Dix-huitième passage devant le tribunal d'application des peines (actualisé)

La demande de liberté conditionnelle d'Agamemnon mise en délibéré au 23 novembre

  • Publié le 26 octobre 2018 à 02:59
  • Actualisé le 26 octobre 2018 à 14:18

En réalité, c'est la vingt-troisième demande de liberté conditionnelle du sexagénaire. Cinq, ont été jugées irrecevables parce qu'il manquait des pièces au dossier. Aujourd'hui, Casanova Agamemnon a 68 ans, presque 69. Au total, il en a passé 48 derrière les barreaux. De nouveau incarcéré au centre pénitentiaire du Port depuis l'année dernière, il ne veut pas se résigner à mourir en prison. Il a demandé à sortir en janvier dernier, l'audience de ce vendredi 26 octobre devant le tribunal d'application des peines va être déterminante.

L’avocat du bénédictin, Maître Benoît David, est confiant. À la question "pourquoi cette fois, ce serait la bonne ?" il détaille "tous les voyants sont au vert. Le service pénitentiaire d’insertion et de probation, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté, les expertises psychiatriques, l’administration pénitentiaire, tous ont émis des avis favorables. Jusqu’ici, cela n’était jamais arrivé. Je le répète, tous les voyants sont au vert, le dossier est bon. Mais on ne va pas y aller la fleur au fusil non plus."

En 1985, Casanova Agamemnon avait obtenu une liberté conditionnelle. Elle s’était soldée par le meurtre de son frère quelque mois plus tard. Depuis, la justice est frileuse à l’idée de laisser le bénédictin sortir. Et c’est là tout le débat. Mais la défense de Maître David est limpide "ce n’est plus le même homme, ce n’est pas la même époque. Aujourd’hui, Casanova Agamemnon est marié, il a beaucoup évolué psychologiquement. Il n’a plus de colère en lui, ni le même ressenti. On ne parle pas de la même personne, c’est le jour et la nuit."

La maturité, c’est peut-être ce qui pourrait faire pencher la balance. "J’ai le sentiment que le temps a fait son oeuvre et qu’aujourd’hui et le contexte d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a 33 ans, c’est pour cela que nous avons des avis positifs."

Un autre élément pourrait freiner les magistrats, une réinsertion est-elle possible après tant de temps passé en prison ? Casanova Agamemnon est l’un des plus anciens détenus de France. Là encore, la réponse de Benoît David ne se fait pas attendre "pour les personnes qui ont passé plus de quinze ans en prison, il y a des dispositifs qui permettent d’encadrer leur sortie. Les détenus ne sont pas relâchés dans la nature du jour au lendemain, cela se fait progressivement. Au début, il y aura des permissions, puis une semi-liberté et deux ou trois ans plus tard, une " vraie " liberté."

Maître David n’exclue pas le fait qu’une fois de plus, la demande de liberté conditionnelle d’Agamemnon soit rejetée "si on ne lui accorde pas, c’est qu’il y a une volonté de ne jamais le faire sortir."

Quant à l’état d’esprit d’Agamemnon "il est un peu résigné. Sa dernière demande de liberté conditionnelle avait été assortie d’une interdiction de deux ans avant de présenter une nouvelle demande. Mais un mince espoir subsiste. Il est stressé mais essaie de ne pas le montrer.  Bien sûr, il rêve de sortir, de mener la vie de " monsieur tout le monde."

Casanova Agamemnon purge actuellement une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de son patron en 1970 et de son frère en 1986. Tout se jouera ce vendredi devant le tribunal d’application des peines au sein même de la prison du Port. La décision sera rendue le 23 novembre prochain.

 

fh/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
GERARD97460
GERARD97460
5 ans

On ne devrait jamais le relâcher car je pense qu'il a un démon en lui, surtout après avoir tué son patron et ensuite son frère, vraiment on se demande bien ce qu'on va retirer de lui si on le libère, je pense que pour tout le monde, il est mieux qu'il reste en prison jusqu'à sa mort..
Sinon il risque de recommencer une autre fois...