Natation Saint-Paul - 23ème meeting de l'océan Indien

"La Réunion ne s'en sort pas mal, malgré tout"

  • Publié le 29 décembre 2011 à 12:30

Deuxième journée de compétition ce jeudi 29 décembre pour le 23ème meeting de l'océan Indien qui se déroule à Plateau Caillou (Saint-Paul). Les séries de la matinée ont été l'occasion de nouvelles performances pour les nageurs réunionnais. Une dizaine de records de La Réunion ont ainsi été battus. "Même si nous manquons de compétitions intensives, si les créneaux d'entraînement sont parfois réduits et si les moyens ne suivent pas toujours, La Réunion n'a pas à rougir de son niveau par rapport aux autres régions de France, elle ne s'en sort pas mal" s'accordent à dire les entraîneurs des différents clubs.

Ils se prénomment Alizé, William, Solène, Benoît, Ambroise... Ils sont sociétaires des clubs de Saint-Joseph, du Moufia, du Chaudron (Saint-Denis), de Saint-Paul, du Port, de la Possession... Sur les plots de départ du 23ème meeting de l'océan Indien, ils sont visiblement prêts à découdre, sans complexe, avec quelques uns des plus grands noms de la natation nationale et internationale. Ils y réussissent plutôt bien. Depuis le début de la compétition, mercredi, ils ont battu et même parfois pulvérisé plusieurs records de La Réunion.

Certains ont fait encore plus fort. Alizée Morel (Ouest national Réunion) a terminé 3ème de la finale du 800 mètres nage libre, remportée par la championne roumaine Camélia Potec (Team Philippe Lucas - championne olympique du 200 mètres nage libre). Et a établi la meilleure performance de La Réunion du 800 mètres nage libre (catégorie 16 ans). William Moulon (Chaudron - Saint-Denis) a battu le record de France, catégorie 13 ans, du 50 mètres dos avec un chrono de 29 secondes 71. Rachel Mussard (Saint-Joseph) a établi la meilleure performance régionale du 100 mètres papillon avec un temps de 1'08"06 secondes (catégorie 13 ans).

"Nous n'avons vraiment pas à rougir du niveau de la natation à La Réunion" souligne Cédric Stephan, entraîneur du Moufia Aquatik. "Nous sommes globalement au même niveau que les autres régions de France. Comme ailleurs, certaines individualités ressortent" explique le coach du Moufia. "Nous sommes dans une île, alors évidemment nous n'avons pas la même densité de compétitions qu'en France métropolitaine, mais tenons fermement notre rang" renchérit Adeline Villacampa, coach des Dauphins saint-louisiens.

Christel Tschumi, entraîneur de Saint-Joseph, est du même avis. Cela d'autant plus que depuis la rentrée de septembre son club, qui compte parmi l'élite locale, s'entraîne dans des conditions pour le moins inconfortables. La piscine de Saint-Joseph est en travaux depuis plusieurs mois et les compétiteurs saint-joséphois n'ont pas de site d'entraînement attitré. "La saison dernière, nous nous sommes entraînés à Saint-Pierre et deux fois aux Trois Mares au Tampon, mais depuis la reprise, nous nageons dans le bassin d'eau de mer de Manapany" indique l'entraîneur. Les nageurs, dont plusieurs postulent aux championnats de France, s'entraînent sur des longueurs de....11 mètres. Ce qui renforce d'autant les performances accomplies par les sociétaires de ce club.

D'autres entraîneurs pointent eux aussi le manque de moyens. Même si leurs conditions ne sont pas aussi médiocres, elles ne sont souvent pas au top. "Nous nageons 2 heures par jour, 5 fois par semaine" indique Adeline Villacampa. "C'est insuffisant, mais nous ne pouvons pas faire autrement, la piscine municipale doit satisfaire tout le monde et nous manquons de créneau pour le groupe compétition" ajoute-t-elle. "Nous nous entraînons tous les jours et nous avons un grand entraînement sur 5 km une fois par semaine" note Cédric Stéphan. "Nous faisons du mieux que nous pouvons avec les moyens que nous avons et au final, La Réunion ne s'en sort pas si mal puisqu'elle arrive à envoyer tous les ans 6 ou 7 nageurs aux championnats de France" commente-t-il.

Un avis que tempère Guillaume Bachmann, entraîneur de la Possession. "Il y a 20 ans, ce n'est pas une demie douzaine, mais une vingtaine de nageurs que La Réunion pouvait envoyer aux championnats de France. Ce n'est plus le cas" affirme-t-il. Il ne retient pas l'argument du manque de créneaux d'entraînements, "lorsque l'on veut trouver une solution pour son club, on le peut toujours. On peut obtenir des créneaux intéressants à condition d'être motivés pour les demandes" assène-t-il. Il fait du manque de motivation la principale raison de la baisse de la représentativité de l'île aux championnats de France.

"Je ne pense pas que l'on puisse dire que le niveau a baissé chez nous" semble lui répondre Cédric Stephan. "Dans toutes les régions de France le niveau a progressé. Les places sont plus chères" explique-t-il. "Les critères de sélection ne sont plus les mêmes que ceux en vigueur, il y a 15 ou 20 ans" remarque pour sa part Fredo Delmotte, entraîneur du Port. "Avant, il y avait les inter-régions, les critériums et les championnats. Maintenant, nous avons des catégories, benjamins, minimes, cadets etc. Les sélections sont du coup moins accessibles puisqu'il y a moins de place et que les performances se sont améliorées partout en France, La Réunion y compris"" termine-t-il.

* Tous les résultats du jour sur www.lareunion.ffnatation.fr - Cliquer sur le lien "XXIIIe meeting de natation de l'océan indien"

Mahdia Benhamla pour
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