Social - Des négociations ont débuté avec la direction (actuaisé à 15h)

Les grévistes sont toujours devant la Cilam

  • Publié le 4 juin 2013 à 15:02

Les grévistes de la Cilam (compagnie laitière des Mascareignes) sont toujours rassemblés devant les locaux de leur entreprise à Saint-Pierre. Vers 11 heures 15 ce mardi 4 juin 2013, des camions de livraison de lait ont dû faire demi-tour. À 10 heures, le tribunal de grande instance de Saint-Pierre a pourtant ordonné que "l'accès aux véhicules soit libéré et la cessation des entraves au bon fonctionnement de l'entreprise". Le juge a également demandé le versement d'une astreinte de 5 000 euros par personne et par infraction constatée pour les 12 grévistes assignés. A 15 heures, les grévistes ont rencontré la direction pour l'ouverture de nouvelles négociations.

En grève depuis mercredi dernier, les salariés de la Cilam ne semblent pas prêts à céder. Au lieu de les pousser à reprendre le travail, la décision du tribunal de Saint-Pierre a eu l'effet inverse. " On a fait un débriefing avec les salariés, les 12 assignés en justice doivent rester sur le trottoir, mais la majorité reste en position. Aucun camion ne passera tant que nous n'aurons pas obtenu de négociations satisfaisantes ", confiait dans la matinée Florent Olivar, délégué syndical SAFPTR.

Dans un climat houleux, Gilles Espitallier, directeur de la Cilam, est venu à la rencontre des grévistes accompagné d'un huissier de justice, leur demandant de libérer les lieux tout en laissant planer la menace de nouvelles assignations en justice. " Notre objectif est de trouver un accord, la situation est critique pour tout le monde ! ", a-t-il lancé sous les huées.

Jusque-là, la direction réclamait une levée du blocage en préalable à toute négociation, ce que les grévistes refusaient catégoriquement. Mais ce mardi vers 14 heures 15, les dirigeants de la Cilam se disaient prêts à engager des discussions, uniquement avec les délégués syndicaux Cilam.

Pour rappel, les grévistes revendiquent 50 euros d’augmentation, une prime exceptionnelle de 600 euros et quatre tickets restaurants supplémentaires.

Par ailleurs, le blocage de l'usine de la Cilam pose de gros problèmes aux producteurs de lait, obligés de jeter toute leur production depuis plusieurs jours, des pertes estimées à plus de 200 000 litres. Ce matin, ils étaient plusieurs à avoir fait le déplacement jusqu'à l’usine, menaçant de déverser leur lait devant l'entreprise. Les grévistes ont tenté en vain de les rallier à leur cause.

 À noter que la grève s'étend également à d'autres entreprises du groupe CILAM. Après les Fromageries de Bourbon et les Glaciers de Bourbon qui ont rejoint le mouvement depuis vendredi, ce sont les salariés de SEBV Australine qui ont à leur tour cessé le travail ce lundi.

Ce mardi matin, les grévistes ont reçu le soutien d'élus du parti communiste réunionnais (PCR) venus les voir sur place. Le PCR a par ailleurs écrit au préfet pour demander, en urgence, la nomination d'un médiateur. Il appelle également les éleveurs à " apporter leur solidarité aux travailleurs afin de sortir le plus rapidement de cette situation ".

www.ipreunion.com

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