capitulent face au pouvoir dominant", lance celui qui milite pour une bonbonne à 15 euros.

Après avoir mené une action coup de poing devant la préfecture, - une bouteille symbolisant chaque mois de l’année avait été entreposée -, et déposé une motion ce vendredi 22 février, Jean-Hugues Ratenon dit maintenant attendre un entretien avec le préfet Jean-Luc Marx.

Selon le président de l’ARCP, si cette hausse de 7 euros se confirme d’ici vendredi 1er mars, il estime "cela relève de la responsabilité de la Région, du Département et de l’État". "Cela prouve également l’incapacité de nos élus", fustige-t-il. "La balle est dans leur camp. Nous avons fait la proposition que ce financement se fasse sur une baisse des marges des compagnies pétrolières. Nous attendons maintenant un retour", termine le président de l’ARCP.

Contactée sur un éventuel maintien du prix de la bouteille à 15 euros, la Région n'a pas répondu à nos sollicitations

Rappelons que dans un contexte social difficile, une hausse des prix des carburants et de la bonbonne de gaz est annoncée pour le 1er mars. La bonbonne de gaz devrait coûter 22 euros, le sans plomb augmenterait de 5 centimes par litre pour afficher un prix de 1,66 euros à la pompe et le gazole de 2 centimes pour être vendu à 1,28 euros. Si cela se confirme, les niveaux records de février 2012 seraient atteints ou presque.

guest
0 Commentaires