C'est toujours non

Contre la réforme retraites : à La Réunion la colère demeure, la forme change

  • Publié le 8 janvier 2020 à 13:29
  • Actualisé le 8 janvier 2020 à 13:36

En métropole, le mouvement est dans le dur, les transports sont toujours perturbés, les anti-réforme entament leur 35ème jour de grève et comptent bien durcir encore le mouvement. À La Réunion, les deux jours de mobilisation des 5 et 17 décembre ont rassemblé des milliers de Réunionnais mécontents dans les rues, mais depuis, silence radio. Contrairement aux apparences, la colère gronde toujours, l'intersyndicale péi est toujours de la partie et la constatation contre le projet est toujours vive... mais vacances australes obligent, elle prendra une autre forme. Pas de défilé mais des actions ciblées.

Les concertations reprennent

Les négociations entre le Premier ministre et les partenaires sociaux ont repris ce mardi 7 janvier. Alors que les syndicats appellent à durcir le mouvement en bloquant les raffineries, Edouard Philippe se dit "ouvert à la discussion" et promet d’affiner le projet de réforme en proposant aux syndicats "un contenu, un calendrier, un mandat à cette conférence de financement, et donc d'avancer". Toutefois, l’exécutif s’arc-boute sur la question de l’âge pivot, principal point de tension en argumentant "l'équilibre du système doit être garanti" et "je propose de le garantir par la mise en place d'un âge pivot" tout en laissant la porte si ce n’est grande ouverte, au moins entrebâillée "mais si les organisations syndicales et patronales s'entendent pour un meilleur système, je le prendrai".

La grève continue

À l’issue de la rencontre avec Édouard Philippe, les syndicats ont jugé les avancées insuffisantes pour arrêter le mouvement, certains demandent le retrait du principe de l’âge pivot et menacent de jouer la politique de la chaise vide lors de la prochaine rencontre s’ils n’obtiennent pas de garanties. Ces avancées à la marge n’ont pas suffi pas à calmer l’ire des Français, le mouvement se poursuit dans l’hexagone et également à La Réunion.

Pas de vacances dans la lutte

Les syndicats 974 sont lucides sur la situation "contrairement à la Métropole où les vacances scolaires sont terminées, ici, nous sommes encore en congés. Une mobilisation massive n’aurait aucun intérêt, nous n’arriverions pas à mobiliser, cette période n’est pas propice aux grandes manifestations" explique Pascal Valiamin, le délégué régional de Solidaires Réunion.

L’intersyndicale a donc changé son fusil d’épaule sur la méthode d’action "nous continuons à maintenir la pression mais nous nous sommes concentrés sur des actions locales, l’intersyndicale est toujours sur le pont et foncièrement opposée à ce projet de réforme des retraites" explique le syndicaliste de Solidaires. "Ce n’est pas parce que ce sont les vacances que le combat s’arrête" poursuit Pierrick Ollivier de la Cgtr Finances publiques.

À quoi faut-il s’attendre ?

Les syndicats nationaux appellent à deux journées de mobilisation les jeudi 9 et samedi 11 janvier pour maintenir la pression sur l’exécutif. Si le mouvement ne sera pas suivi de la même manière à La Réunion, plusieurs actions seront menées.

Le jeudi 9 janvier : "les dockers ont prévu de se mobiliser, il y aura ‘une journée port mort’, l’activité au port sera donc au ralenti " explique Pierrick Ollivier avant de poursuivre "il y aura aussi une grève au niveau des Finances publiques, c’est l’un des secteurs les plus mobilisés depuis le mouvement".

Les organisations péi comptent aussi faire de la pédagogie sur le projet de réforme et ses conséquences, des syndicalistes iront donc au contact de la population, des distributions de tracts seront organisées dans l’est et le sud de l’île, des discussions sont en cours pour que des opérations du même genre soient menées dans l’ouest et le nord du département.

Pour finir, un rassemblement est prévu par la Cgtr sud à 10h devant la mairie de Saint-Pierre et un autre devant la sous-préfecture de Saint-Benoît à 9h.

À l'initiative des Gilets jaunes

Le samedi 11 janvier sera différent dans la méthode d’action, les Gilets jaunes seront aux commandes de l’événement "pensant qu'une bonne partie de la population ne peut se permettre de perdre une journée de salaire en manifestant un jour de semaine, les gilets jaunes mobilisés de manière régulière depuis maintenant plus d'1 an ont décidé qu'il était temps de relancer des manifestations les samedis pour permettre à l'ensemble de la population de l'île de participer à cette mobilisation historique." expliquent-ils par communiqué.

Rendez-vous est donné à 9h devant la mairie Saint-Pierre.  Les Gilets jaunes d’ajouter "cette mobilisation sera également l'occasion de rappeler les revendications du mouvement social des gilets jaunes qui restent plus que d'actualité et qui réclame toujours une plus grande justice fiscale, sociale mais aussi écologique sans oublier la refondation de notre démocratie qui n'est plus que l'ombre d'elle même..." La journée se poursuivra au rond-point des Azalées, il sera question de la suite à donner au mouvement.

Les Gilets jaunes appellent les syndicats à se joindre à leur mobilisation même si la convergence des luttes du jeudi 5 décembre n’avait pas été un franc succès. Toutefois, il se peut que des syndicalistes acceptent la main tendue "nous sommes solidaires de toutes les actions qui pourront être menées contre cette réforme des retraites" insiste Pascal Valiamin avant d’ajouter "il est fort possible que des syndicalistes se joignent à la mobilisation de samedi".

Comme dans l’hexagone, les anti-réforme des retraites sont toujours mobilisés à La Réunion mais d’une manière différente. Les organisations syndicales appellent à poursuivre les actions durant tout le mois de janvier.

fh / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Daniel
Daniel
4 ans

Les hypocrites chacun pour sois, mais personnes ne défend les milliers de vrais pauvres retraités, des retraites entre 100 euros et 800 eurossi certains ont pus construire des maisons qu'il loue,ce n'est qu'une minorité, mais toute les victimes d'employeurs malhonnêtes, gros fonctionnaire, juge,procureur, gendarme professeur, gros propriétaire, grosse entreprise qui choisissais des personnes analphabète a qui ils proposait, je ne vous déclare pas vous gagnerais plus c'est de l'abus de faiblesse et les syndicats ne le dénonce pas car ils ont profité de ce système, et maintenant ils accuse les petite retraite si ta pas cotisé débrouille a zote, c'est de votre faute, et pour les aînées de plus de 50 ans sans travail personne n'en parlent, j'ais de nombreux exemples si sa intéresse un journaliste