Saint-Denis - Projet de réhabilitation urbaine

Les locataires des Camélias dénoncent des manoeuvres d'intimidation

  • Publié le 30 juillet 2014 à 14:12

"Coups de pression", "intimidations", "menaces", c'est le quotidien que dénoncent des locataires du secteur des Camélias (Saint-Denis) ces derniers jours. Ce mercredi 30 juillet 2014, ils se sont réunis au siège social de la CNL (confédération nationale du logement) pour dénoncer ces "méthodes de mafieux". Les locataires subissent des pressions de la part d'individus qu'ils soupçonnent de travailler avec la SIDR pour qu'ils signent l'accord collectif dans le cadre du projet réhabilitation urbaine dans le quartier des Camélias. Faute de l'obtention de signatures de l'ensemble des habitants de la SIDR, le projet a été suspendu. Cet accord collectif consiste à demander l'autorisation des habitants pour l'augmentation de leur loyer, ce qui équivaut pour certains à une augmentation de 200 %. "Ils sont contre l'augmentation, mais n'ont jamais été opposés aux travaux", précise Erick Fontaine, l'administrateur de la CNL, qui a lui-même déposé une plainte pour menaces de mort.

Depuis une semaine, les choses ont dégénéré dans le quartier. Denise, cette habitante des Camélias 32, a reçu lundi soir la visite d’une personne lui rappelant qu’elle était dans le "délit" et qu’elle "empêchait la SIDR d’avancer". Face aux méthodes d’intimidation, les habitants craignent que ces individus arrivent à leur fin. "70 % des locataires dans les Camélias 36 sont des personnes âgées, elles sont plus vulnérables face à ces personnes", lance Rodolphe, un locataire de l’immeuble.

Erick Fontaine, l’administrateur de la CNL, a lui même subit des menaces. "Quatre individus ont fait irruption pendant que je mangeais et m’ont demandé d’arrêter de m’occuper des locataires de Camélias sous peine de me faire la peau", s’indigne-t-il. Une plainte a été déposée pour menace de mort. Les individus ont déjà été identifiés. "Un des individus est reparti dans une voiture avec un logo de la mairie de Saint-Denis", soutient l'administrateur. La bâtonnier Georges-André Hoarau a immédiatement été saisi de cette affaire.

Alors que 8 associations de locataires s’étaient réunies le 23 juillet 2014 pour défendre les intérêts des locataires, ceux-ci assurent n’avoir jamais eu connaissance de l’existence de ces associations. "Ils ne sont pour la plupart même pas des habitants des Camélias. Comment peuvent-ils défendre nos intérêts ?", s'interroge Rodolphe, un habitant du quartier.

"On veut juste mettre l’immeuble aux normes", crient en coeur les locataires qui se sentent menacés et abusés. "Ce n’est pas la violence, ni les intimidations qui nous feront reculer", assure Erick Fontaine. "La SIDR et la mairie de Saint-Denis devront rendre des comptes devant les responsables en charge de cette enquête", conclut l’administrateur de la CNL.

Coralie Georget pour www.ipreunion.com

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