Portrait - Une judokate malgache s'entraîne à La Réunion avant de s'envoler pour les Jeux Olympiques de Rio

Asara Ratiarison : "ma vie, c'est le judo"

  • Publié le 22 janvier 2016 à 12:01

Asara Ratiarison avait un rêve, celui de faire les Jeux Olympiques. Ce rêve est sur le point de se réaliser dans quelques mois. La judokate de 28 ans, originaire de Madagascar et installée à La Réunion depuis 2 ans, est 35ème mondiale dans sa discipline et y est arrivée seule. La jeune femme qui a consacré sa vie au judo, ne pense qu'à Rio depuis le jour où elle a su qu'elle était qualifiée. Elle représentera Madagascar du 5 au 21 aout 2016. Portrait.

Asara Ratiarison n'est pas une personne commune. Posée, détendue mais très concentrée sur son objectif sportif, la judokate force le respect. Du haut de son 1,55 mètre, elle excelle dans la pratique judo depuis l'âge de 7 ans. Aujourd'hui dans la catégorie des moins de 48 kg, la jeune femme a un beau palmarès à afficher sur son CV sportif. Parmi ses titres les plus prestigieux selon la judokate, ses 3 médailles de bronze lors du championnat d'Afrique et une autre à l'issue de l'African Open qui est un tournoi mondial. Licenciée au Dojo Huang à Saint-Denis dans le quartier du Chaudron, Asara Ratiarison se prépare assidument pour les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, au Brésil.

Avant d'en arriver là, la jeune femme a beaucoup travaillé à Tananarive, la capitale de Madagascar, où son père l'accompagnait à tous ses entraînements. Toute petite déjà, sa vie ne ressemblait pas à celle des autres enfants. "Ma vie c'est le judo" dit-elle avant d'ajouter qu'elle n'a pas beaucoup de souvenirs avec ses amis, à cause de ses entraînements réguliers. "Depuis que j'ai été poussine, je me souviens très bien de ma première compétition, j'étais tellement contente que j'ai dis à mon père que je ne voulais faire que du judo et plus du tout le karaté que je pratiquais avec mes trois frères" confie t-elle. Lycéenne, elle s'entraîne à un rythme effréné se levant très tôt le matin, et combat tous les soirs. Depuis, elle n'a jamais arrêté le judo, ou presque.

La jeune femme entame ses études à Tananarive où elle y passe son diplôme d'ingénieur. Pendant 2 ans, elle arrête le sport à cause d'une blessure au genou mais aussi pour se consacrer entièrement à ses enseignements. Elle partira à Paris par la suite pour valider un master de management.

Il y a deux ans, elle s'installe avec son époux à La Réunion et continue le judo. "Je m'entraîne minimum 2h00 tous les soirs et 1h30 de préparation physique le matin. Entre les deux je cours surtout pour être au poids" explique-t-elle. Avec une hygiène de vie très stricte, Asara travaille beaucoup pour atteindre son objectif : Rio . "J'étais contente quand j'ai appris que j'étais qualifiée, mais j'étais quand même assez stressée. Je vais devoir doubler les efforts, travailler un peu plus puisque Rio, les jeux olympiques, c'est mon rêve. En 2008 je suis allée à Pékin mais je n'ai pas participé… Quand j'ai su, je m'y suis mise à fond, j'ai arrêté de travailler pour me consacrer à ma préparation" décrit-elle.

Une préparation, qui n'est financée que par elle et son époux. Mais à La Réunion, Asara Ratiarison bénéficie d'une équipe de bénévoles qui oeuvrent pour que les Jeux Olympiques se passent dans les meilleures conditions possibles pour elle. 13 personnes s'occupent de la communication, de la préparation physique, de la logistique, de la santé et du bien-être de la jeune femme en lice pour les JO. Coordonnée par Jérôme Vellayoudom, l'équipe se décline également jusqu'en métropole, où d'autres bénévoles, à Toulouse notamment, l'accueilleront pour une préparation optimale et ses participations à différents combats d'entraînement.

La jeune femme s'envole ce samedi 23 janvier 2016 pour la métropole.  Le projet "Asara Rio 2016", manque encore de fonds pour pouvoir financer tous les trajets de la sportive, pour ses différents déplacements en métropole, pour pouvoir participer à des compétitions. "On appelle à la solidarité. Asara est arrivée à son niveau toute seule. Pour celle qui représentera Madagascar et au delà notre zone océan Indien, il faut être à la hauteur" lance Jérôme Vellayoudom. 10 000 euros, c'est la somme qu'il manque pour que les conditions soient optimales.

En attendant la championne vit très fort son rêve , elle qui n'a pas encore d'enfants voudrait qu'on lui souhaite le meilleur, pour Rio, tout simplement.

www.ipreunion.com

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3 Commentaires
8 ans

Vellayoudom c est en fait le Ratenon de la politique ! Défenseur de toutes les causes ! Il a du mérite ...
Petite blague : Ratenon et vellayoudom sont sur un bateau , le bateau coule ! Qui sera président du comité de soutien des nauvragés ?

Solidarité 974
Solidarité 974
8 ans

Bonjour,
C'est avec un plaisir immense que je cotiserai pour cette judoka malgache, d'un bon niveau océan indien...Elle y est arrivée seule? Pas de partenaires à la Réunion sur les tatamis pour s'entraîner?? Et son club ne l'aide pas financièrement??? J'appelle aussi à la solidarité des Réunionnais pour qu'on cesse de parler de la petite Volaille, qui semble souffrir d'un manque de reconnaissance et d'intérêt.
La Volaille est de tous les combats... qui sont voués à l'échec!

Tilmuc
Tilmuc
8 ans

Madagascar me rappelle ma jeunesse car formé là bas pour devenir ce combattant que la France avait besoin des années 50 pour aller combattre en Algérie. - cela dit bientôt nous referons cette guerre de l'Algérie en France - L'abandon de de Madagascar a été un mal car voila un pays aujourd'hui exsangue et pauvre. C'était cela De Gaulle à l'époque ce qui ne l'a pas empêché de récidiver pour l’Algérie sauf que eux ne se sont pas laisser faire, bientôt l'Europe leur appartiendra. C'est quoi Madagascar aujourd'hui qui est dans la mendicité, elle voudrait revenir à la France qu'elle ne pourra plus jamais à cause des conventions internationales tout comme ce petit coin des Mayotte qui a essayé de revenir à la France. De mes souvenirs le peuple malgache a été un peuple abusé, ruiné par l’État français. Cette jeune femme malgache mérite un petit coup de pouce pour aller à sa compète à Rio.