Trois clubs de La Réunion ont participé du 10 au 12 juillet 2015 aux championnats de France de nationale 2 organisés à Antibes. Cet événement était l'occasion pour les nageurs réunionnais de se frotter aux compétiteurs métropolitains. Mais les sociétaires du Moufia Aquatik, du Sainte-Marie aquatique club et de la Jeanne Natation n'ont pas eu cette chance de préparer au mieux leurs prochaines échéances sportives. Ils ont été malheureusement privés de finale par le comité local de natation afin de favoriser les qualifications des sportifs azuréens.
Habitués à s'affronter dans les différents bassins de l'île, les nageurs du Moufia Aquatik, du Smac et de la Jeanne Natation attendaient avec impatience de participer aux championnats de France de nationale 2 (N2) organisés à Antibes. Cette compétition est l'occasion idéale pour ces performeurs de la natation réunionnaise de se confronter à une partie de l'élite nationale et de se préparer au mieux, notamment pour les championnats de France 15 ans et - et 16 et + prévus dans les prochaines semaines à Agen et Montauban.
Les N2 sont qualificatives pour ces compétitions. Conformément au règlement fédéral, toutes les régions de France organisent donc tous les ans deux meetings de qualification pour ces épreuves. Pour se qualifier il faut réaliser des minimas, c'est-à-dire des temps requis pour chacune des nages sur lesquelles le nageur est engagé. Ces temps sont décidés par la fédération française de natation.
La Réunion ayant organisé en mars et mai derniers ces deux meetings qualificatifs, la fédération a fait savoir aux clubs réunionnais que les temps de leurs compétiteurs réalisés dans des N2 de métropole ne pourraient pas être pris en compte pour une qualification. Une décision prise dans un souci d'équité vis-à-vis des nageurs de métropole qui disputent en juillet leur second meeting qualificatif. "Accepter que les Réunionnais puissent se qualifier aux N2 de métropole revenait à accepter de leur accorder, à eux uniquement, une troisième chance, ce n'était pas équitable" reconnait volontiers un dirigeant de club.
Les Réunionnais décident toutefois de partir à Antibes dans l'optique de se confronter aux nageurs métropolitains. "Lorsque les clubs de La Réunion m'ont soumis l'idée de renouer avec les N2, je trouvais que c'était une belle action, car nos nageurs sont en constante recherche d'adversité et de compétitivité", souligne Franck Schott, conseiller technique régional (CTR).
Pas d'information en amont sur la mise hors concours
"Nous avons pris contact avec le comité de natation de la Côte d'Azur par mail. Notre participation a été acceptée avec plaisir. Les échanges de mails ont été très cordiaux. La secrétaire général de ce comité, nous a même relancé le mercredi 1er juillet pour nous demander de procéder rapidement à nos engagements. Ce jour là, j'ai eu une conversation téléphonique avec elle. L’échange était très convivial" relate la présidente de la Jeanne Natation.
Aucun problème particulier n'est donc signalé par le comité de la Côte d'Azur concernant la participation des nageurs de La Réunion. Mais après un voyage de près de 10 000 kilomètres, les entraîneurs réunionnais apprennent à Antibes à la veille de la compétition que leurs nageurs ne pourront pas participer aux finales du championnat. "On est vraiment très surpris. Si on avait su dès le départ que les nageurs nageaient hors concours sans faire les finales, on n'aurait pas fait le déplacement", regrette Steve Laude, l'entraîneur du Sainte-Marie aquatique club.
"Je suis informée par notre entraineur le jeudi soir et je pense d'abord qu'il s'agit d'une blague. Je ne comprends pas. Jamais le comité Côte d'Azur ne nous a informé que nos jeunes ne pourraient pas participer aux finales. Si nous étions prévenus il est évident que nous n'aurions pas fait le déplacement pour aller s'échauffer et faire une série à 10 000 km de chez nous, c'est ridicule", lance la dirigeante de la Jeanne Natation. "Je suis en colère car j'ai l'impression que La Réunion a été flouée. On ne nous a rien dit sur l'impossibilité de participer aux finales, on nous a fait payer 227 euros d'engagement et on a changé les règles du jeu en pleine partie. C'est un comportement très curieux" ajoute-t-elle.
"Une décision d'ordre politique"
Car, "rien dans le règlement fédéral n'interdit aux nageurs réunionnais de participer aux finales" a indiqué la fédération française de natation au CTR Franck Schott. Pour ce dernier, "cette affaire ne relève ni du plan technique, ni du plan sportif, mais plus du protectionnisme de certains clubs. Je ne commenterais pas cette attitude", souligne-t-il.
La veille de la compétition, "on nous a dit que cela empêchait des nageurs métropolitains de participer aux championnats de France. Mais à La Réunion, lorsqu'on fait des meetings de qualification, il y a des Mauriciens, des Malgaches ou des Seychellois qui participent pour une meilleure confrontation", s'étonne Steve Laude, du Smac. "Je pensais naïvement que la raison même du sport de haut niveau était de rechercher la confrontation avec d'autres sportifs, pas de la fuir" note la dirigeante de la LJN.
A noter que le comité Côte d'Azur a notifié sa décision après avoir eu connaissance des temps d'engagements des jeunes réunionnais, tous plus bas que les des minima imposés. "Là-bas, ils ont peut-être pensé que nos nageurs faisaient 3 minutes au 50 mètres nage libre. Lorsqu'ils se sont aperçus que nos jeunes avaient d'excellents temps, ils ont eu peur de perdre des médailles" avance un dirigeant de club.
De belles performances et de gros regrets
La décision prise par le comité azuréen de natation est d'autant plus regrettable que les nageurs ne se qualifient pas à la place sur le podium, mais par rapport à un temps de référence. La participation des nageurs de La Réunion aurait pu créer une émulation entre compétiteurs réunionnais et métropolitains. "C'est dommage que le plaisir des enfants de découvrir d'autres nageurs, d'autres bassins, d'autres lieux ait été entaché par cela. C'est regrettable", estime Franck Schott.
En effet, les temps réalisés en séries par les Réunionnais confirment les regrets du conseiller technique régional. Valentine Bourez (Moufia Aquatik), qui a complété un 200m dos en 2'26"94 a terminé première de toutes les séries. Matthias Grondin (SMAC), champion de La Réunion du 200m dos, Damien Delmotte (LJN), champion de La Réunion du 50 et 100 mètres dos ont réalisé des temps qui leurs aurait permis de rejoindre les finales B. Nicolas Bouhet (La Jeanne Natation) a réalisé en série un temps de 2'13 au 200m papillon. Un performance qui lui aurait permis de décrocher le 3e temps de la finale A. Patrick Mombris (LJN) réalise en série le second temps de la finale des minimes en 200 mètres dos.
Le vendredi matin, les dirigeants de la LJN ont adressé un mail de protestation au comité de la Côte d'Azur . "Je ne conteste pas votre décision (de ne pas accepter les nageurs réunionnais en finale – ndlr), je suis par contre extrêmement et très désagréablement surprise que vous n'ayez pas jugé utile de nous avertir de ce point essentiel lors de nos différents échanges (…). Car vous comprenez bien Madame, que si nous avions été avertis, notre club – situé à plus de 10 000 km d’Antibes -, n'aurait évidemment pas engagé des frais très lourds uniquement pour que nos nageurs puissent s'échauffer dans vos bassins et participer à une série…", écrivent les dirigeants portois.
"Vous serez en finale zéro"
Face à la contestation, le comité régional Côte d'Azur de natation (qui n'a pas donné suite à nos demandes d'interview) a décidé d'informer les entraineurs de La Réunion le vendredi en fin de matinée que leurs nageurs pourront participer à des finales zéro (sic) qui seront nagées toutes les fin d'après-midi après toutes les autres finales. Des épreuves exclusivement réservées aux nageurs de l'île. "Les filles et les garçons nagent en même temps comme s'il s'agissait d'une animation de journées portes ouvertes ou de centre aéré. On a ajouté du mépris à l'exclusion", s'exclame la présidente de la Jeanne Natation.
Une consolation dans cette affaire : les jeunes Réunionnais, bien que frustrés de ne pas pouvoir en découdre à leur juste mesure, "ont eu la fierté de défendre les couleurs de La Réunion jusqu'au bout. Les bons temps qu'ils réalisent en série sont là pour le prouver" commente Franck Schott pour qui "la belle action d'aller se confronter à des nageurs de métropole doit être renouvelée l'année prochaine."
Parce que le sport c'est aussi aller chercher l'adversité pour mieux progresser, pas de la refuser...
www.ipreunion.com
Ce n'est pas grave les jeunes, zot la montré zot kisa i lé dann bassin ! Laisse bann si koté ! Bravo à toutes les nageuses et à tous les nageurs
Égocentrique? non, je ne crois pas, moins que votre acculture sportive cher anonyme. Rappel des faits: en octobre 2012, Charlotte Payet, 16 ans et demi, numéro un mondiale est empêchée de tirer au championnat du monde de canne de combat parce que le règlement a changé à la dernière minute alors qu'elle est dument sélectionnée en équipe de France. Elle verra s'affronter des filles en finale qu'elle a toujours battu. Elle est cassée, en procédure judiciaire mais ça n’intéresse personne ou presque dans les médias.... alors je me répète, ce qui est arrivé aux nageurs réunionnais en N2 est scandaleux, mais ce qui est arrivé à Charlotte l'est d’autant plus qu'il s'agit d'un championnat du monde. et l'omerta médiatique est encore plus scandaleuse. Renseignez vous avant de juger et de de qualifier quelqu'un d’"égocentrique"!
@ Timizo, c'est quoi votre problème ? On parle de natation, de respect de nos jeunes sportifs, d'équité et vous ramenez tout o vous... Egocentrique ?
@webmaster: Il faut aller sur la page 8 des archives pour trouver le premier article sur la canne de combat, le 27 février!!!!
Depuis, combien d'articles non parus sur le coté sportif de cette discipline? A commencer par l'annonce de du Tournoi de l'OI dans le cadre des JIOI...
Et surtout, rien de rien sur les démêlés judiciaire, et ça, c'est un choix éditorial, qu'il faut savoir assumer sans renvoyer le lecteur aux archives...
Dans le sport comme dans le travail on doit se confronter à la concurrence pour se mesurer et s'améliorer.
Les réunionnais se sont fait virer pour faire de la place à des azuréens ?
En fait c'est le même genre de ségrégation qu'on voit partout. Tu n'es pas de chez nous, dégage !
Une ressemblance avec des propos tenus ici sur les emplois à réserver aux réunionnais ne serait pas une coïncidence.
Mais quand ça nous arrive à nous on n'aime pas tellement, on trouve ça injuste. Bizarre.
Pour bien faire il faudrait faire pareil à La Réunion lorsque les clubs de cette région viendront participer au meeting de l'Océan Indien en décembre (ils étaient là l'année dernière déjà). Mais on ne le fera pas. Ici à La Réunion nous avons le sens du respect de l'adversaire sportif, le goût de la compétition, nous respectons des règles du jeu et nous avons le sens de la convivialité... Alors bienvenue à tous ces nageurs de "lote koté la mer", on ne vous fera payer l'étrange attitude que vos dirigeants ont eu à l'encontre de nos nageurs
Il faut croire que les Réunionnais étaient trop forts pour eux. C'est grave de faire ça à des enfants
faut il pas revoir la natation réunionnaise avec un comité vieillissant et qui s'occupe que de quelques clubs amis
toujours à pleurer la canne de combat
Je comprends votre révolte et je vous trouve très zen et constructifs. Bon courage pour la suite et bravo pour l'exemple que vous donnez à nos jeunes
C'est vraiment bizarre cette attitude des gens d'Antibes, le sport c'est pas fait pour être en constante compétition ? Leurs nageurs quand ils viennent à La Réunion sont bien accueillis et admis à nager dans toutes les finales si leur temps le leur permettent. On appelle ça le fair play
Scandaleux! un peu comme ce qui se passe en canne de combat dont Imaz press est régulièrement informé pour ne jamais en parler.... (Imaz Press Réunion publie régulièrement des articles sur la canne de combats, plusieurs reportages magazine ont même été réalisés, il suffit de consulter les archives sur le site. Cordialement webmaster ipreunion.com)
Ils ont pris les sportifs réunionnais comme de " lo sikré". Mais quand ils ont vu qu'ils avaient de l'envergure, ils les ont traités comme de la "m.....". C'est une honte!