Poursuite de la grève au port-est (actualisé à 20 heures 40)

Sermat : Alix Séry a commencé la médiation entre les dockers et la direction

  • Publié le 19 mai 2013 à 11:20

La médiation entre la direction du GIE (groupement d'intérêt économique) Sermat et les dockers a commencé. Comme il s'était engagé à le faire, Alix Séry, le médiateur nommé par le préfet Jean-Luc Marx, a pris contact avec les deux parties, notamment les dockers, dès ce samedi 18 mai 2013. Ce dimanche, le médiateur s'est entretenu avec ces derniers durant plusieurs heures. Selon les dockers, Alix Séry les a écouté. Ils maintiennent toutefois leur position. En grève depuis le 3 mai dernier, ils se disent prêts à discuter sur la base des propositions de la DIECCTE, dont l'expérimentation de l'internalisation des chariots cavaliers, mais refusent catégoriquement les licenciements. Ce lundi matin, Alix Séry rencontrera les acconiers. L'enceinte portuaire est toujours paralysée.

Ce dimanche, Alix Séry a entamé, tout d'abord, les discussions avec les dockers. L’ancien directeur du travail, maintenant à la retraite, a la lourde tâche de concilier leur position avec celle des acconiers afin de mettre fin au blocage du port-est. Depuis une réunion a eu lieu avec les grévistes. L'occasion, pour eux, d'exposer leur situation en détail mais aussi "d'appuyer leurs thèses" à l'aide de documents.

Déterminés, les dockers exigent que les acconiers prennent en compte la proposition de l'internalisation d'exploitation de 12 des 18 chariots cavaliers. Cette proposition – émise par la direction du travail -, permettrait, dit la CGTR, de sauver 19 emplois.

Les grévistes ne se prononcent pas, en revanche, sur le souhait émis, ce samedi, par le préfet Jean-Luc Marx sur une suspension de la grève pendant la médiation afin "de permettre à la vie économique et sociale, en fait à la vie, de reprendre son cours". "Nous voulons sortir du conflit, mais il faut que la Sermat conserve la maintenance des cavaliers. Oui à la reprise de l'activité économique, non aux licenciements", avait ensuite commenté Danio Ricquebourg, délégué CGTR Sermat, lors d’un grand meeting devant l’enceinte portuaire.

Les dockers, mais aussi les Portois, gardent, en effet, en mémoire l’épisode douloureux du 7 mars 1994, où une manifestation des dockers, suite au non-respect du protocole d'accord sur la mensualisation, avait dégénéré. Un épisode plus connu sous le nom de l’affaire Théo Hilarion. En pleine manifestation devant l'enceinte portuaire du port-est, il avait été victime d'un coup de feu tiré par l'un des gendarmes mobiles qui faisaient face aux manifestants. Théo Hilarion a définitivement perdu l'usage d’un œil. Au moment du drame, une délégation de dockers s'apprêtait à reprendre les négociations et c'est alors que le gendarmes a tiré sur les salariés. En juin 2008, après plusieurs procès, le gendarme accusé d'avoir éborgné le docker et l'officier accusé d'avoir couvert les faits avaient été acquittés par la cour d'assises. Le procès avait néanmoins permis de révéler l'existence d'une conspiration du silence orchestrée en haut lieu et l'implication de puissants dignitaires de l'Administration et de la justice

Rappelons que les dockers de la Sermat entament ce dimanche leur 17e jour de grève. Vendredi dernier, la 6e réunion de négociations entre grévistes et direction du GIE Sermat s’était soldée par un échec.

À noter que le port-est continue d'être paralysé. Plus d'un millier de conteneurs sont toujours en attente de traitement sur les quais. Toutefois, les denrées périssables, les aliments en vrac pour animaux  ou encore les voitures peuvent sortir de l'enceinte portuaire.

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