Interdiction de payer en espèces des créances de plus de 300 euros

Les agents des finances publiques font dans la pédagogie

  • Publié le 13 octobre 2014 à 10:44

Solidaires a décidé ce lundi 13 octobre 2013 de mener une "action d'alerte et d'information des contribuables" devant les centres des finances publiques de Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Denis. "Nous voulons leur dire que nous comprenons leur mécontentement. Nous n'avons plus les moyens de les accueillir de manière décente", regrette Magali Billard, secrétaire adjointe du syndicat. Le but de cette mobilisation des agents est également de sensibiliser les citoyens sur l'interdiction de payer en espèce des créances de plus de 300 euros. "Le nombre de paiements en espèces à La Réunion est un sujet sensible puisqu'il concerne une personne sur trois, notamment pour le paiement des produits et des impôts locaux", souligne Eric Metro, le responsable de l'organisation, dans une lettre adressée aux élus de l'île.

"Les agents des finances publiques que vous allez rencontrer ne sont pas vos ennemis. Ils essaient, sous contraintes budgétaires et administratives, de vous rendre le meilleur service public possible." C'est ainsi que débute le tract distribué ce lundi matin aux contribuables par Solidaires Finances Publiqques. Le syndicat souhaite sensibiliser les citoyens à leur situation, notamment que l'interdiction de payer en espèces des créances de plus de 300 euros.

"Les Réunionnais payent majoritairement en espèces à nos guichets, venant des hauts, souvent de loin, pour remplir leurs obligations de citoyen et ne disposant souvent que d'un compte épargne avec carte de retrait. […] Refuser les paiements dans une France en crise, face à une augmentation des impôts mal comprise, à un accroissement du chômage et de la précarité, à des personnes qui n'ont ni compte bancaire courant, ni accès à internet, est simplement incohérent", écrit Eric Metro, le responsable du syndicat, dans une lettre envoyée aux élus locaux vendredi dernier.

Cette action pédagogique permet surtout aux agents des finances publiques de prévenir toute violence "anti-impôts". En métropole, trois centres ont été incendiés, alors que du fumier a été déversé devant deux autres sites. "L'ambiance n'est pas tout à fait la même ici. Le meilleur moyen d'éviter une telle situation est d'aller leur parler. Il ne faut pas rester statique et appliquer les lois, mais il faut connaître leurs soucis", explique Magali Billard, secrétaire adjointe de l'organisation.

Elle ajoute : "on ressent plutôt une lassitude, une grande fatigue et la sensation qu'on se moque d'eux quelque part. On leur demande de payer de plus en plus, mais pas en espèces… Il y a quelque chose qui les dépasse." Ce lundi, ils étaient encore nombreux à patienter devant le centre des finances publiques de Saint-Denis. Et la file d'attente ne devrait pas se raccourcir dans les mois à venir puisque le ministère des finances envisage de supprimer 2 000 emplois d'ici la fin de l'année d'après Solidaires Finances Publiques.

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