Leur distribution aurait été trop risquée et aléatoire

Mouvement du 17 novembre : pas d'édition papier pour les quotidiens de l'île

  • Publié le 20 novembre 2018 à 02:59
  • Actualisé le 20 novembre 2018 à 05:15

De mémoire de journalistes, c'est la première fois que les deux tabloîds, Le Quotidien de La Réunion et le JIR ne paraissent pas pour cause de conflit social dans lequel ils ne sont pas directement impliqués. Si un cyclone a parfois le pouvoir d'arrêter les rotatives, cela n'a jamais été le cas de mouvements sociaux, même en 1991 lors des émeutes liées à l'interdiction de Télé Free Dom. Les gilets jaunes peuvent donc inscrire à leur tableau de chasse ce petit record. Qui n'en est pas forcément un : en effet, les déclinaisons digitales des deux quotidiens, les sites Le Quotidien de La Réunion et Clicanoo assureront l'information comme à l'accoutumée, et cet aiguillage de l'info vers le digital a certainement pesé dans la décision des deux entreprises de presse de renoncer à la parution du mardi 20 novembre.

Ce mardi 20 novembre alors que l’actu bat son plein sur les barrages effectifs ou filtrants, ne comptez pas sur vos tabloïds pour en prendre connaissance, ni pour faire le point sur tous les freinages en série que connaît l’île depuis ce lundi 19 novembre avec les fermetures des crèches, des établissements scolaires et universitaires, des collectivités et autres institutions. Sans oublier les entreprises, obligées de passer en mode point mort.

En effet, les deux quotidiens, qui ont mutualisé leur impression, ont donc décidé conjointement de ne pas publier leurs versions papier respectives du mardi 20 novembre. Au Quotidien, Bernadette Loubier, la rédactrice en chef, explique que ce choix a été fait en raison des blocages routiers qui ne permettraient pas aux transporteurs de distribuer les journaux aux dépositaires, lesquels seraient peut-être aussi fermés ce mardi 20 novembre. "Mais l'info sera là, sur notre site internet", précise Bernadette Loubier.

Même explication au JIR : " C'est la première fois, hors raison cyclonique, que nous ne paraissons pas, explique Philippe Le Claire, directeur des rédactions. Même en février 1991, pendant les émeutes Télé Free Dom, nous étions sortis. Comme nous sommes imprimés par Le Quotidien, le Quotidien ne paraissant pas ce mardi, eh bien nous non plus ! Mais nous sommes bi-média avec Clicanoo, donc nous continuons à informer. Le fait est que nous n’avons pas l’intention de mettre en danger des gens qui travaillent pour nous, comme les transporteurs, qui auraient dû livrer sur toute l'île pendant la nuit. " Et comme le souligne également Philippe Le Claire, il n’y avait lundi soir aucune certitude que la majorité des dépositaires soient ouverts ce mardi...

ml/www.ipreunion.com

 

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