Le ex-salariés de la SIB vont contester leur licenciement aux prud'hommes

Jocelyn Rivière : "J'ai une dent contre Colgate !"

  • Publié le 21 octobre 2014 à 11:23

Ce mardi 21 octobre 2014, les anciens salariés de la SIB (Société industrielle de Bourbon) avaient rendez-vous dans les locaux du Port de l'Union régionale 974 afin de monter leurs dossiers en vue de leur action devant les prud'hommes. Ils entendent en effet contester le motif économique de leur licenciement, alors que le nom du repreneur devrait être connu ce jeudi 23 octobre lors d'une réunion paritaire. "On attend ça avec impatience, mais on ne se fait pas beaucoup d'illusions...", confie Jocelyn Rivière, représentant du personnel, qui envisage d'autres actions pour faire entendre la détresse de ces 29 salariés qui n'ont toujours pas retrouvé d'emplois depuis 7 mois et la fermeture de leur usine le 4 avril dernier. "On va mettre en place des actions. Je suis prêt à partir à Paris pour faire un sit-in devant le siège de Colgate. Aujourd'hui j'ai une dent contre Colgate !", affirme-t-il.

Pour les salariés de la SIB, qui ont quitté le giron de la CGTR pour rejoindre l’Union régionale 974, le combat se poursuit sur plusieurs fronts. Ils attendent tout d’abord quelques réponses dès ce jeudi quant à l’arrivée d’un éventuel repreneur, maintes fois évoquée mais jamais concrétisée depuis des mois. "On espère que dans le cadre de cette reprise certains salariés seront pris en compte", confie ainsi Pascal Hoareau, secrétaire général de l’UR 974. Même si de con sôté, Jocelyn Rivière ne se fait " as beaucoup d’illusions..."

Les "ex-SIB" nourrissent en revanche davantage d’espoirs sur le volet judiciaire de leur action. "On a rassemblé les salariés pour monter les dossiers et pour les déposer aux prud’hommes très prochainement", précise Pascal Hoareau, s’appuyant notamment sur la récente décision de la Dieccte ayant annulé les licenciements des cinq délégués du personnel, estimant que "le motif économique n’était pas constitué". C’est ce même motif économique qui va être contesté pour les 24 autres salariés.

"La Dieccte a refusé le licenciement des délégués du personnel, donc on a notre chance pour faire reconnaître ça devant les prud’hommes. Nos camarades ont subi des préjudices, on veut faire reconnaître ces préjudices devant les prud’hommes. On a tout a fait notre chance quand on regarde ce qu’il s’est passé en métropole avec Continental", estime Jocelyn Rivière. "L’action va porter aussi sur l’identification des responsables de ce naufrage économique. L’entreprise qui est attaquée c’est la SIB, mais c’est aussi sa maison-mère, Colgate-Palmolive", complète Pascal Hoareau.

Un "sentiment d'injustice" et un "goût amer"

Les salariés espèrent ainsi récupérer des dommages et intérêts, en attendant de retrouver un emploi, ce que leur avait promis la direction. "Colgate nous avait dit que personne ne resterait sur le carreau, mais sept mois plus tard, la vérité c’est que personne ne bosse !", déplore Jocelyn Rivière. "Les camarades sont moralement très affectés. On a été licenciés depuis le 4 avril, ça fait bientôt 7 mois et personne n’a retrouvé un emploi, personne n’a été reclassé...", poursuit le représentant du personnel, toujours très remonté : "S’il le faut, je suis prêt à partir à Paris et faire un sit-in devant le siège de Colgate. Je suis déterminé ! Si on ne trouve pas de solutions à La Réunion, il faut aller sur le plan national. J’ai pris des engagements envers mes camarades et je les tiendrai jusqu’au bout, pas comme Colgate. Car aujourd’hui, j’ai une dent contre Colgate !"

"Le traumatisme est important", abonde le responsable de l’UR 974. "Ce que veulent les salariés de la SIB, c’est que ce qui s’est passé ne se reproduise pas. On a vu une société qui gagne énormément d’argent - Colgate-Palmolive réalise quand même 4 milliards de bénéfices - et qui a impunément fermé une entreprise et jeté à la rue 32 familles. Ce drame-là, ils ne veulent pas qu’il soit renouvelé demain", souligne-t-il.

Mais pour Pascal Horaeau, il reste"un fort sentiment d’injustice, un goût amer aussi". Car selon lui, "la vraie bataille qui aurait dû être menée par l’ensemble des partenaires sociaux, par l’ensemble des élus politiques, c’est la bataille de l’emploi et elle n’a jamais été menée..."

www.ipreunion.com

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5 Commentaires
yvan
yvan
8 ans

bravo les salariés de la sib et bavo l' UR974 !

Seb, depuis son mobile
Seb, depuis son mobile
9 ans

Une "dent" contre colgate ! Quel sens de l'humour !

Syndiqué
Syndiqué
9 ans

Trop d'illusions pourraient conduire certains en enfer; ce cas n'est pas une première il n'y a pas longtemps une politicienne de pacotille a licencié plus de 1000 salariés et il a fallu une ou deux personnes de conviction sachant le droit qui vient de rabattre le caquet de cette ordure, qui sévit toujours chez les politiciens serviles en faisant condamner la collectivité à indemniser plusieurs centaines de salariés. On attend à présent les cas des salariés protégés qui n'ont pas été licenciés , jugement validé par le conseil d'Etat, pour que ces salariés atteints dans leur dignité trainent au pénal cette porteuse de tares. A toutes fins utiles certains plusieurs syndicats avaient abandonné leurs cotisants dans la panade. Renseignez-vous avant votre choix

FOX
FOX
9 ans

Mi espère ke ou brosse pi out dent avec dentifrice Colgate, ou risque de ressentir un gout amer.....mais surement pas de fraicheur....Plus sérieusement, je vous souhaite bien du courage dans votre combat ! Ne lachez rien les gars, allez jusqu au bout....

Ruiz, depuis son mobile
Ruiz, depuis son mobile
9 ans

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