Syndicat Solidaires

Johny Michel : "Le reniement, c'est maintenant"

  • Publié le 28 août 2014 à 16:34

Ce jeudi 28 août 2014, le syndicat Solidaires est revenu sur la dernière visite de François Hollande à La Réunion, le changement de gouvernement et la situation socio-économique. Pour le secrétaire départemental Johny Michel, le bilan n'est guère reluisant. Il estime qu'il n'y a "rien de concret" à retenir du passage du président de la République dans l'île et se montre très inquiet des orientations prises par le gouvernement socialiste. Pour lui, "le reniement, c'est maintenant".

Que retenez-vous de la récente visite du président de la République à La Réunion ?

"Rien de concret, à part des petites mesurettes pour les élus du PS local qui se sont trouvés tout satisfaits. On attendait que la visite du président puisse tirer l’île vers le haut, booster l’économie, apporter des projets de vie aux jeunes, mais on n’a rien eu du tout... À part quelques milliers de contrats aidés qui ne sont pas utilisés en totalité et des mesurettes sur la régionalisation de l’emploi, il n’y a rien eu."

Pas mal d’élus se sont pourtant réjouis des annonces du président...

"Oui, les socialistes locaux ont tenu une conférence de presse samedi dernier pour dire qu’ils étaient très satisfaits de la visite du président, qu’il y avait eu beaucoup d’annonces, que le gouvernement travaillait très bien... Et le lundi on apprend que le gouvernement démissionne ! Aujourd’hui, les membres du PS local doivent prendre leurs responsabilités. Les élus sont les premiers responsables. Tant qu’ils ne seront pas conscients de la gravité de la situation, on ira droit dans le mur. Je leur donne rendez-vous après 2017. Ils auront des comptes à rendre à toute la population réunionnaise. Pour moi ils sont à la botte de Paris."

La direction prise par le nouveau gouvernement vous inquiète-t-elle ?

"Il y a un virage à droite qui est pris depuis deux ans... On s’en est encore rendu compte avec la nomination d’un financier au ministère de l’Économie. Je me souviens du discours du Bourget, où François Hollande avait dit que son adversaire c’était le monde de la finance... Et aujourd’hui il nomme un financier à l’Économie alors que notre pays souffre de la mainmise de la finance. Son slogan était "le changement, c’est maintenant", mais je dirais plutôt que le reniement, c’est maintenant."

En tant que responsable syndical, comment voyez-vous l’évolution de la situation socio-économique ?

"Quand je vois une journée comme mercredi, où l'on apprend que les chiffres du chômage n’ont jamais été aussi élevés et qu’on voit le Premier ministre se faire applaudir par le Medef, c’est à n'y rien comprendre... On demande toujours plus d’efforts aux salariés et on ne voit aucun dispositif à l’horizon, ça va nous plonger dans une situation socio-économique inégalée. À un moment ou à un autre, la coupe sera pleine."

À votre niveau, que préconisez-vous ?

"Nous avons demandé à la ministre une vraie conférence sociale avec tous les acteurs pour trouver de vraies solutions. C’est bien que les syndicats parlent du chômage, mais j’aimerais bien qu’on invite aussi à notre table des représentants de chômeurs. Il faut que tout le monde se réunisse. Ça s’est fait en 2009 lors des manifestions pour le Cospar, alors pourquoi pas en 2014 ? Je pense que ça peut se faire. Maintenant il faut dire vraiment les choses, il faut arrêter de parler pour ne rien dire. On doit tous se remettre en question, les politiques, les syndicats..."

www.ipreunion.com

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